Publié dans Société

Désinsectisation dans une entreprise franche à Anosizato - 70 employés victimes d'émanations chimiques et toxiques

Publié le dimanche, 05 janvier 2020

Le traitement systématique par les agents d'une société, en vue d'une désinsectisation du local abritant la société Gamma Textile, une entreprise franche spécialisée dans la confection à Anosizato-ouest, a très mal tourné samedi matin dernier. Au moins 70 salariés qui ont travaillé dans le hangar, ont été victimes de malaises liés à une intoxication d'origine chimique plus ou moins sévère : vertige, difficulté à respirer, syncope, etc. Des salariés s'écroulaient ainsi les uns après les autres.  D'autres n'ont perdu connaissance qu'une dizaine de minutes après qu'ils ont quitté précipitamment l'usine. « J'ignore ce qui s'était passé. Mais il y avait cette odeur particulièrement tenace rendant l'air irrespirable », se souvient une femme.

 

Du coup, c'était le branle-bas de combat général. Les agents de sécurité de la société ont informé les sapeurs-pompiers. Dès 8h30, on a assisté à l'arrivée massive des ambulances mais aussi des véhicules des pompiers pour évacuer d'urgence les victimes à l'HJRA. Les militaires du Corps de protection civile (CPC) sis à Ivato étaient aussi intervenus. Des « taxis-be » mais aussi des voitures particulières ont également été réquisitionnés à cette occasion. Deux heures plus tard, les opérations de secours s'étaient encore poursuivies. « Certains n'ont perdu connaissance que pendant leur évacuation », confie une employée de Gamma.

Sur place, les opérations de secours s'étaient néanmoins heurtées à certains obstacles. C'était le cas pour le CPC. « Nous voulions bien entrer, mais nous n'avons pu rien faire. Les dirigeants de l'entreprise ont emporté la clef. De plus, on nous a interdit de pénétrer à l'intérieur », déplore le commandant de ce corps.

A l'HJRA, le service de la réanimation médicale et celui des urgences ont été pris d'assaut.

« Dès leur prise en main, les malades ont été traités avec de l'oxygène, de l'eau mais aussi des psychotropes. Mais leur vie n'est pas en danger », a précisé la directrice de cet établissement médical. Une femme enceinte figurait dans la liste des patients.  

De son côté, une représentante de la société de désinsectisation se défendait : « Le malaise observé chez les victimes n'a fait que coïncider avec l'épandage d'insecticide dans l'enceinte de l'usine. Nous sommes certains que l'origine du mal proviendrait de l'intérieur même des locaux où des victimes ont affirmé avoir sentir du gaz, et que seule la zone située à l'extérieur a été désinsectisée », a-t-elle assuré.

Ce qui semble bien en contradiction avec la version des faits émanant du ministère de la Santé publique : « Le mal provenait du produit de désinsectisation. Puisqu'il ventait beaucoup ce samedi matin-là, les émanations toxiques ont ainsi gagné l'intérieur de l'usine. Et au lieu d'exterminer insectes ou autres bestioles, ce sont les hommes qui ont été rendus malades ». A ce fonctionnaire d'ajouter encore qu'il n'y a plus beaucoup à craindre quant à la santé des patients. Mais il n'a pas exclu que certains d'entre eux dont cette femme enceinte, demeurent encore sous contrôle médical.

Notons que la Direction de Gamma Textile aurait affirmé devoir rembourser les frais de soins et d'hospitalisation de ses salariés. Actuellement, la plupart de ces derniers ont pu déjà regagner leur foyer respectif.

Franck R.

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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