Publié dans Politique

Corruption et détournements - Un ministre de la Transition et deux ministres HVM devant la Haute Cour de Justice

Publié le lundi, 11 novembre 2019

Trois nouveaux dossiers impliquant des ministres des précédents régimes seraient déjà sur la table de la Haute Cour de Justice (HCJ).
Le premier dossier concerne un ministre chargé des Travaux publics dans le dernier Gouvernement de la Transition. Ce ministre, nommé sénateur dans l’actuelle Chambre haute, est happé dans une affaire de détournement de deniers publics dans le cadre d’une passation de marchés publics. L’affaire dont il s’agit concerne le versement suspect par cinq entreprises attributaires de marché de somme d’argent d’une valeur de plus de 700 millions d’ariary dans le compte de ce parlementaire. Débutées immédiatement, les investigations se sont poursuivies quelques années, pour être clôturées. Le deuxième dossier clôturé et transmis à la HCJ implique un ancien ministre des Postes et des Télécommunications du régime Rajaonarimampianina. Le journal que vous tenez en main avait rapporté l’affaire dont il s’agit dans ses colonnes il y a quelques mois. Le ministre en question est accusé d’être l’auteur d’un détournement « bevata » de plus de cinq milliards neuf cent millions d’ariary dans le cadre d’un marché fictif auprès de son département ministériel. Depuis l’éclatement de cette affaire, l’ancien ministre a disparu des écrans radars. Des bruits d’information annoncent que l’homme se serait envolé vers d’autres cieux pour s’installer hors des frontières malagasy. Forcé à l’exil pour des raisons politiques en 2002, l’ancien gouverneur lors du régime Ratsiraka serait cette fois-ci en exil volontaire pour des raisons criminelles.  Le troisième dossier sur la table de la HCJ concerne une ministre HVM.

Cette ancienne membre du Gouvernement est accusée d’implication dans une affaire de détournement d’une somme de plus d’un milliard d’ariary au titre de régie d’avance unique et exceptionnelle pour l’achat de différentes fournitures auprès du ministère de la Population en 2018. Dans cette affaire, tout laisse à penser qu’il s’agit d’un détournement puisque selon les informations obtenues, aucun marché public n’aurait été lancé, et aucune fourniture n’a été livrée. A l’époque, des rumeurs ont circulé selon lesquelles la somme d’argent aurait été acheminée dans des sacs depuis la Banque centrale vers le domicile de la ministre en question.  Les observateurs sont sceptiques sur la suite donnée à ces affaires. Jusqu’ici en effet, la Haute Cour de Justice n’a toujours pas travaillé. Pour beaucoup, elle ne mérite pas son appellation. En effet, en voyant la tournure des récentes affaires traitées en matière de corruption, nombreux sont ceux qui sont tentés de croire en l’existence d’une Haute Cour de l’injustice et de l’impunité des « gros poissons » de la République malgré les efforts menés par certaines entités pour essayer de mettre un coup d’arrêt à ces criminels en col blanc.
Force est en effet de constater que jusqu’ici aucune affaire n’a eu de suite. Pour ne citer que le cas des subventions exceptionnelles accordées par l’ancien ministre de l’Intérieur, Olivier Mahafaly Solonandrasana, des cas pour lesquels la femme d’affaire Claudine Razaimamonjy croupit en prison.  Pareil pour le cas de la vente de la villa Elisabeth dans lequel le nom d’un ancien ministre avait été cité et pour lequel un ancien haut fonctionnaire devenu député est actuellement en prison.
La complexité de la procédure est mise à l’index par bon nombre d’observateurs. Pour que des ministres ou des parlementaires soient traduits devant la HCJ, il faut que la requête soit déclarée recevable par le Procureur général de la Cour suprême, que cette requête soit ensuite transmise à l’Assemblée nationale, que la majorité des députés adoptent une résolution de mise en accusation avant qu’une chambre d’instruction créée auprès de la HCJ ne se mette en branle…
 La Rédaction

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Editorial

  • Et les taxis-bicyclettes ?
    Le conseil municipal de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) offre un cadre légal aux taxi-motos à Tanà-Ville. Après avoir agi dans l’illégalité pendant au moins quatre ans, les professionnels de transport sur « deux-roues » ont finalement obtenu gain de cause. Les mesures de confinement décrétées en raison de la pandémie de Covid 19 en 2020 donnaient naissance à un nouveau mode de transport de passagers et de bagages plus pratique. Les transports en commun, pénalisés par les codes de conduite sanitaires, devaient céder la place aux déplacements individuels. La mesure implacable de confinement empêchant de se déplacer physiquement et en groupe donne lieu aussi à un nouveau mode de commerce : la vente en ligne et livrée à domicile.

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