Publié dans Société

Les grands procès attendus en 2020 - Affaire Mbola Rajaonah

Publié le mercredi, 01 janvier 2020

Alors qu’on les a attendus depuis l’année dernière, ce n’est que dans le courant de cette nouvelle année 2020 que certains grands procès seront au rendez-vous. A la barre, des personnalités dont les noms ont défrayé la chronique pour abus et fraudes durant l’ère H. Rajaonarimampianina. Et pas des moindres. Un ex-conseiller spécial (encore) du Président sortant et non moins opérateur économique, en l’occurrence Mbola Rajaonah devra être bientôt jugé.  Il sera dans la gueule du Pôle anti-corruption (PAC) des 67 Ha.

 

Après son arrestation par les hommes du service anti-gang de la Police en février 2019 à Antsahabe, l’ex-conseiller spécial de H. Rajaonarimampianina et non moins opérateur économique a été placé en détention provisoire à la maison de force de Tsiafahy et ce, pour diverses incriminations. La première concernait une émission de chèque sans provision au nom de l’entreprise Tafaray dont le sieur Rajaonah fut l’un des actionnaires il y a deux ans de cela. Ayant déjà comparu à cet effet, le PAC a pourtant relaxé Mbola Rajaonah pour renvoi des fins de poursuite comme motif.

Mais il y a bien pire car il a de nouveau eu mailles à partir avec le Pôle anti-corruption à propos d’un autre dossier bien plus sale car ayant trait cette fois-ci à une accusation d’abus de biens sociaux et de blanchiment de capitaux.

Ce directeur dénéral de la société de transit Tafaray avait été ainsi auditionné au Parquet du PAC vers mi-février 2019. Il serait impliqué dans une affaire de trafic des ressources du pays lors de l’épisode du bateau Flying,  ce navire ayant été intercepté par les Forces de l’ordre au large d’Antalaha en novembre 2018. Durant leurs auditions, les membres de l’équipage de ce bateau, composés essentiellement de ressortissants  chinois, n’ont fait aucune réserve pour mentionner Mbola Rajaonah comme ayant orchestré le trafic. Il est également poursuivi pour divulgation non autorisée d’informations confidentielles lors des perquisitions effectuées dans son domicile à Ambohimahitsy et dans son bureau à Antsahabe. Enfin et surtout, il y a cette triple accusation liée à la corruption, l’abus de biens sociaux et au blanchiment d’argent.

 Mais cette fois, il y a plus grave. Concernant la fraude douanière dont on l’incrimine, l’affaire remonte en 2016 et dans laquelle le sieur Mbola Rajaonah, par le biais de Transit Tafaray, société lui appartenant mais aussi par deux autres entreprises de transit prévues pour pallier les activités de T. Tafaray mais qui sont aussi ses propriétés, a été accusé d’avoir fait sortir frauduleusement au port de Toamasina des huiles alimentaires (dont une TVA de 20 % et des droits de douanes de

20 %) dont la valeur est énorme, selon l’information. Des témoins ont parlé de vague d’arrivées de conteneurs dans ce port. Ainsi, M. Rajaonah et consorts déclarent à la place de ces huiles des sacs de ciment dont une TVA de 20 % et des droits de douanes de 5 %. Cependant, la valeur qui est la base taxable est très basse par rapport à celle des huiles alimentaires. Le côté frauduleux se traduit donc par les fausses déclarations où les huiles alimentaires ont pris la place du ciment. Or, ces huiles alimentaires sont des marchandises importées mais dont le suspect aurait payé seulement 1/5 des taxes dues. Ces produits frauduleusement importés auraient été destinés à être revendus par des négociants indo-pakistanais de la place.

Pour l’heure, la date du procès n’a pas été communiquée. En attendant, l’ex-conseiller spécial auprès de la Présidence de la République, connu et reconnu comme étant proche du couple Rajaonarimampianina, séjourne à Tsiafahy.

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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