Publié dans Politique

Loi sur la communication médiatisée - La balle entre les mains de l’exécutif !

Publié le lundi, 05 août 2019

« Je m’engage solennellement devant vous aujourd’hui que je défendrai  cet avant-projet de loi au niveau du gouvernement sans ôter l’esprit dont vous l’aviez concocté ». Ces propos sont de la ministre de la Communication et de la Culture (MCC), Lalatiana Andriatongarivo Rakotondrazafy, en réponse au souhait du président de l’ordre des journalistes de Madagascar (OJM), Gérard Rakotoniriana. Celui-ci lors de la restitution nationale de l’avant-projet de loi sur la communication médiatisée, hier au Carlton et avant de remettre le dossier final à la ministre, a émis une certaine réserve. « On souhaiterait que l’esprit auquel les patrons de presse et les journalistes consultés à travers les consultations régionales ne soit pas bafoué et modifié. On compte sur vous pour que cet avant-projet de loi soit validé tel quel en conseil de Gouvernement et conseil des ministres et voté ensuite  à l’assemblée nationale et au sénat », lance le Président de l’OJM avant de procéder à la remise de documents de 12 pages renfermant les modifications apportées à la loi  controversée 2016-029 du 14 juillet à la ministre  Lalatiana Andriatongarivo Rakotondrazafy. Le tout sous les yeux des deux députés élus, respectivement président de la commission communication et président de la commission juridique en l’occurrence Fetra Rakotondrasoa et Idealson. En ouveture de la cérémonie d’hier, le Dg de la communication au sein du ministère, Fanahimanana Tiaray a rappelé les étapes réalisées par son équipe  et celle de l’OJM avant d’aboutir à cette restitution nationale. Rakotondratafika Henintsoa, directeur des affaires juridiques du MCC, quant à lui, a exposé durant une demi-heure les modifications apportées à partir des désidérata des principaux acteurs de la communication.  Dirigeante du Mouvement pour la Liberté d’Expression (MLE) à l’époque de la grande contestation de la majorité de la presse envers cette loi qualifiée de liberticide et votée en forceps par les deux Chambres, l’actuelle ministre de la Communication est certainement la plus qualifiée  pour défendre la cause. « Cela fait exactement 1120 jours aujourd’hui  que nous les journalistes avons refusé l’application de cette loi. Sa modification est inscrite sur mon contrat programme avec le Président de la République et le Premier ministre, c’est maintenant chose faite », se réjouit la ministre de la Communication et de la Culture. Mais auparavant, elle a retracé avec émotion la lutte menée par le MLE depuis le mois de juin 2016, interpellation des dirigeants,  manifestations, marche, sensibilisation de la communauté internationale etc… Le tout à travers un documentaire télévisé projeté dans la salle hier et rappelant à tous la mobilisation sans précédent du milieu des médias malagasy. 

« Je suis bien placée pour comprendre tout l’enjeu de la réforme de ce code de la communication et que cette réforme a toute une histoire qui nous a forgés et qui m’a poussée à le mener jusqu’au bout. C’est un devoir auquel je ne saurais renoncer », confie la ministre qui, en six mois à la tête du département ministériel, est parvenue à transformer en acte les promesses données au milieu.  De la couverture nationale pour les chaînes de télévisions privées  au désengagement total de l’Etat de l’OJM en passant par les droits et avantages fiscaux et douaniers  accordés aux journalistes et organes de presse ainsi que la restructuration de l’ Autorité nationale de régulation de la communication médiatisée (ANRCM) et la mise aux normes de la presse en ligne, tout est inscrit ou réinscrit  dans cet avant-projet de loi concocté par les patrons de presse et les journalistes dans tout Madagascar. Les documents bien ficelés remis à qui de droit, à charge maintenant à l’exécutif et au législatif de transformer l’essai en but commun, celui d’une presse libre et responsable.
La Rédaction
Réactions
Rabarijohn Hery  Mampionona, directeur de la presse écrite  du groupe SODIAT : « Contrairement à notre loi  actuelle liberticide, les contenus de cet avant-projet est plus libéral. L’équilibrage
des membres de l’Autorité Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée issus de la presse  publique et privée est rassurant. En cas de délit, les journalistes du secteur privé peuvent être mieux protégés  avec des membres plus compréhensifs.»
 Tahiana Rasolojaona, Président directeur général RDJ : « En tant que patron de presse, je suis actuellement très optimiste à la promotion des médias. Cet avant-projet contient tous les points importants qui ont été revendiqués depuis  des années et qui requièrent des améliorations. Cela fait 16 ans que la  RDJ a projeté de monter sa chaîne télévisée. Nous ne nous sommes pas précipités étant  donné qu’une loi relative à licence d’exploitation et à une Autorité compétente traitant les conditions d’ouverture n’existaient pas. Tous les acteurs vont être  soumis  à une même règle de jeu et régis par la même loi.  Nous entamerons donc les procédures.»
 Gérard Rakotonirina, président de l'Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) : « L’ordre des Journalistes de Madagascar dispose désormais d’un droit de contrôle opiné et/ ou inopiné. En cas de dérive d’un journaliste, l’ordre peut intervenir  directement. Ce qui nous a toujours handicapés a été une loi incomplète et équivoque. La promulgation de cette loi et le décret d’application  sont ainsi très attendus. »
 Joël Ralavohita, Directeur de publication MBS : « Cet avant-projet constitue une preuve des améliorations du journalisme à Madagascar.  Des étapes marquantes ont été franchies notamment  le rééquilibrage  des membres. En ce qui concerne la  couverture nationale, je constate un goût d’inachevé par rapport à la thématique à choisir  pour bénéficier d’une licence d’exploitation. A mon avis, cette couverture nationale  a déjà pris forme mais d’une manière indirecte  et cela avec les bouquets  et les chaînes disposant un relai. Il est ainsi souhaité de  se concentrer  sur le développement des projets déjà lancé pour rendre effective ladite couverture. »
 Charles Raza,  journaliste correspondant Midi Madagasikara à Tuléar : «Différentes sources n’acceptent pas de livrer des informations  aux journalistes. Or, les alignés de cet avant-projet indiquent que nul ne peut être empêché,  ni interdit d’accès aux sources d’information, ni inquiété de quelque façon que ce soit dans l’exercice régulier de sa mission de journaliste  et que les journalistes ont le droit d’accès à toutes les sources d’information. En vue de son application donc, l’exercice du métier du journalisme  dans notre région s’annonce promettant.»

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Editorial

  • Attente latente
    Du mystère ! Anti-économique et contre-productif, le pays attend. Sans avoir la moindre idée, on attend éternellement la nomination respective des hauts responsables à des postes-clés.Des sociétés d’Etat, entre autres OFMATA, OMNIS, JIRAMA, attendent désespérément les nominations de leurs directeurs généraux. Des ambassades malagasy au sein de grandes chancelleries étrangères (Allemagne, Japon, Royaume Uni, etc.) demeurent sans titulaire, chefs de mission diplomatique. Des unités de production attendent mystérieusement leur sort : démarrage de chantiers des Centrales hydro-électriques Volobe, Sahofika ; ré-ouverture ou non de Base Toliary, etc. En partant du principe « tout est urgent dans ce pays », on saisit mal pourquoi ces attentes qui, au fait, n’ont trop que duré. En effet, lors de son discours d’investiture le 19 janvier 2019 à Mahamasina, le Président de la République Rajoelina Andry Nirina, fraîchement investi, déclarait publiquement « tout est urgent ». Etant vu la pauvreté préoccupante de la population,…

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