Publié dans Editorial

Quid de la souveraineté nationale

Publié le vendredi, 06 décembre 2019

Rajoelina Andry Nirina consulte. Le Gouvernement relance et mobilise. Et pour cause, la souveraineté nationale piétinée.

A l’approche du 40ème anniversaire de la résolution 34/91 de l’assemblée générale des Nations Unies du 12 décembre 1979 donnant gain de cause à l’Etat malagasy sur la question des Iles Eparses (Les Glorieuses, Juan de Nova, Bassas da India, Europa et Tromelin), le pays s’apprête à faire valoir son droit. A travers cette historique résolution, l’ONU reconnait la souveraineté de Madagasikara sur ces « perles » de l’océan Indien et recommande à la France d’entamer le dialogue avec l’Etat malagasy en vue de la rétrocession.

 

Quarante ans après, rien ne bouge ! Les bases d’un vrai et authentique dialogue n’ont même pas  été jetées. La France évite et crée des manœuvres dilatoires. Bref, elle se moque indifféremment.Le Gouvernement malagasy en place, dans son droit les plus légitimes, relance « l’affaire ». Selon le porte-parole Lalatiana Rakotondrazafy, ministre de la Communication, les dirigeants malagasy priorisentla voie « diplomatique » et mettent en avant l’option « dialogue » dans le processus de restitution comme le recommande d’ailleurs l’assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution.

A titre d’éclairage, un petit rappel de l’histoire nous aidera à situer dans le vrai contexte de cet éternel « feuilleton ». A l’époque coloniale, les Iles Eparses faisaient partie du territoire indivis la Grande Ile. La France reconnaissait implicitement que ces cinqpetites iles dépendaient administrativement et territorialement de Madagascar, la Grande Terre. 

 

Au moment de la signature des accords de coopération en 1960 (le 2 avril), les Iles Eparses ne figuraient plus dans le territoire de la future République malagasy. Les membres de la délégation malagasy, au moment de la signature des documents, ne s’étaient pas rendu compte ou plutôt n’avaient prêté attention à ce « petit détail ». En effet, la veille (le 1er avril), la France publiait « secrètement » un décret retirant les Iles Eparses du territoire malagasy.Il fallait attendre la révision des termes des accords de coopération en 1973 poursoulever le cas. Ratsiraka Didier, chef de la délégation devenu plus tard Chef de l’Etat (1975) portait la « question » devant les instances de l’ONU. Grâce à la ténacité et la compétence technique des membres de la délégation malagasy dont entre autres le Pr Raymond Ranjeva, un juriste émérite, Madagasikara obtint finalementgain de cause le 12 décembre 1979. Mais comme il fallait s’y attendre, la France rejette la résolution onusienne. Et elle persiste et signe que les Iles Eparses sont… françaises.

 

Quarante après, le Gouvernement malagasy relance la question. Ces « petites merveilles » incluses dans les eaux territoriales de Madagasikara sont… malagasy. Toutefois, on doit être en possession d’un dossier solide, bien ficelé et assez « costaud ».

Pour ce faire, RajoelinaAndry choisit la stratégie de la consultation à large horizon sinon « open » voire populaire. Le Gouvernement mobilise ! Le sujet est de taille, il s’agit de défendre la souveraineté nationale qui, en fait, ne se négocie point. Tout le monde est convié à apporter sa contribution. La portée de vue du grand nombre va loin, dit-on ! « Ny hevitry ny maro, mahataka-davitra ». Il y va de l’honneur et de l’avenir du pays.

Ndrianaivo

 

 

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Editorial

  • Etat de droit (suite)
    Nous n’aurions pas un temps assez et suffisant pour décortiquer, décrypter et détaler dans son intégralité ce concept d’Etat de droit. Tellement vaste, tellement délicat et tellement basique, le sujet nécessite une analyse pointilleuse. Elle s’inscrit dans une logique rationnelle visant à essarter l’énorme chantier de la Refondation. Comme nous l’avions déjà eu auparavant, lors des précédentes communications, l’occasion de définir les règles de base relatives à la Refondation. Il nous est impératif d’insister à apporter notre part de brique dans cette œuvre si délicate et si compliquée de refondation de l’Etat et de la Nation malagasy. Nous jugeons, plutôt je le juge indispensable de bien créer une condition de visibilité maximale autour de l’Etat de droit. Une Refondation sans l’implication et l’interaction directe de l’Etat de droit claudique assurément. Elle avancera clopin-clopant.

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