Publié dans Editorial

Souveraineté inaliénable

Publié le mercredi, 19 février 2020 Écrit par 
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Sauf contre-indication, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian  foule le sol malagasy à partir de ce jour. En tournée régionale dans trois pays africains, bien ciblés, Madagasikara, Mozambique et île Maurice, le membre du Gouvernement d'Edouard Philippe, un poids lourd en charge d'un Département très sensible, aura la lourde tâche de défendre les intérêts de la France dans cette partie du Continent noir.

 

C'est rare qu'un membre d'un Gouvernement français, à pleine charge d'un Département, débarque dans un pays comme Madagasikara. On a trop l'habitude d'avoir affaire à un « sous-ministre ». Le sujet à aborder est de taille, entre autres, les îles Eparses, et Emmanuel Macron ne voulait pas se hasarder à dépêcher un second couteau. Il sait pertinemment que son émissaire aura du pain sur la planche face au Gouvernement malagasy à traiter un domaine ultra-sensible, les îles Eparses. Evidemment, d'autres questions aussi éminemment  importantes relatives aux relations bilatérales malgacho-françaises vont être débattues.

La sortie provocatrice du Président français Emmanuel Macron « Ici c'est la France » sur le sol des îles Glorieuses reste toujours coincée en travers de la gorge de tous les Malagasy jaloux de la souveraineté nationale de leur pays. Selon le deadline convenu entre les deux Chefs d'Etat à Paris lors de la visite d'Etat du Président malagasy, il a été établi que des négociations au niveau des experts se dérouleront en deux étapes. La première à Antananarivo et la seconde à Paris qui devait aboutir à une résolution avant la célébration de la fête nationale du 26 juin 2020. Apparemment, les négociations piétinent. Alors que l'opinion publique malagasy s'impatiente, la France semble jouer sur les nerfs.

La question qui tourne autour de ce sujet épineux, les îles Eparses, constitue une « épine » sous le pied de la relation entre la France, l'ancienne mère patrie et Madagasikara, l'ancienne colonie. La Grande île persiste et signe sur le fait que les cinq petites îles dans le Canal de Mozambique traditionnellement appelées « îles Eparses » font partie intrinsèque du territoire de la République Malagasy. Depuis la Deuxième République, du temps où Ratsiraka Didier prit en main les destinées du pays, les dirigeants militaient et ce jusqu'à ce jour à la rétrocession de ces joyaux de l'océan Indien. Par deux fois, le Gouvernement a eu gain de cause auprès des Assemblées générales des Nations unies mais par deux fois sinon plus, la France ignorait royalement ce droit de Madagasikara à une souveraineté inaliénable. Elle n'est pas sans savoir que toutes tendances confondues ou toutes confessions idéologiques ou confessionnelles se trouvent sur la même enseigne, à savoir « réclamer, sans condition sans délai » la rétrocession des îles Eparses. Autrement, exiger le retour des îles Eparses dans le giron du territoire national. Le Chef de l'Etat malagasy, le jeune Rajoelina Andry évoquait, face-à-face, avec le Président français, un jeune aussi Emmanuel Macron, au Palais de l'Elysée cette question ultra-sensible et très délicate.

Depuis la lutte pour l'indépendance de Madagasikara menée par nos Aînés dès le début de l'époque coloniale, les Malagasy manifestaient sans faute un sentiment intraitable quand il s'agit de défendre la souveraineté inaliénable du pays. La France doit prendre en considération ce phénomène national et saisir les mesures nécessaires adéquates.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Attente latente
    Du mystère ! Anti-économique et contre-productif, le pays attend. Sans avoir la moindre idée, on attend éternellement la nomination respective des hauts responsables à des postes-clés.Des sociétés d’Etat, entre autres OFMATA, OMNIS, JIRAMA, attendent désespérément les nominations de leurs directeurs généraux. Des ambassades malagasy au sein de grandes chancelleries étrangères (Allemagne, Japon, Royaume Uni, etc.) demeurent sans titulaire, chefs de mission diplomatique. Des unités de production attendent mystérieusement leur sort : démarrage de chantiers des Centrales hydro-électriques Volobe, Sahofika ; ré-ouverture ou non de Base Toliary, etc. En partant du principe « tout est urgent dans ce pays », on saisit mal pourquoi ces attentes qui, au fait, n’ont trop que duré. En effet, lors de son discours d’investiture le 19 janvier 2019 à Mahamasina, le Président de la République Rajoelina Andry Nirina, fraîchement investi, déclarait publiquement « tout est urgent ». Etant vu la pauvreté préoccupante de la population,…

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