Les événements s’ensuivent mais ne se ressemblent pas au Musée de la photo, sis à Andohalo. Alors que l’exposition « Voyage en pays bara et vezo » bat son plein depuis le 7 octobre dernier, les locaux de la Musée accueilleront déjà une autre manifestation qui risquera de ravir les amateurs de photographie et de peinture. En effet, après être reçu au Musée international d’archéologie de Bibracte (France), au Centre national des arts et du paysage de Vassivière (France), à la ville et la médiathèque de Bandrélé (Mayotte), l’exposition « La Voix, le Loin », initiée et pensée par Jean Luc Raharimanana, débarque enfin à Madagascar. Celle-ci se tiendra au Musée de la photographie de Madagascar à partir du 21 octobre jusqu’au 31 décembre prochain.
Jean Luc Raharimanana, un artiste multidisciplinaire engagé, explore l’écriture, la pensée et le théâtre mais aussi la photographie, le dessin, la peinture et la musique. Il s’attaque aux mots, en malaxe le sens jusqu’à ce que leur musicalité pénètre au plus profond du lecteur, ancre la mémoire dans le corps, et fait acte de beauté dans le dire, l’écrit et l’image.
De par ses diverses résidences d’écriture, de Mayotte à Madagascar, de la Brière (Loire- Atlantique) à Bibracte (Morvan, Bourgogne), en France, de Francfort (Allemagne) à Varsovie (Pologne), de par ses promenades et ses errances dans les villes et sentiers, Jean Luc Raharimanana a pu amasser un nombre important d’images, dessiner, peindre, écrire un recueil de 100 poèmes où chaque pièce comporte dix temps. Quand les photos empruntent à la peinture et au graphisme, quand les peintures ne représentent pas mais suggèrent, quand les ombres à peine profilées embarquent dans des paysages inattendus ou dans des mélanges de culture surprenants, c’est l’île, sa culture et sa voix qui nous emmènent vers le Loin en un parcours poétique dans le jardin du Musée de la photo.
« La Voix, le Loin » est une exposition à multiples facettes qui investit différents médiums. Les photographies côtoient la peinture, la peinture cohabite avec la sculpture, le tout en résonnance avec ses poèmes. « Ecrire, dessiner, photographier, au fond, c’est le même déploiement des sens en ce qui me concerne, afin de s’imprégner de l’inattendu. Créer, c’est laisser les sens disponibles à saisir, ou à être saisis. Veiller, c’est se préparer au déploiement, et accepter que les choses viennent, que les Voix nous touchent, avant que le Loin ne vienne contre nos peaux », a écrit l’artiste. Les responsables invitent ainsi le public à faire un détour au Musée de la photo.
Si.R