D’une part, le lancement des travaux d’agrandissement de l’aéroport de Fascène sous l’égide de « Ravinala Airports ». L’inauguration d’un centre de soins pour victimes de violence, de l’autre. Et les exemples peuvent se multiplier à satiété ! Les gesticulations des deux têtes de l’Exécutif mettent en surface au moins deux problèmes. D’abord, la question touchant le cadre légal de la précampagne. Le vide constaté au code électoral concernant ce sujet porte un préjudice sérieux à tous les candidats au prochain scrutin présidentiel de 2018. En effet, le « gap voulu » favorise le poulain du régime en lui donnant une inestimable longueur d’avance. Le coup d’envoi n’étant pas encore donné, il se trouve qu’il se lance déjà sur piste. Non seulement, la « compétition » est injuste mais aussi illégitime, sinon, illégale ! Et le silence éloquent de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni) face à l’énormité du pouvoir en place fait râler le… muet. Pourquoi cette instance censée gérer le cadre électoral, de façon indépendante et équitable, à Madagascar ne réagit-elle pas ? On dirait d’un arbitre privé de son principal outil de travail, le sifflet. L’initiative de moraliser le…jeu lui appartient. Le « directeur » du match laisse jouer. Est-ce le prélude d’un scrutin truqué dès le départ? L’autre problème qui irrite les esprits, notamment, des contribuables repose sur l’utilisation abusive des ressources et matériels publics durant tous ces déplacements. Les missions interminables des chefs de l’Exécutif suivies d’une forte délégation tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays crèvent, impudiquement et lourdement, la caisse de l’Etat. Et que dire de la problématique des belles paroles et des vaines promesses semées à tout vent et
qui infantilisent, encore plus, la jeune démocratie malagasy ? Cette armada de la tromperie qui finit, à la longue, par avoir le dessus sur un peuple dont la proportion d’illettrés, incapables de faire la différence ou de discerner entre le grain et l’ivraie, prédomine toujours. Un mode opératoire éhonté et indigne. Evidemment, les barons du régime se défendent de faire une campagne avant l’heure. A entendre les arguments avancés, c’est le délire d’un aliéné ! Se moquant de tous, Président de la République et Premier ministre sillonnent partout et ailleurs.
Ndrianaivo