Publié dans Economie

Air Madagascar… Airlines - La compagnie se retrouve entre le marteau et l’enclume

Publié le dimanche, 12 juin 2022

Guerre d’intérêt et de communication. C’est ce qui pourrait décrire les sulfureux échanges par presse interposés des responsables qui tiennent les rênes de la compagnie. Pour rappel, le ministre des Transports, Roland Ranjatoelina avait, il y a un peu plus d’une semaine, déclaré en marge d’une visite effectuée au sein de la compagnie aérienne, l’abrogation des nominations des deux représentants du ministère des Transports au sein d’ Air Madagascar en la personne de Mamy Rakotondraibe, ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS) et président du conseil d’administration de la compagnie aérienne malagasy et Rinah Rakotomanga, ancienne directrice de communication de la Présidence et non moins vice-présidente de ce conseil d’administration.

Abrogation qui a eu effet peu après. D’un autre côté, l’ancienne vice-présidente du conseil d’administration a déclaré être prête à partir mais la rationalité d’une telle décision est à revoir car la société nationale de transport aérien malagasy ayant son nom commercial Air Madagascar est en redressement judiciaire. Autrement dit, toute décision relative à la vie de cette entreprise doit être faite d’un commun accord avec le Tribunal du commerce notamment le juge commissaire et les syndics qui sont désignés par le Tribunal par jugement commercial. Ainsi, l’un comme l’autre estime avoir la légitimité dans la situation complexe qu’est le redressement de la compagnie aérienne nationale. Pour Rolland Ranjatoelina, le salut d’Air Madagascar va ainsi passer par une redynamisation des vols domestiques. A cet effet, il prévoit d’instaurer des billets d’avion à des prix concessionnels pour les Malagasy. Par ailleurs, il a aussi déclaré ne pas être satisfait du business plan présenté par Behring Point et Rothschild & Co et qui a été élaboré avec la contribution des employés d’Air Madagascar. La raison étant que leurs propositions n’ont pas prévu de considérer l’importance du fait que la destination Madagascar soit à vocation largement touristique. Il propose ainsi de négocier deux Boeing 737-400.

Vétusté

 Une contre-proposition que les employés d’Air Madagascar ayant participé à l’élaboration du business plan réfutent. « Le Boeing 737-400 date d’une autre génération. En plus d’être inadaptés pour la plupart de nos aérodromes locaux du fait de son importante envergure, ces types d’appareils sont âgés d’environ un quart de siècle pour les plus récents. De ce fait, les probabilités de panne périodique sont plus grandes par rapport à des modèles plus récents comme l’Embraer 190 E2 ou encore l’ATR 42-600. Pourtant, ce sont ces pannes périodiques qui ont toujours fait la mauvaise réputation d’Air Madagascar que les usagers ont eu tendance à surnommer « Air peut-être ». « Par ailleurs, même en location de courte durée, la vétusté du modèle 737 ne porte pas avantage à la compagnie nationale », expliquait un pilote expérimenté en exercice dans la compagnie. Pour ce dernier ainsi que ces collègues, le choix des modèles Embraer 190 E2 et l’ATR 42-600 pour les vols moyens courriers ainsi que du Boeing 787-900 pour les vols longs courriers afin de renforcer la flotte de Madagascar Airlines a été proposé à partir du business plan avancé par l’ensemble des employés de Madagascar Airlines ainsi qu’après les études du cabinet Bearing Point qui a été mandaté pour les études techniques et financières en vue de la relance de la compagnie. Et pour une fois, leur expertise en aval a été ainsi considérée par les dirigeants de la compagnie qui, auparavant, décidaient toujours en amont pour ensuite imposer tel ou tel appareil inapproprié pour le marché national.

La rédaction

 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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