Publié dans Editorial

Quel mobile ?

Publié le lundi, 29 août 2022

Un incendie d’une gravité inouïe s’est déclaré en fin de week-end, samedi soir, à Ambohijatovo. Vu l’intensité du feu et les dégâts causés, l’évènement défraie la chronique et déchaîne une vague d’indignation. Soixante-dix-huit box de livres ou autres ouvrages sinon des bouquins de seconde main partent en fumée. Du coup, mille et une questions fusent de toutes parts. Par accident ou l’œuvre d’une volonté criminelle préméditée ?

La thèse d’accident s’avère trop facile ou fantaisiste dans la mesure où ces livres ou bouquins ou encore des fournitures de bonne occasion, souvent d’ouvrages scolaires, sont d’une grande opportunité pour les parents en cette période de rentrée scolaire. En effet, en ces temps-ci, les parents aux bourses modestes prennent d’assaut les box d’Ambohijatovo. Il est difficile d’admettre la piste d’accident !

L’hypothèse d’une intention délibérée semble tenir route. Là encore, étant donné que ces box font l’objet de gardiennage très strict. Les occupants s’organisent par le biais des professionnels de sécurité afin d’assurer la sécurité. De toute manière, les faits sont là ! Soixante-dix-huit box détruits à jamais. Alors, pour quel mobile ? Sabotage ! Est-ce dans un but seulement de vouloir saboter le gagne-pain des autres ? S’il en est ainsi, il faut vraiment qu’on soit de mauvaise foi qui dépasse l’entendement d’un homme normal. Car oser porter atteinte à la source de vie d’autrui relève d’un coup diabolique qui touchera à la vie de tout un ensemble de familles formant une communauté. Des pères et des mères de famille et des enfants se sont vu priver de leurs moyens d’existence tout simplement pour des jalousies ou d’autres mobiles capricieux.

Il peut y avoir d’autres mobiles justifiant la piste criminelle. Le mobile politique ! Certains activistes politiques mal barrés, en perte de vitesse et à court d’idées pourrait avoir un intérêt à détruire par le par le feu cette « librairie du peuple » à Ambohijatovo. Un calcul politique minable et honteux ! En cette période de rentrée scolaire conjugué avec un contexte politique sensible et une atmosphère sociale délétère, tout est possible. Rendre la vie des gens difficile pourrait bien servir les intérêts des acteurs politiques évoluant dans la sphère de l’Opposition. Une Opposition aux abois voyant leur manège sans issue pourrait bien être tentée de semer la pagaille en fomentant des actes délictueux qui feraient des victimes parmi les innocents. Il s’agit ainsi d’un mode opératoire des terroristes qui consiste à frapper aveuglément. On vise la proie facile et cela pour secouer les esprits. Certaines têtes brûlées de l’Opposition ne parviennent pas, de leurs propres moyens, à attirer l’attention des gens, ils utiliseraient la méthode forcée sinon violente. Il n’y a que les détracteurs du régime qui pourraient trouver un compte en attisant la colère des concitoyens et leur rendre la vie compliquée.

En mettant au feu ce site commercial d’Ambohijatovo, les auteurs viseraient aussi à faire porter le chapeau du crime aux autorités politiques surtout les dirigeants de la Commune.

Le prochain scrutin qui devait avoir lieu l’année prochaine surchauffe déjà la fièvre politique. Les leaders de l’Opposition voyant leur stratégie mise en panne par leur propre ineptie n’écarteraient pas l’option de créer un climat de trouble ou de tension. Un mobile éhonté !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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