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Produits « Vita malagasy » - Les nouveau-nés du coronavirus

Publié le mardi, 26 mai 2020


Malgré la crise sanitaire qui sévit actuellement dans la Capitale, cette pandémie est aussi une opportunité pour faire preuve de créativité. Le coronavirus a en effet généré plusieurs problématiques, que ce soit dans le domaine de la santé, du social mais aussi de l’économie. Les entrepreneurs et les scientifiques de Madagascar se démènent ainsi pour proposer des solutions innovantes et fabriquer des produits « Vita malagasy » répondant aux besoins immédiats par rapport à la situation actuelle. Avec l’étendue de cette crise, toutes les solutions pour contibuer à la lutte contre le Covid-19 et assurer la relance de l’économie du pays sont les bienvenues. Le premier exemple de référence est le Covid-Organics. Il est suivi de RespiMada, le premier respirateur artificiel non-invasif. Les projets en perspective sont encore nombreux.
Dossier réalisé par Rova Randria et Solange Herniaina
Covid-Organics : le remède miracle découvert par les chercheurs malagasy
Le Covid-Organics (CVO) a fait la grande fierté des Malagasy en cette période de crise sanitaire. Lors de l’annonce de la pandémie dans le pays, les chercheurs malagasy - en collaboration avec le Gouvernement - a mené une recherche concernant les remèdes naturels pouvant soigner efficacement la maladie. C’est ainsi que l’Institut Malgache de la Recherche appliquée (IMRA) a mis au point le Covid-Organics à base d’artemisia. Le produit a ensuite reçu un certificat de consommabilité auprès de l’Institut Pasteur de Madagascar. Il a été introduit dans le traitement des patients contaminés dont certains d’entre eux ont été guéris, pour ne citer que le cas de Tence Mena. Convaincus de son efficacité, les autres pays africains ont commencé à importer le remède dans leur pays. A l’heure actuelle, près de 300 000 bouteilles de CVO ont été envoyées dans le continent africain malgré toutes les polémiques sur la scène internationale. « Les scientifiques étaient réticents au départ concernant le traitement à base de plante naturelle. Ils sont habitués aux médicaments conventionnels. Nous menons actuellement une observation clinique dans tout le continent avec les chercheurs africains. L’Organisation mondiale de la santé a également donné son feu vert et a signé une close de confidentialité avec l’IMRA », explique Charles Andrianjara, DG de l’IMRA. Selon toujours le DG, c’est la dose prescrite qui différencie la prise à titre préventif ou à titre curatif du « tambavy ».
RespiMada : Un respirateur artificiel des jeunes ingénieurs 
Une bonne initiative durant ce contexte de coronavirus. La propagation de la pandémie a poussé plusieurs jeunes malagasy à se lancer dans des projets révolutionnaires. Sept ingénieurs de l’Institut Supérieur de Tananarivo (IST) créent un respirateur artificiel non-invasif. Ils ont présenté le fruit de leur travail à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA), vendredi dernier. Une démonstration du matériel a été réalisée notamment en présencedu Dr Ramarolahy, chef du service de réanimation médicale, accompagné du Professeur Rajaonera, vice-président de la société d'anesthésie et réanimation de Madagascar. D’après les professionnels de la santé, ce réspirateur représente un véritable espoir pour Madagascar, car fondamentalement nécessaire non seulement dans le contexte actuel du Covid-19, mais également au quotidien. Ils ont aussi ajouté des informations complémentaires pour que dans les prochaines semaines, ces respirateurs puissent être prêts et fonctionnels dans les hôpitaux.
Il faut savoir que certaines maladies comme l’asthme et la situation de coma entrainent une détresse respiratoire du patient. Il est nécessaire d’aider le patient à respirer, cela peut-être fait manuellement, ou à l’aide d’une machine. En effet, ce respirateur se charge d’assurer la survie du patient souffrant de problèmes de respiration en le plaçant sous ventilation artificielle, prêtant ainsi main-forte aux poumons endommagés jusqu’à leur rétablissement. Il délivre une quantité donnée d’oxygène avec un débit et une pression régulée.
La fabrication de ce matériel a duré trois semaines de travail sans relâche. Les entreprenuers ont terminé leur prototype il y a environ deux semaines. « Bien entendu, nous avons eu des difficultés à trouver des pièces de rechange ici à Madagascar. Toutefois, nous avons contourné le problème, soit en les dessinant et en les imprimant avec notre imprimante 3D, soit en faisant autrement », raconte Mahefa et Niantsa, les chefs du projet. A l’heure actuelle, RespiMada  devient une entité qui fait la fierté de Madagascar en matière de fabrication de respirateurs « 100 % Vita malagasy », un secteur qui n’a pas encore été exploré jusqu’à ce jour.
Alt Soap : Une mousse lavante sans rinçage en développement
Alt Soap est une marque de savon éco-responsable, développée par l’association et entreprise sociale Green N Kool. Ce savon est fabriqué à base d’huile alimentaire usagée. « Selon l’UNICEF, trois personnes sur quatre ne disposent ni d’eau ni de savon de manière régulière dans le pays. Difficile dans ce contexte pour les plus vulnérables de se protéger contre le virus avec ce geste pourtant si simple, tandis que les gels sur le marché ne sont pas accessibles à tous. C’est pour cette raison que nous avons décidé de créer ce savon à base d’huile alimentaire usagée. La vente de ce produit va ensuite nous permettre d’en offrir aux plus démunis dans les prochains jours », a expliqué Marie Christina Kolo, la représentante d’Alt Soap. Ce projet a obtenu la première place dans le premier hackathon en ligne « HacKoragnavirus », organisé au mois d’avril dernier afin de trouver des solutions durables face aux problèmes générés par la pandémie de coronavirus.
Aujourd’hui, Alt Soap essaie de développer une mousse lavante sans rinçage, toujours dans cet esprit de faciliter l’accès aux populations vulnérables aux gestes barrières, notamment le lavage des mains. Effectivement, plusieurs personnens n’ont pas accès à l’eau. Pourtant, le respect de l’hygiène figure parmi les moyens les plus importants pour lutter contre la propagation du virus. Ce nouveau produit a été surtout conçu services pour favoriser les gens les plus démunis,  et cela dans le respect de l’environnement.
Vaniala et Jovena : Des pastilles imbibées d’huile essentielle de « Ravintsara »
Vaniala figure parmi les entreprises de cosmétique à avoir élargi sa gamme de produits pour répondre aux besoins des consommateurs en termes de gel hydroalcoolique et d’autres produits relatifs aux mesures de protection contre le coronavirus. Dernièrement, elle a collaboré avec Jovena pour développer des pastilles imbibées d’huiles essentielles de « Ravintsara ». Distribuées gratuitement à tous les clients de la Jovena dans toutes ses stations-services jusqu’au 1er juin prochain, ces pastilles, avec leur doux parfum, serviront surtout pour l’assainissement des véhicules. L’objectif étant de préserver la santé des automobilistes. Connu pour ses propriétés anti-virales et anti-bactériennes, le « Ravintsara » figure parmi les principaux alliés dans cette lutte contre la propagation du Covid-19 à Madagascar.

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Editorial

  • Nécessité impérieuse
    L’Assemblée nationale vote la Loi de finances 2026. Après moult débats souvent houleux assortis de 24 amendements, les députés ont finalement adopté le Projet de la LFI – 2026 dans la journée du mardi 25 novembre 2025. C’est la première fois dans les annales des travées de l’Hémicycle de Tsimbazaza que de vifs débats agitaient les réunions en commission, en séance plénière des représentants du peuple. L’adoption du Projet de la LFI 2026 suscitait des intérêts particuliers des parlementaires. Le ministre de l’Economie et des Finances, le grand argentier de la République, Dr Herinjatovo Ramiarison, devait signaler une note positive et encourageante face à ce regain d’intérêt et d’attention que nos élus éprouvent à l’endroit des Finances de l’Etat, le « nerf de la guerre ». Pour la première fois dans l’histoire des législatures du pays que les députés ont bien voulu prendre conscience des responsabilités qui pèsent sur leurs…

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