Publié dans Société

Désengorgement de la prison d’Antanimora - Procès d’une centaine de prévenus par jour

Publié le mardi, 03 décembre 2019

Exécution de l’Ordre du Président de la République, Andry Rajoelina. Lors de sa récente visite au mois d’octobre à la maison centrale d’Antanimora, le Chef de l’Etat a ordonné l’accélération des audiences pour les prévenus incarcérés. Ces derniers constituent plus de la moitié des détenus dans cet établissement, ce qui aggrave la surpopulation carcérale. Depuis, les choses ont changé avec le désengorgement en cours de cette prison, à en croire le chef de l’établissement. « De nombreuses actions ont été réalisées depuis cette visite présidentielle. Actuellement, une centaine de prévenus se présentent devant la barre chaque jour, soit auprès du Tribunal de première instance à Anosy, soit au sein du Pôle anti-corruption aux 67Ha. Ce chiffre a presque doublé puisqu’il tournait autour de 70 à 80 auparavant », informe Tahiana Rakotonanahary, chef de l’établissement. « Désormais, les deux véhicules à notre disposition sont dépêchés quotidiennement pour le transport de ces prévenus, et ce avec deux ou trois voyages par jour. Or, ce n’était pas le cas il y a quelques mois », ajoute ce responsable. 

Quant à la session d’audience des prévenus entre le 15 novembre et le 15 novembre, le chef d’établissement ne s’est pas encore prononcé. « L’objectif d’assurer le jugement de 60 % des prévenus en un mois, pour les affaires correctionnelles, pourrait être atteint avec les efforts déployés en ce moment. Je tiens toutefois à noter que cela nécessite diverses mesures, dont la mise en état de leurs dossiers, les appels à témoin, la recherche de témoins ou prévenus, etc. », évoque-t-il.

 

L’ACAT à la rescousse des oubliés de la Justice

Outre la décision du ministère de la Justice et l’ordre du Président de la République, la lutte contre la détention préventive abusive constitue la principale activité de l’ACAT Madagascar (Association des chrétiens pour l’abolition de la torture)auprès de la maison centrale d’Antanimora. Ces derniers temps, une cinquantaine de dossiers de prévenus ont pu être traités et suivis. « En général, la situation de ces prévenus est désormais régularisée. Certains ont été libérés et d’autres purgent encore leur peine en prison, après leurs jugements. D’autres ont fait des recours, cassations ou appels pour une liberté provisoire. Bref, les défis sont levés », constate le chef d’établissement d’Antanimora. La considération des oubliés de la Justice reste un combat permanent, à en croire la secrétaire nationale de l’ACAT Madagascar, Laure Rabetokotany. « Il s’agit des prévenus incarcérés au- delà de 3 ans, sans être jugés, faute de soutien. Leurs dossiers sont mis aux oubliettes, d’autant plus que bon nombre d’entre eux ne connaissent pas leurs droits », précise cette responsable. Le projet au profit de ces oubliés de la justice, mis en œuvre depuis juillet 2017, a été évalué lors d’un atelier dans le cadre de la Journée mondiale des droits de l’Homme, hier à Anosy. 

Pour la 2ème phase du projet qui se tiendra à partir de 2020, les activités à entreprendre vont s’accentuer. « Les visites effectuées par les 8 membres de l’ACAT, des bénévoles au sein de la prison, se feront plus fréquemment. De plus, ils bénéficieront de renforcement de capacités pour mieux connaître les lois et les procédures d’incarcération, entre autres. Le partenariat avec les avocats référents sera aussi consolidé afin de mieux suivre les dossiers des prévenus », avance la secrétaire nationale. Notons que Madagascar a obtenu des bons résultats en matière de respect des droits de l’Homme. Aussi, le pays s’est engagé à mieux respecter et appliquer ces droits, y compris ceux des détenus, lors de la récente présentation de l’Examen périodique universel à Genève (Suisse).

Patricia Ramavonirina

 

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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