Publié dans Politique

Vague de limogeage à la JIRAMA - La Direction générale fait fausse route

Publié le mardi, 12 novembre 2019

Une fausse solution à un vrai problème. Telle est la réaction d’un certain nombre d’observateurs à la suite de la vague de limogeage au sein de la Compagnie nationale de distribution d’électricité et d’eau de Madagascar (JIRAMA) dernièrement. Pour faire face à la grogne des abonnés et en réaction au sermon que leur aurait adressé le Président de la République à Morondava, suite aux coupures intempestives de l’électricité et les difficultés d’approvisionnement en eau potable, la Direction générale de la JIRAMA a décidé de procéder au limogeage de six directeurs. A savoir, le directeur d’exploitation des réseaux interconnectés (DERI), le directeur technique Eau Antananarivo (DTOA), le directeur production électricité (DPE), le directeur principal Région Antananarivo (DPRA), le directeur approvisionnement et logistique (DAppro) et le directeur de la Communication.

 

Pour des analystes, il apparaît, à travers ces cas, que le lifting, quand bien même il a concerné des Directions directement touchées par la crise, ne répond pas aux vrais problèmes de la JIRAMA. Ces limogeages créent uniquement l’illusion d’un changement et donnent l’image de décideurs qui ont le souci de faire sortir la JIRAMA des impasses dans lesquelles elle s’est enlisée.

Comme il a été noté par bon nombre d’analystes, remettre la JIRAMA sur les bons rails suppose, au-delà des profils et des hommes, une vision globale, une stratégie claire et réfléchie, une bonne gouvernance et surtout des dirigeants prévoyants. Cela ne se résume pas seulement à des limogeages de directeurs dont la performance et la compétence ont d’ailleurs été saluées…

Pour beaucoup, la Direction générale aurait dû s’attaquer aux vrais maux de la JIRAMA. Pour parler de délestage ou de coupures d’électricité, le problème de la JIRAMA ne serait pas forcément la production mais le réseau de distribution et de transport d’énergie. La vétusté des câbles ou des transformateurs, couplée au manque de pièces de rechange, obligeant les techniciens à procéder à du bricolage, sont un des problèmes évoqués à l’origine de ces coupures. Des problèmes sur lesquels les dirigeants de la compagnie auraient dû se pencher car ce sujet n’est pas récent. Les actuels intérimaires à la tête de la JIRAMA, d’anciens dirigeants au sein de cette compagnie, auraient dû prévoir ces problèmes.

Les dirigeants de la JIRAMA devraient aussi se pencher sur les déficits causés par les vols d’électricité. Des bruits d’informations indiquent qu’un contrôle pour vol de courant mené en 2018 aurait permis d’épingler une grosse société implantée à Antananarivo.  Cette dernière aurait été sommée de payer la coquette somme de 73 millions d’ariary. Une somme qui aurait été ramenée à 7,9 millions d’ariary au début du mois de septembre dernier par d’actuels dirigeants de la JIRAMA pour des raisons plus que douteuses.

Des solutions pérennes et durables sont également attendues en ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable. Il faut noter que, en attendant ces solutions sur le long terme, l’initiative d’implanter des camions citernes mobiles dans certains quartiers privés d’eau a été saluée. Pourtant cette initiative de dépannage a été suspendue par la Direction générale arguant que c’est le rôle du ministère. C’est seulement depuis hier que ces camions citernes ont de nouveau été déployés dans les quartiers…

La Rédaction

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Editorial

  • Etat de droit (suite)
    Nous n’aurions pas un temps assez et suffisant pour décortiquer, décrypter et détaler dans son intégralité ce concept d’Etat de droit. Tellement vaste, tellement délicat et tellement basique, le sujet nécessite une analyse pointilleuse. Elle s’inscrit dans une logique rationnelle visant à essarter l’énorme chantier de la Refondation. Comme nous l’avions déjà eu auparavant, lors des précédentes communications, l’occasion de définir les règles de base relatives à la Refondation. Il nous est impératif d’insister à apporter notre part de brique dans cette œuvre si délicate et si compliquée de refondation de l’Etat et de la Nation malagasy. Nous jugeons, plutôt je le juge indispensable de bien créer une condition de visibilité maximale autour de l’Etat de droit. Une Refondation sans l’implication et l’interaction directe de l’Etat de droit claudique assurément. Elle avancera clopin-clopant.

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