Publié dans Editorial

Défi colossal

Publié le jeudi, 08 septembre 2022

Dans la ligne de mire des critiques tous azimuts, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) peaufine ses stratégies et les actions à entreprendre afin de redorer le blason. Une entité dont la mission principale consiste à organiser, en amont et en aval, le processus électoral à Madagasikara et cible des tirs à boulets rouges de l’Opposition et d’une frange de la communauté internationale, se donne toutes les peines de manière à créditer l’image. Une institution indépendante, par rapport aux tenants du régime en place, imposée par les Partenaires techniques et financiers (PTF) dans l’objectif, dit-on, d’assurer une élection libre, inclusive, transparente et acceptée de tous. 

Grosso modo, les points forts de la critique reposent sur la vulnérabilité de l’indépendance de la commission vis-à-vis de l’administration. Les détracteurs chauffés à bloc par la position critique affichée par la MOE-UE à travers de son récent rapport à l’encontre de la CENI remettent en cause la crédibilité de l’équipe d’Andrianarisedo à organiser des élections libres et transparentes. Les mêmes détracteurs, encouragés directement ou indirectement quelque part, fustigent l’improbable neutralité de la HCC, l’autre organe de la République censé gérer les élections à Madagasikara.

Les membres de la CENI, par la voix du rapporteur, se défendent bec et ongles et rejettent catégoriquement le fait d’être de simples marionnettes du régime Orange. Ils se posent un défi colossal fondé sur un solide trépied pour le prouver.

 Un recensement méthodique à travers le territoire national visant l’augmentation du nombre total d’électeurs. Il s’agit d’une ambition dont la réalisation exige la mise en œuvre d’énormes moyens matériels (financiers notamment) suffisants. A ce titre, la CENI estime à 50 milliards d’Ar le coût des opérations. Le dernier recensement à l’issue de la refonte de liste mère remonte en 2010. Ainsi, les travaux accusent deux ans de retard du fait que les opérations doivent se faire tous les dix ans allant d’août/septembre au juillet de l’année prochaine. L’équipe d’Alarobia est en pleine préparation de démarrage des opérations après avoir effectué les descentes sur terrain. A noter que par un décret pris en Conseil de Gouvernement, au mois de mai, il a été décidé de la refonte de la liste électorale.

Un immense travail de mobilisation. Le plus dur des opérations consiste à la mobilisation de masse des concitoyens afin qu’ils prennent conscience du devoir civique. Ces dernières années, l’opinion en général se désintéresse de la chose politique. Déçue ou désabusée par les inepties des hommes et des femmes politiques, une forte proportion de la population n’accorde plus de crédit aux affaires politiques. Les citoyens, las des leurres ou des mensonges de certains dirigeants, ne se pressent pas d’aller au bureau du Fokontany pour s’inscrire au registre. Andrianarisedo Dama et consorts se doivent de travailler dur pour convaincre les concitoyens sur la nécessité de renouveler la liste électorale.

Inclusivité et transparence. Les partenaires de Madagasikara insistent et persistent sur l’effectivité de la démarche inclusive et transparente dans tous les travaux et les opérations de mise en route de l’élection à Madagasikara. En fait, un processus inclusif et transparent garantit, selon les PTF, la crédibilité et l’intégrité des élections. En réalité, c’est un message adressé directement aux tenants du pouvoir.

Face à ce défi colossal, la CENI n’a aucun droit à l’erreur !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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