Publié dans Editorial

Inepte !

Publié le jeudi, 16 décembre 2021

Guerre ouverte ! Baomiavotse Vahinala et Hortensia Antoinésie entrent en collision frontalement. Nommées respectivement toutes les deux, le 15 août, dans le nouveau Gouvernement Ntsay Christian,  aux postes de ministre de l'Environnement et du Développement durable et de vice-ministre chargée de la Reforestation auprès du ministère de l'Environnement et du Développement durable, Baomiavotse et Antoinésie ternissent l'image du Gouvernement voire du régime Orange. Et sans hésitation, elles portent ombrage à l'honneur de la gent féminine.

Le dimanche 15 août, jour de l'Assomption, après de multiples pressions de la part de divers horizons, le Chef de l'Etat Rajoelina Andry concède au final d'apporter d'importantes modifications au sein de son Gouvernement. En effet, au lieu de 22 membres, l'effectif de la nouvelle équipe a été revue à la hausse soit 33 (y compris le poste de PM) dont 22 nouveaux arrivants et 10 maintenus. Le Gouvernement remanié comporte une nouvelle ossature de 27 ministres (plein), de trois vice-ministres et de deux secrétaires d'Etat. Ceci étant, l'existence d'un portefeuille de vice-ministre n'est pas un cas unique mais la zizanie au département de l'Environnement présente un cas isolé. 

Le Président Rajoelina Andry juge nécessaire la création d'un ministère propre chargé d'étudier et d'élaborer la mise en œuvre d'une politique nationale axée sur la reforestation de la Grande île. Il faut augmenter la superficie de la couverture forestière du pays. Dès lors que les hauts dirigeants de la planète se rendent conscients de la dégradation avancée de l'espace vert de la Terre, on ne jure que sur la sauvegarde de l'environnement dont l'axe principal repose sur l'augmentation de la surface des forêts. Madagasikara, dans le sillage des impacts nuisibles du changement climatique, fait partie de ces pays gravement menacés par le danger de la déforestation. 

Le candidat n° 13 Rajoelina s'engage durant la campagne électorale à couvrir de nouveau le territoire malagasy de forêts. En avril 2019, il a lancé la mise sur rail de la « Révolution verte ». Sur ce, 40 000 ha d'espace seront concernés avec 40 millions de jeunes pousses mises en terre. Un défi ambitieux qui impose forcément d'une réelle politique de reforestation sérieuse. D'où la nécessité absolue de l'éclatement du département de l'Environnement et la création d'un autre chargé spécialement pour la Reforestation. Et donc, la présence d'un vice-ministre s'occupant l'agrandissement de l'espace vert s'inscrit logiquement dans la réalisation de la « Révolution verte ». 

 Pour ainsi dire que la crise relationnelle ou caractérielle, entre les deux membres du Gouvernement en charge ou en tandem pour l'épanouissement de l'Environnement et du Développement durable, ne rime guère à rien. Et surtout quand les sautes d'humeur dérapent sur un terrain glissant des sensibilités tribales, la situation se corse gratuitement. Traditionnellement et normalement, étant toutes les deux issues de l'ancienne Province de Fianarantsoa, la tension ne devrait pas compliquer ainsi. Baomiavotse Vahinala, originaire des pays betsileo (Haute-Matsiatra) et Hortensia Antoinésie des pays Antesaka (Sud-est), deux tribus « mpiziva », toute question litigieuse devrait s'arranger naturellement sinon à l'amiable. 

Un conflit interpersonnel, entre gens de haute responsabilité de ce genre n'a aucun sens. C'est absurde voire inepte de la part de deux ministres de se tirer les « draps » en public de cette manière. Un dialogue franc et digne de leur rang s'impose !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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