Publié dans Politique

Calendrier scolaire - Dérapage incontrôlé de la Société civile

Publié le mercredi, 21 août 2019

Ces derniers temps, les farouches partisans du « tout PSE ou rien » sont sortis de leur silence pour lancer de virulentes ripostes sur les réseaux sociaux. L’on ne sait si les auteurs sont réellement issus de la Société civile mais, se faisant passer pour tels, ils tiennent des propos qui manquent de retenue.
 Sur un ton de l’invective, en effet, les publications somment sans ménagement le pouvoir en place de s’expliquer sur sa récente décision de revenir à l’ancien calendrier scolaire, décision interprétée comme une volonté de faire une croix sur le Plan Sectoriel de l’Education (PSE). Pire, des accusations à peine voilées prêtent aux autorités actuelles l’intention de maintenir sciemment la majorité de population dans une situation de médiocrité  et de dépendance en perpétuant un système éducatif qualifié de défaillant et de discriminatoire. Des insinuations à la limite de l’effronterie qui ne peuvent qu’étonner de la part de ceux qui sont censés militer pour une éducation conforme aux réalités et valeurs malagasy et qui, de ce fait, devraient donner l’exemple aux futures générations. Voilà pour ce qui est de la forme.  Pour ce qui est du fond de la question, faut-il rappeler que, jusqu’ici, les discussions - ainsi que la déclaration gouvernementale y afférente - se sont focalisées sur le calendrier scolaire et sur le maintien de l’examen du CEPE, à l’exclusion des autres aspects du PSE qui, à ce qu’on sache, n’ont pas été remis en cause officiellement jusqu’ici. Dès lors, faire passer la décision étatique sur le sujet précis du calendrier scolaire pour un rejet en bloc du PSE relève d’une intention de diaboliser les autorités en place auprès de l’opinion publique. 

Doit-on également rappeler que, en ce qui concerne le calendrier scolaire, si au départ aucune hostilité n’a été manifestée à l’encontre de celui institué par le PSE, c’est  lors de sa mise en application que les critiques sont apparues, ledit calendrier ayant vite montré ses limites (ou plutôt ses excès). « Anti-pédagogique », le mot est entendu systématiquement dans les discussions sur la longueur démesurée de l’année scolaire instaurée par la réforme et dont élèves, enseignants et parents ont commencé à faire l’ (amère) expérience à partir de cette année. Les effets sont en effet particulièrement dévastateurs: des potaches complètement lessivés, aux facultés de concentration et de rétention diminuées, entraînant une baisse de niveau, voire un début d’aversion vis-à-vis de l’école pour certains, et pas toujours les moins assidus. Pour une réforme censée améliorer la qualité de l’éducation, on aurait pu tout de même faire mieux.
 Génération sacrifiée
 Si on va encore un peu plus au fond de la question, on remarquera que l’argument climatique apporté par les partisans du calendrier scolaire du PSE repose sur une vision assez réductrice de la question, celle opposant les conditions en milieu urbain et en milieu rural. Or, si on s’en tient strictement à cet argument, étant donné les différents climats observés aux quatre coins de l’île, force est de conclure qu’il devrait donc y avoir plus d’un calendrier scolaire à Madagascar. Il y a bien, certes, les coupures de voies de communication en saison de pluies ou celle cyclonique empêchant de joindre l’école ou entraînant la fermeture de celle-ci qui relèvent bel et bien de la réalité dans bon nombre de régions à l’heure actuelle. Mais il faut se demander s’il ne s’agit pas d’un problème qu’il faudra songer à remédier d’une autre manière et non en y adaptant un programme appelé à être pérenne. Envisager de construire des « écoles de proximité » ou dans des endroits accessibles au plus grand  nombre et en toutes périodes aurait été la solution que le PSE aurait dû proposer, et non une mise en conformité avec une situation anormale en elle-même.
Outre les doléances émises par les parents d’élèves sur la longueur exagérée de l’année scolaire 2018-2019, force est de reconnaître que la décision ferme de l’ensemble des établissements privés  -  y compris les écoles confessionnelles  -  de revenir à l’ancien calendrier scolaire a pesé lourd dans la balance. Maintenir celui institué par le PSE pour l’enseignement public aurait conduit inévitablement à la coexistence de deux systèmes éducatifs différents à Madagascar. La réponse à la question de savoir lequel des deux est le plus bénéfique pour les jeunes Malagasy n’aurait pu être obtenue qu’au bout de plusieurs décennies. Ce n’est qu’à ce moment qu’on aurait su laquelle des deux générations mises au banc d’essai a été sacrifiée.
 La Rédaction

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Editorial

  • Rêve brisé ! 
    Rajaonarimampianina Hery, l’ancien Chef d’Etat, risque de voir partir en fumée son rêve de devenir président de la Commission de l’Union africaine. Un poste prestigieux ayant rang de Chef de Gouvernement voire Chef d’Etat selon les circonstances et les cas de figure. Cette Commission est l’organe exécutif de l’Union africaine. Elle est chargée de la mise en œuvre de la politique générale de l’UA arrêtée au niveau de l’assemblée générale, l’instance suprême de l’Union africaine. Le président de la Commission dirige et coordonne les actions des commissaires de l’UA. Il est responsable devant l’assemblée générale présidée de façon tournante par le Chef d’Etat ou du Gouvernement d’un pays membre. La présidence de la Commission est assurée de façon tournante également mais au niveau de chaque sous-région. Le prochain mandat de président de Commission à partir du début de 2025 revient à l’Afrique de l’Est. Et Madagasikara figure en pole position…

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