Publié dans Société

Enseignement supérieur - Des grèves partout !

Publié le lundi, 16 décembre 2019

Rien ne va plus dans l'enseignement supérieur public à Madagascar. Les étudiants de l'Ecole normale supérieure (ENS) à Ampefiloha, de la Faculté des sciences de l'université d'Ankatso, ceux de l'Ecole polytechnique de Vontovorona ainsi que les membres du Syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l'enseignement supérieur (SECES) ont observé une grève hier. Tous les cours, les examens ou encore les mémoires et thèses sont suspendus. D'après le vice-président du SECES, section Tanà, Dr Faly Randriamialinoro, tous les examens et concours d'entrée à Ankatso, ainsi que les thèses et mémoires sont reportés pour la semaine prochaine.

 

Effectivement, les grévistes ont bloqué les portails de l'université. Par conséquent, l'accès des étudiants et du personnel de l'université a été très difficile. Afin que ces derniers puissent circuler librement, une réunion entre les membres du SECES et les représentants de la Présidence de l'université d'Antananarivo s'est tenue récemment. L'objet de la rencontre concernait donc la libre entrée et sortie au campus d'Ambohitsaina. Pour la Présidence de l'université d'Antananarivo, ces usagers ne doivent pas être victimes d'une manifestation qui ne les concernent pas directement. A l'issue d'une négociation, les membres du SECES ont accepté de libérer les portails d'entrée de l'université d'Ankatso. C'était également hier que la semaine morte a commencé. Ainsi, les étudiants n'ont pas accès au campus, sauf ceux qui perçoivent leurs bourses.

Il faut savoir que la grève du syndicat des enseignants-chercheurs se poursuivra jusqu'en fin de semaine. Leur revendication n'a pas été satisfaite à l'issue des négociations réalisées avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. De plus, le compte-rendu issu du dernier Conseil des ministres n'a pas eu l'effet escompté concernant leur problème. Dans sa revendication, il a été stipulé que le SECES réclame 300 milliards d'ariary, une somme qui équivaut aux heures complémentaires que ces enseignants ont prestées. Pour les étudiants, leurs requêtes concernent le paiement des bourses et la mise en place d'un calendrier fixe, une nouvelle organisation concernant la mise en place du système LMD comme les infrastructures et équipements adéquats, et enfin le retour de la mémoire de licence, le mini-projet et le stage.

Non seulement les enseignants grévistes ont bloqué les portails, mais ils sont aussi sortis de l'enceinte de l'établissement afin de barrer la circulation du côté d'Ampefiloha et de Vontovorona. Ils ont brûlé des pneus. Le calme n'est revenu qu'après une entrevue entre les Forces de l'ordre et les manifestants. Pour les observateurs, ces grèves ne sont pas le fruit d'une simple coïncidence. Des solutions ont quand même été proposées à l'endroit du SECES. Depuis le mois de mars dernier, les 9 rencontres avec les responsables de l'Etat dont le ministère de tutelle et le Cabinet de la Primature n'ont abouti à aucune entente satisfaisante. Ils se posent ainsi la question : est-ce que des politiciens se cachent derrière le SECES ?

En rappel, au début de ce mois, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES) a sorti un circulaire n° 116/MESupReS/SG/19 portant sur la modalité d'octroi du diplôme de licence dans les universités publiques et privées de Madagascar. Ainsi, il a été stipulé que l'obtention de ce diplôme s'effectue obligatoirement  par voie d'examen final. Par conséquent, aucun mémoire n'est requis pour ce faire. Une situation qui a déclenché la tension entre le ministère de tutelle et les étudiants dans les universités de Madagascar. Or, d'après l'explication de la ministre Blanche Nirina Richard, l'annulation du mémoire de fin d'études pour l'obtention de la licence diminue les attributions des enseignants-chercheurs. De plus, un enseignant-chercheur ne doit pas encadrer plus de 5 étudiants, et non jusqu'à une cinquantaine pour ceux préparant la licence.

Anatra R.

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    Sur la tribune, devant la presse, au salon, sous la chaumière, au marché, sur la place publique, etc., on parle de la refondation. Dans certains cercles de réflexion, la refondation enflamme les débats. Pour les nouveaux tenants du pouvoir, faire référence à la « refondation » semble être une obligation même dans certains cas, une contrainte. D’ailleurs, le numéro un du pays arbore le titre très officiel et solennel de « Président de la Refondation de la République » ! On ne jure que par ce terme magique mais parfois quelque peu trompeur, la « Refondation ».

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