Avec le nouveau régime qui s’installe, il va falloir avoir la gentillesse de montrer sa conviction relative à la refondation. Attention, il ne faut pas plaisanter avec. Au cas où vous vous caresseriez un projet à réaliser, il faudra avoir la gentillesse ou le tact de se référer au sacro-saint principe basé sur la refondation.
Qui dit « refondation » suppose, ipso facto, l’idée d’un retour à la source. Immédiatement, tout observateur digne de son titre se pose la question « de quelle source s’agit-il ? » En évoquant le concept de « source » en relation avec le style de gouvernance originelle, sur la base de l’histoire, en se référant aux us et coutumes, il pourrait y en avoir différentes sources selon la région ou le groupe de population pour ne pas dire « ethnie », il est hasardeux voire risqué de se limiter à … une seule source. La Grande île est composée d’une myriade de royaumes appartement à divers groupes de civilisations. Bien qu’on use d’une même langue, il existe plusieurs façons de voir les choses. En Imerina, il y a une « source » de conception, de pensée ou de style d’Etat. En pays Sakalava, il y en a autre. De même, en pays Antakarana, en pays Betsileo ou en Betsimisaraka. Quand le tout nouveau ministre de la Communication et de la Culture, O’Gasikara Fenosoa Mandrindrarivony, dans la foulée de sa nouvelle mission, s’enthousiasma à annoncer la nécessité de revaloriser le « Taombaovao Malagasy ». Du coup, des voix s’élèvent et montent au créneau en posant la pertinente question « de quelle taombaovao malagasy s’agit-il ? ». Dans chaque culture et chaque histoire des différents royaumes du pays, on sacralise à sa manière le concept de taombaovao. Il est donc très risqué même dangereux de mettre en exergue un point de culture d’une région au détriment des autres. Les précédentes tentatives de Refondation butent à cette mise au point préalable « à quelle source va-t-on se référer ? ».
Dans tout cas de figure, l’approche révolutionnaire de vouloir asseoir la Refondation de la République afin de pouvoir repartir d’un bon pied, la relance du pays doit se mettre sur un même pied d’égalité sur la « Source » de départ. On ne pourra jamais refonder sans partir de la base. Alors il va falloir se donner le cadre d’une base commune.
Ndrianaivo