Le Représentant et Coordonnateur résident du Système des Nations unies (SNU) à Madagascar, Violet Kakyomya, n’a pas manqué de livrer son avis sur la nouvelle Loi sur la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), récemment adoptée au Parlement, ainsi que sur les mauvaises interprétations par certaines personnes.

La Vérité (+) : Que pensez-vous de la nouvelle Loi sur la lutte contre les VBG qui vient d’être adoptée auprès de l’Assemblée nationale et du Sénat ?
Violet Kakyomya (=) : Je félicite Madagascar d’avoir rejoint le groupe de pays qui a déjà adopté la Loi pour lutter contre les VBG. Celle-ci se différencie selon le contexte de chaque pays. Parmi les pays africains qui ont franchi le pas figurent le Malawi, le Togo, le Nigeria, la Gambie, le Swaziland, l’Angola, la Zambie et l’Ouganda qui est mon propre pays, et j’en suis fière. Madagascar s’ajoute désormais à cette liste. Je voudrais également féliciter les Parlementaires et l’ensemble de la population malagasy pour les avancements déjà faits vers l’égalité des genres et la lutte contre les VBG. Personnellement, je m’en réjouis puisque le Système des Nations unies a un regard particulier sur l’impression d’égalité des genres et de tout ce qu’on pouvait faire pour lutter contre les VBG. D’ailleurs, cette route est basée dans le document fondamental du SNU. De plus, la Convention de 1948 sur les Droits de l’homme le mentionne. Les Etats membres du SNU ont l’obligation de mettre en place des mesures légales pour lutter contre tout ce qui est discrimination envers les femmes et les enfants et contre les VBG.

(+) : Trouvez-vous que cette Loi, devenue un sujet de polémique et de mauvaises interprétations ces derniers temps, a un rapport avec le mariage pour tous ?
(=) : Il n’y a aucun lien entre la Loi sur la lutte contre les VBG et les questions de mariage homosexuel, que vous appelez aussi mariage pour tous. Il faut que le député et tous ceux qui s’impliquent dans cette discussion prennent le temps de lire le contenu de cette Loi. Il y a un espace pour les discussions sur le mariage homosexuel et les questions y afférentes. Chaque pays a son choix, arrive à discuter et prend des décisions. Il n’y a personne, ni le SNU ni les autres organisations internationales, qui entre dans ce débat au niveau national. Il y aura un moment où Madagascar arrive à parler et prendre des décisions sur le mariage homosexuel. C’est aussi une question de droits de l’Homme. Au SNU, dans le monde global et international, nous devons respecter les droits de ces personnes qui ont des différents choix par rapport aux autres. Mais maintenant, le fait de lier la lutte contre les VBG et le mariage pour tous n’est pas vraiment fondé. Il n’y a rien dans ce texte qui lie les deux concepts. En tout cas, je peux vous assurer, en tant que Représentant du SNU à Madagascar, que la Loi qui a été adoptée est très positive pour nous aider à avancer dans la lutte contre ce phénomène.

(+) : Avez-vous des propositions  à faire pour éviter ce genre d’« incompréhension » ?
Je profite de cette occasion pour appeler l’ensemble de la population malagasy. Si vous ne pouvez pas lire le texte de cette loi, trouvez quelqu’un qui peut le lire pour vous afin que vous soyez vraiment informé. Tous les débats sociaux et autres questions politiques doivent être fondés sur la réalité. La réalité maintenant, c’est le contenu de cette loi. Pour vraiment contribuer d’une manière fondamentale à ces débats, il ne faut pas laisser les uns et les autres vous lire une loi, mais vous devez le faire vous-même. Nous devons aussi faire les efforts de traduire la loi dans la langue malagasy pour que tout le monde puisse lire et comprendre son contenu. Quand nous parlons de VBG, il y a plusieurs types de violence. Une personne qui a une fille, une mère, une sœur qui souffre de violence ne veut pas que cela continue. Ce n’est pas quelque chose de juste, que l’on veut continuer. Nos filles, sœurs, femmes ne doivent plus souffrir à cause de cette pratique. Bref, cette loi sur la lutte contre les VBG est très positive. Il faut seulement qu’on informe tout le monde, que la population arrive à la lire, que l’on traduit le texte en malagasy, comme ça les débats seront fondés sur la réalité.
Propos recueillis par Patricia Ramavonirina




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Gare aux ordonnateurs financiers des ressources attribuées par l’Etat au gouvernorat pour appuyer la décentralisation effective pour l’émergence. Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Tianarivelo Razafimahefa, est ferme à ce propos. Il compte sur les divers organes de contrôle financier de l’Etat pour le suivi quant à l’usage des 5 milliards d’ariary reçus par chaque gouvernorat.

Les gouverneurs entendent tous investir dans la construction d’infrastructures. Ils ont alors intérêt à mettre en place les Structures locales de concertation (SLC) annoncée par le décret 2015-957 du 16 juin 2015. Ledit décret fixe les modalités d’application de l’article 15 de la loi organique 2014-018 du 12 septembre 2014 régissant les compétences, les modalités d’organisation et de fonctionnement des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) ainsi que celles de la gestion de leurs propres affaires.

Il suffit pour le gouverneur de prendre un arrêté pour créer une SLC, après délibération du conseil. Comme il n’y a pas encore de conseils régionaux, les gouverneurs peuvent décider à condition de transmettre une copie de l’arrêté au représentant de l’Etat territorialement compétent pour contrôle de légalité.

Résolution des problématiques

Il est bien dit, dans l’exposé des motifs de la loi 2014-021 du 12 septembre 2014 relative à la représentation de l’Etat qu’« au niveau des régions, afin d’assurer l’autonomie administrative de ces CTD, il s’avère incontournable de séparer le rôle du premier responsable du bureau exécutif et celui du représentant de l’Etat d’où l’institution du préfet comme représentant de l’Etat ».

Pour revenir à la SLC, il s’agit d’« un espace de dialogue et de consultation permettant la participation inclusive de tous les acteurs de développement aussi bien publics que privés. Elle constitue un outil d’aide à la définition, à l’orientation, aux modalités de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques publiques de la collectivité. Le principe de son fonctionnement est de favoriser la liberté d’expression, la participation, l’engagement et la responsabilisation des citoyens. »
La SLC développe une approche intégrée de résolution des problématiques et permet ainsi de cerner et de gérer les interfaces entre acteurs, entre secteurs et territoires. Elle veille au respect des valeurs et des principes suivants : la non-discrimination, les droits humains, l’intégrité, la transparence et la redevabilité, l’application des règles démocratiques, la bonne gouvernance, le bénévolat, le caractère apolitique de la structure, l’inclusivité dans la composition des membres, le consensus ou à défaut la règle de la majorité dans la prise des décisions.

Membres d’office

La SLC a une mission de consultation, d’information, de participation aux réalisations de la collectivité, de contribution à l’harmonisation des interventions et du partenariat en vue du développement territorial. Pour les régions, sont membres d’office les députés et les représentants des communes pour les SLC de concertation régionales.

Un arrêté du chef de l’exécutif constate la nomination des membres conformément aux propositions de chaque collège. La SLC est présidée par le chef de l’exécutif de la collectivité concernée. En cas d’absence, il peut désigner un de ses adjoints pour le remplacer. La fonction de membre de la SLC est gratuite.

Le procès-verbal de chaque réunion de la SLC doit être publié et affiché au siège de la collectivité. Chaque membre est destinataire du procès-verbal de chaque réunion. Les charges de fonctionnement de la SLC sont supportées par le budget de la collectivité. Les propositions consignées dans le procès-verbal de sa réunion ont un caractère de recommandation, de conseil ou d’orientation.

En bref, la loi en vigueur offre aux différents acteurs l’opportunité de contribuer de façon active à la promotion de la décentralisation effective pour l’émergence.
M.R.

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vendredi, 20 décembre 2019

L’exemple rwandais

Miracle rwandais. Enclavé au même titre que le Burundi, le Rwanda se trouve « coincé » entre les géants du Congo (RDC) à l’ouest et des Ouganda/Tanzanie à l’est. Rwanda et Burundi, les deux petits « poucets » de l’Afrique de l’Est, ne pèsent pas lourd géographiquement vis-à-vis de leurs voisins. Toutefois, ils ont chacun leurs parcours. Si le premier brille jusqu’à être couronné de succès méritant le qualificatif de « miracle rwandais », le second patauge sous le joug d’un dictateur.

Meurtri par une terrible guerre civile en 1994 (de 7 avril à 17 juillet) ayant coûté la vie à 800.000 personnes dont principalement des Tutsi, le Rwanda mit deux décennies pour se redresser. La grande tuerie, généralement appelée le « génocide rwandais », fut l’évènement tragique d’une ampleur jamais atteinte qui marqua l’Histoire moderne de l’Afrique.

En vingt ans de bataille acharnée contre les maux causés par la guerre civile et sous la direction éclairée d’un dirigeant hors-pair Paul Kagamé, les Rwandais sont parvenus à remettre sur la voie de la réussite leur Nation. On n’hésite pas de qualifier les efforts de « miracle économique et social rwandais ». Dès 2012, le taux de croissance économique du pays a atteint le chiffre record de 7%. Au moins, trois causes essentielles expliquent le miracle.

D’abord, l’esprit de la discipline. Les Rwandais suivirent à la lettre les consignes mises en place par leurs dirigeants. Francophone au même titre que le Burundi, Rwanda réussit, en l’espace de vingt ans, à se balancer de la francophonie à l’anglophonie, et ce, grâce aux efforts soutenus de tout le monde d’apprendre et de maîtriser la langue de Shakespeare. L’autre facette du miracle rwandais. Le respect de la loi fait partie d’un point positif non négligeable auquel tous les citoyens en sont fiers.

Ensuite, la mobilisation nationale, autour d’une valeur ancestrale « Umuganda », sous la forme d’une journée de travail communautaire contribue à grands pas au bond économique et social du pays. Un phénomène social unique où tous les Rwandais s’investissent « à cœur joie » et s’identifient en tant que citoyens responsables.

Le troisième point et non des moindres qui traduisent en termes réels la réussite rwandaise réside dans la lutte sans pitié contre la corruption. La « tolérance zéro » initiée par Paul Kagamé et dictée par la nécessité d’assainir le système a porté ses fruits. Le Rwanda se trouve en tête de peloton des pays les mieux classés en Afrique dans le combat contre la corruption.

Devrait-on s’étonner si le Rwanda, à la lumière de ces trois points positifs, arrive à se positionner, en Afrique, parmi les pays les mieux cotés et fièrement pris en exemple de réussite ?

Madagasikara, la Grande île, a beaucoup à apprendre de ce « petit poucet » de l’Afrique de l’Est mais « un géant » du continent noir. Il ne suffit pas de s’émerveiller des prouesses économiques des rwandais, il faut s’atteler avec tous les efforts utiles et continus pour redresser notre pays. En cinquante ans d’indépendance, Madagasikara n’a fait que reculer sinon de … descendre et cela pour rejoindre le fond de la cave.

L’exemple rwandais nous met en évidence que tout est du domaine du possible ou réalisable du moment qu’on se donne la volonté d’agir
Ndrianaivo
  

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La FJKM, à travers une déclaration de son président Irako Ami Andriamahazosoa, se positionne face au débat autour de l’homosexualité. Elle n’exclut pas les homosexuels tout en les protégeant mais n’accepte pas le mariage pour tous. Une position rejoignant cette loi votée par le Parlement.

Positionnement. La FJKM se positionne face au débat enflammant la société à propos de la loi sur les violences basées sur le genre (VBG). La position de cette église est claire sur ce sujet brûlant si on se réfère à la déclaration de son président : « L’église respecte le choix des homosexuels, ne les juge pas et ne les exclut pas. Elle souligne qu’en persistant sur cette voie, les homosexuels n’hériteront pas le royaume de Dieu ».

En n’excluant pas les homosexuels de sa communauté, le FJKM en particulier et les églises chrétiennes, en général, contribuent ainsi à la protection de cette minorité qui dès fois sont victimes des « vindictes » des gens normaux. Cette protection des homosexuels prônée par la FJKM rejoint ainsi l’esprit de la loi sur les VBG votée par les deux Parlements. Cette dernière qui ne remet pas en cause en un cas le mariage qui est « l’union d’un homme et d’une femme », d’après la loi malagasy. En effet, contrairement aux fausses idées véhiculées par les politiciens en manque d’audience, le régime actuel a déclaré urbi et orbi qu’il n’a pas l’intention de légaliser le mariage entre deux personnes de même sexe, ni aujourd’hui ni demain. Sur ce point également, l’Etat et les églises chrétiennes sont ainsi sur la même longueur d’onde.

La FJKM rappelle l’article 74 de son règlement intérieur qui stipule que « l’église n’accepte pas comme mariage l’union d’un homme et d’un homme, l’union d’une femme et d’une femme ». Elle enchaîne pour rappeler une recommandation issue du 17ème synode de Manakara, au mois de mai 2018, qui affirme que « le christianisme et la franc maçonnerie sont incompatibles, le christianisme et l’homosexualité sont incompatibles ». Cette église termine par la position du FFKM issue de la rencontre de Tsiroanomandidy, au mois de novembre 2018, affirmant que « le mariage entre deux personnes du même sexe est un pêché ».
Boaza

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Mercredi dernier, un individu pointé du doigt pour avoir tenté d’assassiner une femme après l’avoir violée, fut arrêté par la Police à Ambohipo. Notons que le suspect aurait commis cet acte barbare en compagnie d’autres. Les faits remontent le soir du dimanche 1er septembre où une femme était sortie de chez elle pour rejoindre une boîte de nuit.

C’était dans ces circonstances qu’elle a croisé cet inconnu sur son chemin. Là, un changement momentané de programme. Car le couple va ainsi passer un moment intime ensemble. Une fois que les deux ont fini, l’homme aurait dit qu’il devait retourner chez lui, histoire de réunir, selon ses explications, la somme manquante qu’il devait encore à sa partenaire. Mais celle-ci a demandé de l’accompagner jusque chez lui, une proposition que l’autre a approuvé.

Or, lorsqu’ils ont cheminé dans un passage situé hors des regards indiscrets, l’homme a sifflé une seule fois comme pour donner un signal. Effectivement, l’effet ne se faisait pas attendre. Surgissant subitement de nulle part et de l’ombre, d’autres hommes s’étaient rués sur la femme pour s’emparer d’elle et abuser d’elle.

D’après la Police, une fois leur sale besogne terminée, ces hommes ont voulu crever les yeux de la victime tout en l’étranglant. Pensant que celle-ci a rendu l’âme, ils l’ont jetée dans les marais bordant le chemin. Des passants l’ont repérée au même endroit le matin du lundi 2 septembre. Ses proches l’ont aussitôt conduite à l’hôpital. Quand elle a retrouvé ses esprits, la victime a raconté sa mésaventure, et qu’elle connaîtrait d’ailleurs certains de ses agresseurs, au nombre de 6 au total. La Police les a recherchés bien que tous aient pris la fuite.

Mardi dernier, des informateurs ont indiqué à la Police la piste d’un suspect. Le lendemain, vers 5h du matin, les Forces de l’ordre étaient venues à son domicile pour l’arrêter. Par ailleurs, ses 5 présumés complices qu’il a dénoncés, sont encore recherchés. Quant au concerné, il fut déféré au Parquet vendredi dernier.

Franck R.

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vendredi, 20 décembre 2019

La une du 21 décembre 2019

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Editorial

  • Rêve brisé ! 
    Rajaonarimampianina Hery, l’ancien Chef d’Etat, risque de voir partir en fumée son rêve de devenir président de la Commission de l’Union africaine. Un poste prestigieux ayant rang de Chef de Gouvernement voire Chef d’Etat selon les circonstances et les cas de figure. Cette Commission est l’organe exécutif de l’Union africaine. Elle est chargée de la mise en œuvre de la politique générale de l’UA arrêtée au niveau de l’assemblée générale, l’instance suprême de l’Union africaine. Le président de la Commission dirige et coordonne les actions des commissaires de l’UA. Il est responsable devant l’assemblée générale présidée de façon tournante par le Chef d’Etat ou du Gouvernement d’un pays membre. La présidence de la Commission est assurée de façon tournante également mais au niveau de chaque sous-région. Le prochain mandat de président de Commission à partir du début de 2025 revient à l’Afrique de l’Est. Et Madagasikara figure en pole position…

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