Publié dans Editorial

Un siècle de combat

Publié le vendredi, 14 juin 2019

L’Organisation internationale du travail (OIT) célèbre en cette année son centenaire d’existence. Créée en 1919, sous l’égide du Traité de Versailles (Paris), point d’orgue final de la Grande Guerre de 1914-1918, l’OIT ou l‘ILO (International Labor Organization), militait contre toute atteinte à la dignité de l’homme dans le cadre du travail décent.  Mise sur pied indépendamment de la naissance de la Société des Nations (SDN) raison pour laquelle elle avait pu surgir des décombres de cette ex-ONU, l’OIT n’a de cesse à réclamer durant ce siècle d’existence la justice sociale dans le monde du travail. Elle interpellait et continue à le faire les employeurs pour qu’au juste ces derniers respectent le minimum acceptable. Le Bureau international du travail (BIT), le secrétariat permanent de l’OIT, travaille d’arrache-pied pour créer un cadre de travail illustrant l’harmonie entre le travail et la dignité de l’homme. Une noble mission que le Bureau persiste et signe à concrétiser. Certes, le BIT est toujours confronté aux résistances du patronat qui voit mal le respect des droits élémentaires des travailleurs (durée de travail journalier, salaires et avantages, …) mais il ne lâche point. 

Le contexte historique auquel l’OIT avait été créée, à la sortie de la Première Guerre mondiale et à l’essor des activités industrielles des pays occidentaux, ne favorisait guère l’épanouissement de l’Organisation mais avec la ténacité des pères fondateurs, elle parvint à tenir le cap. C’est le seul organisme qui réussit à réunir autour d’une table trois entités, parfois antagonistes, à savoir l’Etat, les employeurs et les travailleurs. Un ensemble tripartite en conflit permanent vu les intérêts contradictoires qu’ils représentent.  L’ONU reconnait foncièrement l’utilité publique de l’OIT. Ainsi, en 1946, elle l’intégra dans le système des Nations Unies en tant qu’institution spécialisée. Et en l’honneur de ses actions durables et efficaces auprès du monde du travail, le comité Nobel d’Oslo lui a décerné, en 1969, le Prix Nobel de la Paix.  A Madagascar, le BIT s’implique en profondeur dans la normalisation et l’amélioration des conditions  de travail ainsi que la création d’emplois parmi les jeunes. Ntsay Christian, l’actuel Premier ministre, en poste à Antananarivo depuis 2007 en tant que directeur exécutif du BIT, a œuvré sans relâche durant les dix ans de son mandat pour recadrer le travail dans un monde plus juste et plus équilibré. Le pouvoir politique, trop obnubilé par la situation politique et sociale toujours chaotique passe à côté de la plaque. Il oublie sinon ignore parfois son devoir en tant que Raiamandreny et laisse les travailleurs à la merci de certains employeurs mal famés. Les abus en genre, les exploitations injustes diverses et le salaire de misère sont le lot quotidien des pauvres salariés. Les syndicats se sentent ignorés. Ils crient au scandale dans le désert. Personne ne prête attention à leurs problèmes. L’arrivée au pouvoir du jeune Président Rajoelina Andry fait bouger les choses. Il rapatriait au pays les jeunes travailleuses mal traitées  au Koweït. Il revoit à la hausse, à 200.000 ariary, le salaire minimum des salariés. Le régime IEM entend « corriger » pour une juste valeur le fruit du labeur des ouvriers et les employés. En un siècle de combat, l’OIT/BIT révolutionne le monde du travail et cela pour l’intérêt légitime de chacun et de tous.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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