Publié dans Politique

Célébration des fêtes musulmanes - Des oui…mais !

Publié le mardi, 04 juin 2019

La décision de l'Etat de déclarer pour la première fois la célébration des fêtes musulmanes chômée mais payée pour tout le monde est restée le principal sujet de discussions dans les chaumières ces deux derniers jours. Dès la sortie du décret en début de l'année, le débat s'est installé mais il a pris de l'ampleur à l'approche de l'Aïd el-Fitr, notamment sur la date de sa célébration, 4 ou 5 juin.  Il s'agit de la première fête musulmane cette année à bénéficier le débrayage collectif. La seconde est annoncée pour le 11 août et marquant la fin du pèlerinage à la Mecque.

 

Au-delà de la cacophonie créée autour de la célébration de l'Aïd el-Fitr 2019, la communauté musulmane de Madagascar salue cette initiative de l'Etat à la mettre sur le même pied d'égalité que la communauté chrétienne, bien qu'elle soit minoritaire dans la Grande île. Cette décision de l'Etat a également reçu un écho favorable de la part des non-musulmans modérés qui estiment que le christianisme et l'islam, les deux plus grandes religions du monde, doivent avoir leur place, et leurs fidèles respectifs ont l'obligation de se respecter. Il est inconcevable en effet de constater que des employeurs musulmans ne respectent pas les fêtes chrétiennes, déclarées pourtant chômées et payées en obligeant leurs employés à travailler. Même cas aussi pour l'inverse. Cette pratique peu catholique risque tout de même d'élargir le fossé du respect mutuel, déjà fragilisé par les extrémistes des deux bords.  Néanmoins, face à la désorganisation de la célébration de l'Aïd el-Fitr, les responsables de la communauté musulmane, selon cette frange de la population, sont condamnés désormais à fixer la date en coordination avec les autorités compétentes et de ne pas les induire en erreur. « Certes, la date dépend entièrement de l'apparition de la nouvelle lune mais on pourrait par exemple fixer une date fériée en tenant compte uniquement celle du 30e jour du Ramadan », propose  la majorité de ces non musulmans.

Un autre son de cloche s'est fait également entendre à l'approche de la journée chômée pour l'Aïd el-Fitr. C'est la voix de certains opérateurs économiques regroupés au sein d'un groupement qui aurait envoyé une demande auprès de la Primature. Ce groupement aurait proposé à ce que les fêtes musulmanes ne soient pas déclarées chômées pour tout le monde mais uniquement aux pratiquants comme c'est le cas de la journée internationale de la femme. Cette demande émise comme tant d'autres se dévie tout de même  de l'esprit qui a animé les autorités en prenant le décret. Le groupement aurait avancé que les multiples débrayages nuisent à la productivité, soit à l'économie nationale. Plus d'un se demande si les deux journées fêtées avec les musulmans sur les 365 jours de l'année auront réellement un impact négatif sur la vie économique d'une Nation. Ajouter avec les autres journées chômées et payées, fêtes chrétiennes ou célébrations d'un événement, ces opérateurs économiques n'ont, peut -être pas, tort.  Et pour combler ce « manque à gagner », des idées émergent. Elles avancent l'annulation de deux des jours fériés « classiques », qui n'ont rien à voir avec la Nation et la religion à savoir les lundis de Pâques ou celui de la Pentecôte ou la Toussaint. Matière à réflexion…

La Rédaction

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Editorial

  • Attente latente
    Du mystère ! Anti-économique et contre-productif, le pays attend. Sans avoir la moindre idée, on attend éternellement la nomination respective des hauts responsables à des postes-clés.Des sociétés d’Etat, entre autres OFMATA, OMNIS, JIRAMA, attendent désespérément les nominations de leurs directeurs généraux. Des ambassades malagasy au sein de grandes chancelleries étrangères (Allemagne, Japon, Royaume Uni, etc.) demeurent sans titulaire, chefs de mission diplomatique. Des unités de production attendent mystérieusement leur sort : démarrage de chantiers des Centrales hydro-électriques Volobe, Sahofika ; ré-ouverture ou non de Base Toliary, etc. En partant du principe « tout est urgent dans ce pays », on saisit mal pourquoi ces attentes qui, au fait, n’ont trop que duré. En effet, lors de son discours d’investiture le 19 janvier 2019 à Mahamasina, le Président de la République Rajoelina Andry Nirina, fraîchement investi, déclarait publiquement « tout est urgent ». Etant vu la pauvreté préoccupante de la population,…

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