Publié dans Editorial

Vrai coupable ?

Publié le dimanche, 12 décembre 2021

Tout le monde plaide non coupable ! Jusque-là, tous les préjugés coupables de l’affaire « Apollo 21 », la tentative de coup d’Etat principalement d’atteinte à la vie de quelques hauts dirigeants du pays dont le Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina, se dédouanent d’une manière ou d’une autre. Durant le procès, toute la semaine passée, du lundi à vendredi, de Paul Rafanoharana en tandem avec Philipe Marc François à Ramahatra Victor en passant par Randriazanakolona dit Sareraka, on ne se donne pas le moindre souci d’écarter d’un revers de la main à l’accusation de vouloir attenter à la vie du Président de la République Rajoelina. Le procès reprendra ce jour, gageons qu’on aura encore droit au même refrain. Mais qui est donc le coupable, le vrai ? 

L’hypothèse d’un cinéma ou scenario monté de toute pièce est tout de même vulgaire. Le régime Orange ne pourra pas recruter pour le montage d’un casting de haut vol du rang des Rafanoharana, François, Ramahatra, Sareraka, Ravelonarivo ou autres, des Généraux, des colonels en retraite ou en service, d’un chargé de mission à la Présidence, etc. et  de les faire apporter  le macabre chapeau d’assassin. C’est trop facile ! Certainement, la tentative d’assassinat existe quelque part ! Mais qui en est le vrai coupable, le commanditaire ?

Les ainés, du moins certains, gardent toujours en mémoire le procès de l’ « Affaire Ratsimandrava »  en 1977, le procès du siècle, dit-on. Un certain Rabetafika, colonel de l’Armée de son état, cité à la barre en tant que témoin, fondu en chaudes larmes, déclarait devant la Cour spéciale : « le commanditaire de l’assassinat de Ratsimandrava n’est pas dans la salle ». Interrogé par le juge, il jugeait inutile de dévoiler le nom. Le Général Rommel, un des lieutenants fidèles d’Hitler, avouait au cours du triste célèbre procès de Nuremberg (Allemagne 1945) qu’il ne niait pas d’avoir abattu des Juifs mais il ne sentait pas coupable parce qu’il avait exécuté un ordre.

Dans le cas où ce procès qui nous tient en haleine aboutit à la confirmation des accusations, la bande à  Rafanoharana serait donc déclarée coupable. Mais une telle éventualité n’occulte point les questionnements « Paul Rafanoharana, Philippe Marc François, Randriazanakolona Yvon, Ramahatra Victor et bien d’autres seraient-ils réellement les seuls coupables ? » « Y aurait-il derrière le tableau un vrai coupable, le commanditaire ? ». « Rafanoharana et consorts ne seraient-ils que de vulgaires mercenaires à la solde de gros bonnets mal famés ou d’un Etat tiers ? ».

Ne serait-il judicieux d’aller au-delà du visible pour percer le mystère de l’invisible ou tout simplement caché. Parfois, le vrai boss du crime se niche dans un repaire opaque. Il faut  oser l’extirper et le démasquer. 

C’est bon et utile de punir les coupables. Cependant, c’est mieux voire nécessaire de neutraliser sinon de mettre hors d’état de nuire le ou les vrais coupables. Certains acteurs politiques en quête permanente et insatiables de pouvoir qui échouent par la voie légale et démocratique, usent les moyens peu catholiques ou même anti-démocratiques ou criminels. Le coup d’Etat est la voie la plus courte et aussi la plus abominable pour y parvenir ? A cela, on « loue » parfois le service des « professionnels  sans scrupules ». 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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