Membres de la société civile, parlement européen, Union africaine, les quatre Eglises chrétiennes regroupées au sein du Ffkm, étudiants et professeurs d’université (on laissera de côté les politiciens de l’opposition dont une des vocations est de critiquer le pouvoir en place), tous en ont eu pour leur grade pour avoir dénoncé la situation catastrophique dans laquelle le pays est plongé actuellement, tout en pointant du doigt le mode de gouvernance chaotique du Hvm comme étant à la source de cet état des choses. Une double constatation - pratiquement unanime - que les autorités en place refusent évidemment de reconnaître, ne serait-ce que partiellement. Pire, non seulement les caciques du régime s’entêtent à persister dans l’erreur en refusant de voir la réalité en face, mais ils se mettent aussi à diaboliser ceux qui s’aventurent à les mettre face à leur responsabilité.
Plus dure sera la chute
C’est ainsi que les parlementaires européens, en reprenant point par point tous les sujets brûlants qui ont dominé l’actualité nationale de ces dernières années, furent carrément taxés d’être manipulés par les opposants, tandis que l’Union Africaine est pointée du doigt comme étant la caisse de résonnance de ces derniers. Le Ffkm, pour sa part, pour avoir préconisé un changement radical dans la conduite des affaires nationales afin mettre un cran d’arrêt à la descente aux enfers de la population, est qualifié de putschiste en puissance. Mieux (ou pire, c’est selon) ce conseil œcuménique des Eglises chrétiennes de Madagascar est accusé d’avoir orchestré les crises cycliques qui ont jalonné l’histoire du pays. Quant aux autres « empêcheurs de tourner en rond » (société civile, universitaires), malgré la pertinence de leurs critiques, s’ils ne sont pas accusés d’être à la solde de l’opposition, sont qualifiés de vulgaires chasseurs de siège. Inconscience, insouciance ? Cette attitude du Hvm n’est pas sans rappeler celle des partis au pouvoir, peu de temps avant leur chute spectaculaire. Il en a été ainsi pour le Psd, l’Arema et le Tim
(respectivement première, deuxième et troisième République). Il n’en demeure pas moins cependant que, en matière d’arrogance, le Hvm bat tous les records, alors que paradoxalement, il bat aussi celui de l’impopularité. Il est alors à craindre que la chute de ce régime au pied d’argile soit encore plus dure que celles de ses prédécesseurs. Gare à ceux qui n’auront pas eu le reflexe de quitter le navire assez tôt (tandremo tratra farany).
Hery Mampionona