Publié dans Editorial

Accouchement délicat

Publié le mercredi, 03 janvier 2024


La formation du Gouvernement tarde. Quoiqu’on dise, on sent une certaine difficulté quelque part. De tradition d’ailleurs, le nouveau Gouvernement est nommé sitôt après la cérémonie d’investiture du nouveau Chef de l’Etat élu. En 2019, après que le Premier ministre a déposé sa démission, lui et son Gouvernement, le nouveau Chef de la magistrature suprême nomme la nouvelle équipe gouvernementale avec son chef, le Premier ministre.
 Le locataire du Palais, le seul maître à bord, prend son temps. Nul n’est pas sans savoir que Rajoelina Andry, le Président de la République, rejette toute forme de pression d’où qu’elle vienne, de la part de qui ce soit. N’empêche que, même si on ne l’avoue pas publiquement, le maître des céans, ressent une certaine gêne. Et cela pour nombre de facteurs.
L’embarras du choix. L’appel du Président élu pour resserrer le rang autour de lui afin de consolider l’unité nationale et en même temps renforcer la lutte pour redresser le pays au plus vite a trouvé de larges échos. Un élan de solidarité nationale prend forme. Une pléiade de personnalités de divers horizons et de multiples compétences fait front autour du candidat n° 3. D’autres ont rejoint et grossi les rangs plus tard le camp Orange. Apparemment, un geste national qui dénote un aspect positif. Mais, dans toute médaille, il y a toujours la face cachée sinon le revers. La démultiplication du nombre des soutiens augmente en simultané, l’effectif des postulants aux postes juteux de l’Etat dont entre autres les fauteuils de ministres qui pour la plupart ont des compétences à … vendre. Et le locataire d’Iavoloha, le seul décideur, a l’embarras du choix !
Le Premier ministre. Le Président Rajoelina a du pain sur la planche. Il convie la majorité de lui soumettre trois noms. Une tradition républicaine à laquelle le Chef de l’Etat semble privilégier. Mais la vraie question et qui fait du poids dans le choix réside en ce sens « Rajoelina va-t-il se débarrasser du service de Ntsay ? » Après les cinq longues années de loyauté du Premier ministre, oserait-il démettre celui avec qui il a pu présider sans anicroche majeur ? A moins que Ntsay, lui-même, veuille prendre le large, ce serait difficile et délicat pour Rajoelina de s’aventurer vers des illustres inconnus !
Groupe de pression. En dépit du refus du Président réélu de se soumettre au caprice de lobbying quelle que soit sa forme, il ne peut pas se défaire facilement des actions des groupes d’intérêt ou d’influence à l’intérieur de sa majorité aussi bien en externe. On se rappelle bien du retard pris sur la nomination du premier Gouvernement du Président Rajaonarimampianina après son investiture en 2014. Le Président Rajoelina a fort à faire pour déjouer les pièges. Mais, il faut se rendre à l’évidence que l’accouchement est délicat. Ne pas reconnaître la délicatesse de l’enjeu du nouveau Gouvernement fait preuve de manque de discernement.
Toutefois, les expériences techniques et professionnelles acquises durant ces longues années d’exercice de pouvoir, de 2009 à nos jours sans compter le nombre des années passées à la Mairie de la Capitale, offrent à Rajoelina les compétences voire des astuces pour sortir indemne du labyrinthe  de Dédale.
En dépit de la délicatesse, le régime accouchera en temps voulu.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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