Publié dans Editorial

L'inévitable refonte totale

Publié le mardi, 17 mai 2022

Incontournable. Impératif. Inévitable. Des termes durs et forts pour qualifier la nécessité de la refonte totale du mécanisme électoral dont entre autres la liste mère et le registre électoral national à Madagasikara. L'Union européenne regrette. La mission d'observation et de suivi de l'Union européenne relative au processus électoral à Madagasikara du 9 au 20 mai a rendu à la presse la première étape de son rapport. Le constat est sans appel ! Le chef de mission regrette le fait que les remarques émises en 2018 par les experts de la même mission n'ont pas été observées. Ils se désolent de constater que les erreurs et les manquements persistent au niveau du registre électoral et de la liste électorale.

Evidemment, ces « points noirs » porteraient atteinte à la visibilité des élections et partant à la crédibilité et à la légitimité des résultats des futurs scrutins dans le pays. Indirectement, sans le dire ouvertement, l'Union européenne, la locomotive de la communauté internationale dans la Grande île, met en balance l'assistance, la reconnaissance et la légitimité des élections à venir dans le pays contre la révision voire la refonte totale du mécanisme électoral à Madagasikara. Le message a été reçu à 100 % !

Le Gouvernement malagasy, ne voulant pas s'aventurer dans une voie sans issue, a pris les devants en adoptant les mesures radicales qui s'imposent. En effet, le Conseil de Gouvernement décrète et ordonne la refonte totale de la liste électorale. Les travaux, à commencer par les recensements, doivent démarrer incessamment, dès le mois d'octobre selon des sources concordantes. Tout juste le temps de mettre en place tous les dispositifs matériels nécessaires dont entre autres les financements. Notons qu'il ne s'agit pas ni de rafistoler ni d'entreprendre des actes de bouche-trou sur la liste électorale mais d'une refonte … totale.

Rappels des faits. En février 2020, Thierry Rakotonarivo, vice-président de la CENI, annonça à titre de confirmation, que les doublons de la CIN sont bien des réalités. Et lui d'ajouter que le cas de deux électeurs partageant le même numéro de CIN existe formellement. Il concerne 1.162.512 électeurs. Ainsi, 562.275 cartes portent un numéro qui revient au moins deux fois.

Evidemment, une telle information balancée sur la place publique déclenche l'effet d'une bombe. Une opportunité en or pour les détracteurs du régime qui, en fait, ont réclamé à tout bout de champ, la remise en cause de la liste électorale et « exigent » au préalable la tenue d'une concertation nationale. Une « invitation » que les tenants du régime déclinent pour des raisons d'inopportunité, semble-t-il. Seulement, cette échéance de refonte totale de la liste électorale et du registre électoral décrétée par le Gouvernement ne déplait pas le camp de l'Opposition. Reste à savoir si les démarches adoptées pour ce faire par les dirigeants vont dans le sens souhaité sinon voulu par le camp d'en face.

Dans tous les cas de figure, la décision de l'Exécutif à refondre totalement la liste électorale exprime la volonté du pouvoir à instaurer la paix sociale et à agir de faire en sorte que les scrutins à venir ne soient sujets à des remises en cause. La communauté internationale, suivie dans le sens de sa volonté, accordera une crédibilité à la démocratie à Madagasikara.

Ndrianaivo

 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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