Publié dans Editorial

Crédibilité écornée

Publié le mardi, 19 mai 2020

Propulsé sur la rampe des projecteurs et  par les temps qui courent, l'Institut Pasteur de Madagascar (IPM) fait parler de lui. En cause, l' « Affaire des 67 cas positifs » défraie les chroniques. En effet, le 6 mai 2020, le porte- parole du Centre de commandement opérationnel du Covid-19 d'Ivato, CCO Covid-19, le professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, annonçait selon les résultats issus du laboratoire de l'IPM 67 cas positifs. Jusqu'à cette date de 6 mai, le bilan tournait quotidiennement autour de 5 à 6 cas positifs seulement. Subitement, le chiffre saute du simple au décuple. Immédiatement, l'Etat réagit. Le Président Rajoelina ordonne qu'on procède à des contre-expertises. 

L'Institut Pasteur a été fondé en 1887 à Paris (France). Louis Pasteur, son premier directeur, fut le premier à mettre au point en laboratoire le vaccin contre la rage. Et depuis, l'Institut Pasteur met son dévolu pour combattre les maladies infectieuses. Durant les 120 ans d'existence, les résultats d'analyse des Instituts Pasteur répartis à travers le monde dont l'IPM font des références sûres. Des « paroles d'Evangile » n'ayant jamais fait l'objet de doute.

Deux ans seulement après l'annexion de la Grande île, en 1896, l'Institut Pasteur s'installait en 1898 à Antananarivo. Sous l'impulsion du gouverneur général Gallieni, l'Institut Pasteur de Madagascar (IPM) entreprend des recherches, fait des analyses et contribue énormément à lutter contre les maladies infectieuses. Après celui de l'Institut Pasteur de Paris, le laboratoire de l'IPM occupe le second rang en termes de référence scientifiques dans le monde notamment en Afrique. Il n'a jamais été question d'émettre un doute, si minime soit-il, sur les résultats de ses travaux d'analyse. Une crédibilité intacte vis-à-vis de l'Etat et du public. A Madagascar, l'IPM contribuait beaucoup à la lutte contre les épidémies. Le trio MPS - IPM - OMS,  joue un rôle capital voire vital dans le combat pour la santé communautaire du pays. 

Cependant, ce jour-là, le 6 mai, quand le porte - parole du CCO- Covid-19 d'Ivato, le très sérieux Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, doyenne de la Faculté de médecine de l'université d'Ankatso (Antananarivo) de son état, publiait les résultats d'analyse issus de l'IPM faisant état de 67 cas positifs. Ce fut la panique générale. On tombait des nues ! Tout le monde, en premier le Chef de l'Etat, n'en croyait pas ses yeux ou ses … oreilles avec les soixante-sept cas positifs d'un seul coup. Des résultats que l'OMS se hâtait à publier sur son site. Personne n'est pas dupe. On sait le mépris de cet organisme de l'ONU à l'endroit du Covid-Organics. Le tandem de circonstance IPM-OMS saute aux yeux.

Les résultats des contre-tests effectués en même temps par l'IPM et le Centre d'infectiologie Charles Mérieux (CICM), confortèrent le doute. Sur les 55 cas jugés positifs (version IPM), seuls 5 cas ont été confirmés positifs. A noter qu'au même moment, des cas de défaillance ont été aussi constatés dans les résultats des analyses de l'Institut Pasteur de Dakar (Sénégal).Les dix médecins de l'hôpital Fann testés positifs ont été finalement reconnus négatifs après contre-test.

Les « incidents » de ce genre écornent sérieusement la crédibilité de l'Institut Pasteur. Pour éviter tout malentendu et pour sauvegarder la souveraineté nationale, Madagasikara va se doter de son propre laboratoire d'analyse. 

Ndrianaivo

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  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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