Inauguration maintenue durant la célébration du soixantenaire de l’Indépendance de Madagascar. Les grands travaux de réhabilitation du Palais de la Reine d’Antananarivo sont désormais achevés. Les travaux de finition en cours seront bouclés d’ici le mois de mai. « Tous les délais fixés au départ sont respectés quant à la reconstruction du Palais. L’objectif du Président de la République étant d’inaugurer le « Rova » réhabilité, y compris la modernisation de l’intérieur, le 26 juin 2020 », avance Lalatiana Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la Culture. C’était lors d’une visite sur place, samedi dernier, afin de constater de visu les avancées des travaux. « En tant que patrimoine national, l’infrastructure et l’architecture du Palais n’ont été touchés mais restent les mêmes que celles lors de la construction à l’époque de la Royauté. Mais comme les autres musées, l’intérieur du Palais a été modernisé suivant l’époque actuelle », ajoute le ministre de tutelle.
Sécurité renforcée
Incendié dans la nuit du 6 novembre 1995. Le Palais royal d’Antananarivo n’a pas pu renaître de ses cendres, malgré les initiatives et les levées de fonds entreprises depuis. Il a fallu que le Président Andry Rajoelina tienne compte de la réhabilitation de ce monument historique parmi ses priorités pour faire bouger les choses. Les travaux y afférents ont ainsi été lancés le 11 avril 2019. Pour éviter un éventuel incendie ou autres incidents, le système de sécurité a été renforcé, avec l’utilisation des nouvelles technologies. En outre, un comité scientifique composé entre autres d’historiens, archéologues, experts en patrimoine suivent de près les travaux de réhabilitation et de modernisation du « Rova ». Ce comité valide tous les travaux et actions effectués, même l’emplacement et la restauration des patrimoines sauvés de l’incendie.
Rappelons que le Palais de la Reine d’Antananarivo constitue à la fois un symbole historique de l’unité nationale et le reflet de la souveraineté. Ce grand monument historique se compose du Palais de Besakana et celui de Manjakamiadana, sans parler des autres patrimoines marquant l’histoire d’Antananarivo et de Madagascar, renfermés à l’intérieur.
Recueillis par Patricia Ramavonirina


Publié dans Culture

Un grand changement. Le Gouvernement entame des réformes dans le secteur minier pour que celui-ci soit un pilier pour le développement de Madagascar. A compter de cette année, les retombées économiques palpables priment pour l’Etat. « Nous procédons à plusieurs réformes, à commencer par celle du Code miner. Pour cela, il faut que l’Etat, la population locale et les entreprises elle-mêmes gagnent tous des intérêts dans l’exploitation de nos sous-sols. Jusqu’à ce jour et malgré les grands investissements dans le domaine de l’industrie extractive, les zones d’exploitation et la population environnante restent pauvres. Cependant, nos richesses minières sont épuisables et non renouvelables », explique Ntsay Christian, le chef du Gouvernement. Une consultation nationale a déjà débuté en décembre dernier. Elle se poursuivra encore cette année avant l’adoption définitive de ladite loi.
Par ailleurs, le Gouvernement envisage de maîtriser toutes les chaînes de valeur du secteur aurifère à partir de l’exploitation jusqu’à l’exportation et la vente. C’est une raison pour laquelle on a créé la Centrale de l’or. « Les petits exploitants vendent directement les produits tirés de la mine dans leur état brut, sans savoir leur valeur réelle. La Centrale de l’or se chargera ainsi de la transformation de l’or et de sa vente. Toutes les exportations passent désormais par cet organisme. La Banque centrale y achètera également de l’or si elle souhaite consolider les réserves d’or », annonce le ministre des Mines et des Ressources stratégiques, Fidiniavo Ravokatra. Effectivement, le ministère de tutelle recense seulement 2 tonnes d’or exporté alors qu’en réalité, Madagascar en exporte au total 20 tonnes chaque année. Dans ce cas, une cinquantaine de comptoirs de l’or seront mis en place dans toute l’île afin de faciliter la traçabilité des produits. Avant juin 2020, quatre Régions vont également bénéficier d’unité de fonderie, notamment Maevatanàna, Dabolava, Betsiaka et Mananajary. En parallèle, le Gouvernement formalisera environ 200 000 orpailleurs d’ici le mois de décembre prochain.
Solange Heriniaina

Publié dans Economie

Au bénéfice du plus grand nombre. Le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche vient récemment de signer un protocole d’entente avec LLC Elite, une société émiratie spécialisée dans le développement du système agricole, pour le développement d’une exploitation de culture à grande échelle dans le Bas-Mangoky. Toutefois, malgré la venue de cette grande firme dans le pays, aucun petit producteur ne sera mis de côté. « Au contraire, comme la grande majorité de la population active malagasy travaille dans le milieu agricole, de nombreux projets sont en cours de développement pour appuyer l’extension de ses activités. L’exploitation du Bas-Mangoky ne viendra pas ainsi piétiner les activités déjà présentes, mais plutôt les accompagner pour une meilleure évolution. Effectivement, à travers le protocole signé, cette entreprise aura pour obligation d’apporter son savoir-faire ainsi que les innovations technologiques y afférentes, sans oublier le capital d’investissements. D’ailleurs, des superficies seront notamment aménagées pour le développement des domaines agricoles familiaux ou encore l’entrepreneuriat en milieu rural », a expliqué Lucien Ranarivelo, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, avec de plus amples détails, hier, dans ses locaux à Anosy. La production sera donc à la charge de la société, et la recherche de débouché des produits sera prise en compte par l’Etat.
Outre ces terrains aménagés, ce grand domaine générera également des emplois pour la population locale et améliorer les revenus des ménages dans la Région, plus particulièrement dans le District de Manja. « L’installation des infrastructures dans les zones concernées est en cours de mise en œuvre. La route nationale 9 sera notamment réhabilitée. Un pont sera également construit pour permettre la traversée du fleuve », a précisé le ministre. L’idée étant d’aménager d’ici la fin de l’année près de 5 000 hectares dans la Région. En termes de règlementations, des projets de loi et de cadre légal sont en cours d’élaboration. Il ne faut pas oublier que le contrat définitif ne sera signé qu’après une première année d’activité réussie.
Rova Randria

Publié dans Economie

Nous venons tout juste de tourner la page du lancement officiel de la campagne nationale de reboisement pour cette nouvelle année. A l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de la Grande île, 60 millions de jeunes plants seront notamment mis en terre tout au long de la campagne. Une action très louable. Toutefois, pour pouvoir reverdir Madagascar, le reboisement n’est pas la seule solution. En effet, à quoi cela servirait de planter des arbres alors que la coupe et l’exploitation abusive continuent de régner dans toutes les régions du pays ?
Dossier réalisé par la Rédaction

La menace plane toujours sur les forêts de Madagascar. L’initiative de reboiser près de 40 000 hectares par an est méritoire. Toutefois, il ne faut pas oublier qu’annuellement, nous perdons régulièrement au moins 100 000 hectares de forêts naturelles. Jusque-là, aucune action de conservation et de protection concrète n’a été engagée par le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD). La superficie des forêts qui disparaissent ne cesse d’augmenter. « Des actions expéditives d’application des lois afin de  stopper les défrichements devraient aussi être effectuées en parallèle avec le reboisement, à l’instar de sanctions exemplaires envers les criminels environnementaux. En outre, l’application des lois devra toujours être accompagnée d’action de développement durable et à grande échelle, ce qui permettrait d’impacter positivement sur la réussite de la conservation de nos forêts, à l’exemple du développement du grand Sud pour limiter les migrations, du montage d’une vraie vision sur la gestion durable des ressources naturelles, ou encore une revue de la valeur de nos ressources en biodiversité », suggère l’Alliance Voahary Gasy, un collectif d’organisations de la société civile engagé dans la protection de l’environnement.

Actuellement, plusieurs réserves naturelles comme Menabe Antimena ou encore Ankarafantsika (elles ont beaucoup fait parler d’elles l’année dernière) doivent en effet subir les conséquences de la migration des populations du Sud. Ces migrants brûlent les forêts pour y planter du maïs principalement. Il y a également la fabrication de charbon de bois, principale origine de la déforestation et des feux de brousse dans le pays. A cet effet, le ministère de tutelle a notamment sorti une note interdisant cette activité pour préserver notre patrimoine forestière. Ainsi, seules les personnes en possession d’un domaine forestier peuvent l’exercer. Toutefois, cette interdiction n’a pas vraiment été suivie de près. Les voyages sur les routes nationales le prouvent bien. Effectivement, tout au long des routes nationales 2 et 4, nous pouvons apercevoir des piles de sacs de charbon à vendre. Les quantités sont restées inchangées, que ce soient avant ou après la mise en place de cette mesure interdiction. La non-application des lois laisse ainsi libre cours aux exploitants illicites.
Gaspillage des ressources forestières
Menabe, Antimena et Ankarafantsika sont des réserves naturelles. Pourtant, des personnes osent s’attaquer à elles. Il n’y a rien d’étonnant à ce que les zones forestières qualifiées de « normales » finissent par disparaître au fil des années. Dans la partie sud de Madagascar, dans la région d’Anosy, toutes les forêts risqueront de disparaitre dans les dix prochaines années, si aucune action de conservation n’est lancée par les autorités concernées. Malheureusement, aucune alerte n’est lancée, et la pression est bel et présente, et surtout imminente. « Malgré le reboisement, si les activités d’exploitation abusive de la forêt persistent, toutes les forêts dans la région d’Anôsy pourraient disparaitre. La majorité de la population est habituée à une mauvaise exploitation de la forêt, générant ainsi un gaspillage de cette ressource. Ils pratiquent surtout le " tavy ". Modifiée au cours des dernières années, cette pratique est devenue l’une des plus nocives. Les étapes dans le temps ne sont plus respectées, diminuant ainsi la qualité du sol », se désole Lucas Scherpereel, directeur du Domaine de la Cascade situé à Taolagnaro, une des rares forêts non altérées par les activités humaines.

Pourtant, ce cas de la Région du Sud n’est pas un cas isolé. En effet, la plupart des exploitants forêstiers dans les différentes Régions du pays n’ont aucun savoir-faire agricole, d’où le phénomène du gaspillage. Ils brûlent les forêts pour en faire du charbon afin d’y planter ensuite du maïs ou encore du manioc. Avec ces cultures, le sol devient infertile. De ce fait, ces exploitants  recommencent le processus pour pouvoir cultiver sur une autre parcelle de terres. Ils n’arrivent pas à comprendre les conséquences irrévocables de leurs actes. Le manque de sensibilisation fait que jusque-là, il n’y a aucune prise de conscience évidente de l’importance des forêts pour le pays. Tout ce que ces gens savent, c’est qu’un arbre est synonyme d’argent, et que les revenus sont rares dans la Région. En plus, la demande reste illimitée. « Avec cette pratique, les forêts reculent de plus en plus vite, soit une destruction de près de 50 000 hectares ces dernières années. De plus, les rivières disparaissent également. Sans les arbres, les eaux de pluie n’arrivent plus à s’infiltrer dans la terre, asséchant celle-ci et ses environs. Si cela continue, la culture du riz pourrait complétement disparaître vu qu’il n’y aura plus de sources d’eau pour irriguer les rizières », rajoute le gérant du domaine.

Le basculement énergétique

Quand il est question de destruction des forêts, le basculement énergétique reste un point majeur à aborder. Si nous en sommes toujours là aujourd’hui, c’est parce que nous n’avons pas encore de solutions pérennes pour lutter efficacement contre la déforestation, outre le reboisement massif. Effectivement, les consommateurs ont besoin d’une source d’énergie accessible à leur pouvoir d’achat. Et jusque-là, cette source d’énergie reste principalement le charbon de bois. Et tant qu’il y aura de la demande, il y aura toujours de l’offre pour la satisfaire. Tant que cet effet de cause à effet ne sera pas supprimé ou du moins allégé, la destruction de nos forêts continuera. Le MEDD a notamment déjà lancé l’année dernière, une vente en détail de gaz domestique. Mais actuellement, personne n’a donné suite concernant la période d’essai, si elle a été fructueuse ou non. Pourtant, la mise en place de cette alternative pourrait être vraiment bénéfique pour la préservation de nos forêts. En 2012 par exemple, selon les chiffres exposés par le Fonds mondial pour la nature (WWF Madagascar), il a fallu détruire près de 15 000 ha de forêts pour pouvoir subvenir aux 28 500 tonnes de demande en charbon d’une seule ville. Donc, ces chiffres seraient multipliés au moins par dix pour satisfaire les besoins de tout le pays.
La forêt n’est pas la seule victime
Il s’avère que les problèmes liés à la déforestation ne concernent pas seulement les forêts. Elles ne sont pas les seules victimes. Avec la destruction des zones forestières, les animaux perdent également leur habitat naturel, nuisant considérablement à leur survie. Dans certains pays de l’Afrique, les touristes font des safaris pour pouvoir observer des animaux à leur état sauvage. Malheureusement, à Madagascar, cette activité n’est pas possible. Effectivement, la majorité de la faune présente dans l’île Rouge se réfugie désormais dans les zones protégées comme les parcs ou les différentes réserves. Dans ces zones, ces réseves animaliers sont sûrs de ne pas mourir de faim ou de mourir tout court. Outre la destruction de leur habitat naturel, le braconnage menace également leur bon développement. Il n’y a qu’à voir ce que les pêcheurs ont fait au bébé dauphin malade retrouvé dans la région de Taolagnaro. Aucun réflexe de sauvetage ou autre action n’a été entreprise, sauf de la vantardise sur les réseaux sociaux. Pourtant, les touristes, internationaux ou nationaux, dépensent des sommes faramineuses pour pouvoir observer ces espèces de plus près. Aujourd’hui, même l’espèce emblématique du pays,  notamment le lémurien, est menacé d’extinction. Et la principale cause est la destruction des forêts.

Vu tous ces points, les autorités concernées, ainsi que chaque citoyen, doivent développer d’autres initiatives d’accompagnement du reboisement afin de préserver notre patrimoine naturel mais aussi pour arriver à reverdir Madagascar.

Des critiques constructives de l’AVG
L’Alliance Voahary Gasy soutient l’initiative du ministère de tutelle pour la relance du reboisement à Madagascar. L’AVG déplore de ce fait les critiques négatives éménant des personnes ou organisations qui n’ont rien avancé à ce propos depuis l’indépendance de l’île. Etant donné que certains des membres de l’AVG ont des expériences prouvées en matière de foresterie (Association des ingénieurs forestiers de Madagascar, SAF FJKM, etc…),  l’AVG émet toujours des remarques constructives afin de garantir la réussite d’une telle initiative. Alliance Voahary Gasy en tant qu’Institution a déjà apporté sa contribution le 21 décembre dernier et le fera de nouveau ce mois-ci. Elle encourage que les reboisements se fassent intégralement au mois de décembre afin que les jeunes plants puissent bénéficier des précipitations de toute la saison des pluies. Le suivi de la plantation (regarnissage, pare-feu, démariage, etc.) devra se faire en saison sèche et au moins pendant deux années. C’est une étape tout aussi importante qui mérite également des mobilisations officielles.

Publié dans Dossier

La diaspora malagasy divisée en deux. Le CSM organise cette année à Bordeaux une première édition du tournoi de la diaspora, les 11-12-13 avril alors que la RNS se tiendra également à CERGY aux mêmes dates.
« Le cumul de plusieurs malaises, couplé avec une soif de transparence et une envie de retrouver la valeur familiale, fait naître le Collectif Sport Malagasy (CSM) qui devient un concurrent frontal pour la RNS.», lit-on dans un site.

La RNS réunit une vingtaine d’associations de la diaspora malagasy dans l’Hexagone et partout en Europe depuis une quarantaine d’années. Un rendez-vous incontournable pour celle-ci. Mais pour le CSM, au fil des générations qui composent le CEN, comité qui organise cet événement, les mentalités changent, les méthodes également.
En scission. Un autre évènement de même type que la RNS, initié par le CSM (Collectif de Sportif Malagasy), composé par les anciens dirigeants,  aura lieu aussi le même weekend pascal à Bordeaux. Plus précisément à Pessac, à 7 minutes de Bordeaux.  Ces deux événements se tenant en parallèle mettent les habitués à ce rendez-vous confus. Pour le CSM, Plusieurs associations et groupements sportifs se sont déjà prononcés pour jouer cette année à Bordeaux, au lieu d’aller à la RNS.
Chacun à son argument mais pas le même esprit pour choisir sa destination que ce soit à Cergy ou à Bordeaux.
Apparemment, c’est classique dans le milieu associatif/cultuel de la diaspora malagasy.  Et cette division se reflète déjà sur Internet avec les avis qui divergent de la part de la diaspora sur les deux évènements. Ce qui est exceptionnel ici c’est que la RNS a tenu 45 ans tout seul avant cette scission.
 En conclusion, tout est devenu business en lisant les avis postés par les internautes.
« Certes, mais ceux qui sont moins dans la magouille, ceux qui ont fait la renommée de ces rencontres sportives malgaches jusque-là, ceux qui privilégient le sport et la fraternité seront à Bordeaux. Après comme on dit, c’est comme les goûts et les couleurs, on n’en discute pas », exprime Joany. « Cergy est pour moi beaucoup plus pratique, géographiquement et financièrement », réplique Lalabe.
« Des rencontres sportives malgaches en région parisienne, c’est suffisamment rare pour être signalé. Bon et bien rendez-vous est pris pour les 11,12 et 13 avril 2020 à Cergy et alentours alors. En tout cas, ça m’arrange plus que … Bordeaux par exemple », commente un autre.
« A cause des conflits d’intérêt,  combien de « Fiangonana » ou d’association de la diaspora se sont constituées suite à une scission ? Mon analyse est que le milieu associatif/cultuel est généralement l’endroit où les membres peuvent se démarquer, car souvent en milieu professionnel ils sont souvent noyés dans la masse pour ne pas dire insignifiants. Ce qui fait que tout le monde veut devenir chef à la place du chef pour satisfaire son égo, et chaque divergence de point de vue dans l’association est sujet à tout remettre en cause jusqu’à la création d’une structure parallèle », se désole un internaute sur les réseaux sociaux.
Elias Fanomezantsoa

Publié dans Sport

Journaliste et présentateur du journal du soir de Viva TV jusqu’en 2015. Responsable puis coordinateur média au sein de l’ONG « Search for Common Ground ». Bénéficiaire d’une bourse d’étude du gouvernement japonais dans le cadre du programme « Africa Business Education for Youth » ou ABE Initiative. Mamimbahoaka Fetraniaina Rakotondrasoava Andrianirina est actuellement de retour à Madagascar. Ce jeune leader âgé de 30 ans compte apporter sa contribution dans le redressement et le développement du pays, notamment au profit de la jeunesse.

Connu sur le petit écran sous le nom de « Fetraniaina Mamimbahoaka ». Ce jeune homme a suivi des études supérieures en Droit à l’université d’Antananarivo et auprès du Centre national de télé-enseignement de Madagascar où il a obtenu un diplôme de Magistère en études juridiques avec une spécialisation en droit pénal. Parallèlement à ses études, Fetraniaina a commencé à travailler dans le journal « Telonohorefy » de son grand-père en 2007. Ses articles lui ont permis d’obtenir le prix du « Journaliste Champion des Droits de l’Enfant »  attribué par l’UNICEF Madagascar. « Grâce à ce prix, j’ai pu renforcer mes capacités en communication et en journalisme. Puis, j’ai intégré Viva TV et FM en 2008. J’ai commencé comme journaliste-reporter de terrain et a gravi les échelons pour d’abord devenir le présentateur du journal en version malagasy et française de la chaîne, et en même temps s’occuper de la rédaction en étant rédacteur en chef adjoint puis rédacteur en chef », relate t-il.

Petit fils d’un journaliste politique, Fetraniaina s’est intéressé à ce sujet depuis son enfance. « J’ai été façonné par les débats politiques au sein de ma famille. Je me souviens des discussions que j’avais avec mon grand-père quand j’avais eu 7 ans. C’était durant la transition dirigée par Norbert Lala Ratsirahonana, avant la réélection de Didier Ratsiraka. Comme un adulte, j’ai été briefé sur les raisons de l’empêchement du professeur Albert Zafy », se souvient le jeune journaliste.

Jeune leader

Fetraniaina dirige une association de jeunes travaillant dans la promotion des droits des enfants, notamment le droit à l’éducation. En même temps, il est membre d’une autre association de jeunes travaillant pour le développement durable. En tant que jeune leader, il a pu représenter les jeunes malagasy à plusieurs rencontres internationales sur la jeunesse. « En 2012, j’ai participé au congrès mondial des jeunes et a travaillé dans le groupe de travail sur l’éducation. Nos propositions ont été présentées à la conférence des Nations Unies sur le développement durable qui a élaboré les objectifs de développement durable », illustre -t-il. Récipiendaire d’une bourse de l’ABE Initiative, le jeune homme a suivi ses études en Relations Internationales auprès de l’« International University of Japan » où il a décroché son diplôme de « Master of Arts in International Peace Studies ». Intéressé par la résolution pacifique des conflits et de la construction de la paix, cette filière lui a permis d’avoir plus de connaissances et d’expériences à ces sujets.

Après deux années passées au Japon, Fetraniaina a décidé de rentrer au pays pour contribuer au redressement de Madagascar, en s’inspirant du Japon. « Outre la politique éducative axée sur la recherche continuelle de l’innovation, de la perfection et de la qualité, le développement du capital humain figure parmi les secrets de la transformation du Japon. Aussi, j’aspire à contribuer à l’autonomisation et au renforcement des capacités de jeunes, pour que nos jeunes puissent contribuer pleinement au développement de Madagascar. Nous n’avons plus le droit de rater l’opportunité que nous avons aujourd’hui pour accélérer les efforts, travailler ensemble et rattraper le retard de développement de notre pays. Nous devons travailler ensemble et permettre à nos jeunes élites de contribuer pleinement. D’autre part, nous devons investir plus dans l’éducation de base, l’enseignement supérieur, et développement du capital humain », ambitionne-t-il. D’ailleurs, ce jeune diplômé a commencé un projet d’étude sur la participation politique des jeunes dans la reconstruction des pays qui ont vécu un conflit.

Inciter l’investissement

« Madagascar a besoin de créer des emplois pour son développement. La création d’emplois, quant à elle, nécessite le développement de l’industrie. Aussi, nous avons besoin d’inciter l’investissement à Madagascar. Un travail que j’ai commencé au Japon et que je compte continuer, afin de contribuer au développement de Madagascar, est la promotion de Madagascar comme destination, non seulement touristique, mais aussi une destination pour les investisseurs. Avec sa position géostratégique, Madagascar peut être un « HUB » pour les investisseurs de l’Asie et de l’Inde dans l’océan Indien, voire une porte d’entrée en Afrique subsaharienne. La capitalisation de cette position nous permettra d’intercepter la délocalisation des grandes industries et de la technologie venant d’Asie et de l’Inde pour après servir à travers Madagascar le marché et le débouché non seulement de la partie subsaharienne de l’Afrique mais du continent dans son ensemble surtout avec la concrétisation de la Zone de libre-échange continentale », s’exprime Fetraniaina. Le jeune homme a ramené des contacts d’entreprises japonaises souhaitant s’implanter à Madagascar. En décembre 2019, il a pu accompagner des émissaires d’une entreprise japonaise, spécialiste dans le développement et la production d’huile moteur, qui ont fait une visite de prospection dans la Grande île.

Avec les participants au programme ABE Initiative du gouvernement japonais, Fetraniaina travaille aujourd’hui dans la mise en place d’une plateforme qui nous permettra de booster la relation économique avec le Japon. « Il y a beaucoup d’opportunités de coopération entre nos deux pays, des opportunités qui restent à découvrir. Madagascar étant également une île qui intéresse les Japonais par sa biodiversité, ses ressources, et par les similitudes qui existent entre nos deux peuples », conclut-il.
Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Rêve brisé ! 
    Rajaonarimampianina Hery, l’ancien Chef d’Etat, risque de voir partir en fumée son rêve de devenir président de la Commission de l’Union africaine. Un poste prestigieux ayant rang de Chef de Gouvernement voire Chef d’Etat selon les circonstances et les cas de figure. Cette Commission est l’organe exécutif de l’Union africaine. Elle est chargée de la mise en œuvre de la politique générale de l’UA arrêtée au niveau de l’assemblée générale, l’instance suprême de l’Union africaine. Le président de la Commission dirige et coordonne les actions des commissaires de l’UA. Il est responsable devant l’assemblée générale présidée de façon tournante par le Chef d’Etat ou du Gouvernement d’un pays membre. La présidence de la Commission est assurée de façon tournante également mais au niveau de chaque sous-région. Le prochain mandat de président de Commission à partir du début de 2025 revient à l’Afrique de l’Est. Et Madagasikara figure en pole position…

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