Publié dans Economie

Prix du carburant - La hausse dépendra des négociations Etat-Pétroliers

Publié le mardi, 26 avril 2022


Questionnement. Au lendemain de la déclaration des autorités quant à l’incontournable hausse du prix du carburant, l’incertitude s’installe. D’un commun accord, l’Etat et les opérateurs du secteur pétrolier reconnaissent qu’une révision des prix est à présent inévitable à cause de la situation mondiale qui prévaut. Notamment la crise entre la Russie et l’Ukraine qui, tôt ou tard, allait impacter sur la fluctuation du marché au niveau international. Et comme Madagascar est encore loin d’être autonome en matière d’énergie fossile, le pays qui se trouve encore dans l’obligation d’importer son carburant à hauteur de 100% ne peut alors échapper au bon vouloir du prix du pétrole d’outre-mer. « Le marché est dynamique. Il est compliqué d’avancer des chiffres avec précision pour ce qui est de la hausse qui s’appliquera prochainement. Tout dépend du dénouement des négociations entre l’Etat et les opérateurs pétroliers qui sont actuellement en cours » explique Olivier Jean-Baptiste, directeur général de l’Office malgache des hydrocarbures (OMH) joint au téléphone hier. Ses propos qui viennent appuyer les mêmes dires de ce responsable à l’occasion d’un point de presse qui s’est tenu à l’OMH la semaine dernière où il expliquait que si l’on se réfère aux prix du brut à l’international, le prix à la pompe changerait presque tous les mois. « Suivant le marché, selon le solde de lissage, les passifs et autres paramètres, l’écart entre la vérité des prix et ceux à la pompe peut changer du jour au lendemain, il y a eu des fois que cet écart s’affichait à 600 ariary, d’autres fois, cela a atteint les 900 ariary, parfois c’était négatif et parfois c’était parfaitement équilibré », a-t-il détaillé. Pour rappel, depuis 2017, les prix affichés dans les stations-service étaient en effet quasiment en- dessous du « prix de référence calculé » (PRC) issu de la structure des prix, prenant notamment en considération le cours du pétrole sur le marché international, celui de l’ariary mais aussi les marges et les taxes. Cette différence a ainsi creusé le passif envers les entreprises. Pour éviter de rembourser de sa caisse, l’Etat se sert de la différence entre les deux prix à son avantage pour payer ce passif. Lorsque le PRC est inférieur au prix affiché dans les stations-service, les marges obtenues par les compagnies pétrolières serviront ainsi à l’apurement du passif. Par ailleurs, les prix à la pompe n'ont pas varié depuis juin 2019 pour Madagascar. Mais pour les pays insulaires voisins, chaque premier jour du mois, les stations-service ajustent leurs tarifs aux décisions préfectorales de manière à afficher une réelle vérité des prix. D’ailleurs, si l'an dernier, le cours du pétrole s’est effondré à cause de la pandémie mondiale, le phénomène a permis aux autorités de lisser le déficit financier de l'OMH. Ainsi, si les consommateurs sont pour le moment épargnés, de leur côté, les finances des pétroliers locaux sont totalement dans le rouge du fait de l’énorme distorsion entre prix à la pompe fixé et hausse brutale du pétrole, le tout aggravé par les impayés de la JIRAMA, lesquels se chiffrent à des centaines de milliards d’ariary. Cette situation fait peser deux énormes risques sur l’économie nationale. Le premier est d’ordre financier et systémique comme une défaillance des distributeurs qui est possible et pourrait entrainer tout le secteur financier dans une spirale destructrice. Le second qui viendrait consécutivement, serait que les sociétés pétrolières n’auraient plus les moyens financiers auprès de leurs banques pour importer, ce qui pourrait entrainer tout le pays dans une crise sans précédent si les prix qui sortiront de la négociation restent au désavantage des pétroliers.
La rédaction

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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