Publié dans Politique

Kraomita malagasy - 505 milliards détournés par les anciens dirigeants

Publié le mardi, 21 janvier 2020

Dans le courant du dernier trimestre de l’année 2016, nous avions sorti un dossier intitulé « Sur la piste des pirates de l’or » et dans lequel nous avions dénoncé les spoliations dont est victime la Kraomita Malagasy SA, une société minière à participation majoritaire de l’Etat, et ce, par le fait de ses propres dirigeants de l’époque. L’on apprend actuellement que l’un de ces derniers, à savoir l’ancien directeur général Arsène Rakotoarisoa, a été interpellé hier et est encore en garde à vue à l’heure où  nous mettons sous presse. En cause, la constatation d’une perte colossale de 505 milliards de francs (soit 101 milliards d’ariary) due à des malversations durant son mandat à la tête de la société.

 

Les  faits ont été mis en évidence dans le bilan 2018 certifié par le cabinet Delta Audit et conformément au rapport d’Audit de gestion réalisé par le cabinet PWC et ce, consécutivement aux états des lieux établis à la prise de fonction de la nouvelle équipe dirigeante de Kraoma SA en février 2019. Vol de 34 000 tonnes de chrome ; exportation frauduleuse des produits de Kraoma (un des faits que nous avions dénoncé, en vain, en 2016) ; créances douteuses basées sur d’intentionnelles fausses informations ; fixation abusive du prix de vente des produits sans prendre en considération leurs prix de revient, favoritisme, détention et usage personnel des biens de la société… Tels sont, entre autres, les faits sur lesquels l’ancien DG de Kraoma SA aurait à répondre devant les enquêteurs.

Selon les informations qui filtrent sur cette affaire, Arsène Rakotoarisoa ne serait qu’un simple exécutant. Ceux qui tiraient les ficelles ne seraient autres que l’ancienne première Dame et l’ex-homme fort du régime HVM, Henri Rabary-Njaka. Si la première a été nommément citée dans un témoignage recueilli lors de nos investigations dans le cadre du dossier cité en début d’article, le second était notoirement connu  pour être derrière des opérations douteuses, tout en étant juteuses, ayant eu cours  durant le précédent régime. Le pillage en règle de la société d’Etat Kraoma SA en faisait donc partie.

Selon toujours les  constats établis, le résultat de 1,2 milliard d’ariary de 2017 serait passé à un résultat négatif de 30 milliards d’ariary en 2018. Une descente aux enfers qui ne peut être mise sur le compte d’une « simple » mauvaise gestion. Il ne faut guère s’étonner que la Kraoma SA, dont le domaine d’activité figure pourtant parmi les plus porteurs dans le pays, en soit arrivée à ne pouvoir payer, ni les salaires de son personnel, ni les charges sociales et ni à honorer les créances. Pour rétablir la situation et remettre la société sur le chemin de la croissance, l’équipe dirigeante actuelle a établi  un plan de relance tirant jusqu’en 2023.

La Rédaction

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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