Publié dans Société

Détournement de deniers publics et faux - 10 ans de travaux forcés pour Claudine Razaimamonjy

Publié le mardi, 10 décembre 2019

L'affaire Ambohimahamasina a été jugée à la Cour criminelle ordinaire du Pôle anti-corruption des 67Ha, hier. Devant la barre, les trois personnes principalement incriminées pour faux et usage de faux, abus de fonction, détournement de deniers publics et complicité. Le préjudice s'élève à plus de 396 millions d'ariary. A la fin d'un débat assez houleux, le  verdict du juge tombe : Claudine Razaimamonjy, la bouillonnante ex-conseillère spéciale de l'ancien Chef de l'Etat du parti HVM, écope d'une peine de 10 années de travaux forcés. De son côté, l'ancien maire de la Commune rurale d'Ambohimahamasina, Tsabo Pierre, est condamné à 6 ans de travaux forcés. Leur co-accusée répondant au nom de Saholy Jacqueline l'est à 8 ans de travaux forcés.

En revanche, P. Michel Ratsimaniraka est condamné par contumace à un an de travaux forcés, peine couplée à un mandat d'arrêt à l'audience. Enfin,  Houssein Abdoullah, le cinquième larron fut également condamné pour 10 ans, peine assortie d'un mandat d'arrêt à l'audience.

Pour revenir au cas de Tsabo Pierre, ce principal accusé dans l'affaire n'a pas cessé d'arguer qu'il a subi une énorme pression et des menaces émanant des caciques du pouvoir à l'époque pour signer l'ordre de virement de cette somme faramineuse. Devant le juge, il a beau affirmé n'avoir jamais  été mis au courant du déblocage de cette subvention exceptionnelle par l'Etat, soit la coquette somme de près de 396 millions ariary en vue des travaux de réhabilitation du bureau de sa Mairie. Pourtant, il ne peut nier le fait que c'est lui qui a apposé une fausse signature lors de la délibération du Conseil municipal, tout en sachant que le budget d'une petite Commune comme celle d'Ambohimahamasina ne doit pas excéder 40 millions d'ariary.

Quant à Claudine Razaimamonjy, c'est elle qui a fait pression par l'intermédiaire du ministre  Mahafaly Solonandrasana Olivier, pour l'ordre de virement des subventions exceptionnelles de la CR d'Ambohimahamasina, pour qu'elle puisse par la suite les utiliser à son profit. Ni la présidente de la Cour, ni le Procureur général qui a vu en Claudine le personnage clé de l'affaire à cause de son énorme privilège pour ce qui touche au marché public, encore moins les assesseurs n'ont pas donné crédit à ses ultimes tentatives pour se discréditer, en avançant qu'elle n'a fait qu'aider financièrement Saholy Jacqueline, son ancienne employée, qui se trouvait alors dans une précarité  financière, pour que celle-ci ait pu créer sa propre entreprise. En réalité, la Justice voit en Jacqueline sa marionnette dans ses magouilles.

A propos de celle-ci, elle s'est estimée d'avoir été qu'un simple instrument de l'ex-conseillère de Hery Rajaonarimampianina, et qu'elle n'a jamais mis les pieds à Ambalavao, ni à Ambohimahamasina. Or, c'était sur son compte bancaire que Claudine R. a effectué toutes ses opérations bancaires, sinon détourné ou prélevé un pan entier de la subvention de l'Etat, sous prétexte que l'ex-conseillère avait confiance en son honnêteté. De plus, le déblocage de la subventionnelle attribuée à la Mairie d'Ambohimamahamasina, a été facturée au nom de l'entreprise de construction de la dame Jacqueline.

Enfin, le témoignage d'un inspecteur général de l'Etat sur les agissements de tous les accusés, a été sans appel. Pour lui, le maire d'Ambohimahamasina est retenu du simple fait qu'en tout état de conscience des acquis lors d'une formation des maires sur la gestion financière, il aurait dû suivre toutes les procédures conformes à la loi en vigueur. Mais le concerné a délibérément omis de le faire avec l'affaire des subventions exceptionnelles pour les Communes rurales à l'époque.

Franck R.

Fil infos

  • Développement de Sainte-Marie - L’Etat appuie sur l’accélérateur 
  • Disparition du bateau AW - L’hypothèse d’un acte de piraterie privilégiée
  • ACTU-BREVES
  • Malagasy aux Seychelles - Camille Vital appelle à l’unité de la diaspora
  • Ambohimalaza - Les analyses en France confirment l’empoisonnement
  • Déstabilisation à la JIRAMA - Une minorité tire les ficelles 
  • Service foncier - L’obtention du certificat de situation juridique presque instantanée
  • Huile impropre à la consommation - La traçabilité de "Roots" confirmée
  • Actu-brèves
  • Conseil des ministres décentralisé - Cap sur l’île Sainte-Marie

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Idem !
    Et nous y revoilà ! Dix personnes écopent une peine de détention préventive à la prison de Moramanga. Elles sont accusées de fuite de sujets lors de l’examen du BEPC dans la Circonscription scolaire de Moramanga. Encore et toujours des fuites de sujets. Tous les ans, ou presque, le pays doit faire face à des délits de fuites de sujets d’examen officiel. Neuf candidats à l’examen du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) 2025 ainsi que le proviseur d’un lycée privé sis à Belavabary, de la même CISCO, ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Moramanga à l’issue de leur comparution devant le juge d’instruction. Idem des cas de fuites de sujets. Le ministre de l’Education nationale déclarait, à ce sujet, comme suit : « tolérance zéro à l’encontre des fauteurs de trafics de sujets d’examen officiel ». Avec tous les respects à votre endroit Mme …

A bout portant

AutoDiff