Publié dans Editorial

Diaspora ignorée !

Publié le vendredi, 07 juin 2019

Des études récentes sur la communauté malagasy résidente en France font état de quelques faits à la fois troublants et significatifs. En effet, des chercheurs de l'Institut de recherche du développement (IRD), du développement, institution et mondialisation (DIAL) et de l'institut national des études démographiques (INED) révèlent que la diaspora malagasy en France est la première communauté africaine après celles du Maghreb (Maroc, Tunisie et Algérie) dont le nombre est estimé à 150.000 personnes (17.000 à La Réunion). Les résultats des recherches qui ont vu d'ailleurs la participation des nationaux, montrent trois faits marquants : une communauté éduquée, une communauté invisible et (surtout) une communauté oubliée.

 

La diaspora malagasy en France figure parmi les vieilles communautés africaines résidentes en France. En 59 ans d'existence, la République de Madagascar connut l'un des plus importants, en Afrique, en termes de « départs » vers l'Europe, en particulier vers la France. Rien à voir, certes, avec les vagues de migrants africaines par milliers constatées ces dernières années, il s'agit plutôt du fait, entre autres, d'une « fuite de cerveau » ou des « exils volontaires », etc. La pauvreté ambiante du pays ne peut pas se permettre de payer le salaire exorbitant exigé par les ingénieurs informaticiens calés ou par les médecins spécialistes (professeurs agrégés ou autres). Il faut noter surtout que les répressions idéologiques de la Deuxième République furent à l'origine du nombre important de départ vers la France qui, en tant que « pays d'accueil » sinon « d'asile » reçoit les « mal aimés » des régimes de leurs pays d'origine. Alors, souvent mal vus ou incompris de leurs compatriotes, restés au pays, ces Malagasy migrants en France sont pour la plupart des cas « oubliés » voire « ignorés » d'autant plus qu'ils résident dans un pays, l'ancienne puissance coloniale, où un certain relent de rejet l'oppose avec leur pays d'origine. De ce fait, il fut un temps où les compatriotes malagasy de … nationalité française sont très mal vus du pays. On les accuse à tort ou à raison de fuir les tourmentes vécues sur place. Ceci explique cela !

Depuis toujours, la communauté malagasy résidente en France a demandé à jouir de ses droits en tant que citoyen mais les régimes successifs l'ont ignorée tout simplement ! Plutôt, ils les invitent à … revenir s'installer au pays, et ce, avec leurs expertises et investir  pour enfin contribuer ensemble à sauver la Patrie.

Rajoelina Andry Nirina, le nouveau Président, sensible aux intérêts et aux préoccupations des concitoyens d'ici ou ailleurs, tente de voir autrement le cas et renouer le lien coupé. En déplacement en France pour une visite d'Etat, tout récemment, il tenait spécialement à rencontrer la diaspora malagasy. Les Malagasy vivant à l'Hexagone, eux aussi, désirent vivement à le recevoir. Il les a bien écoutés et leur a promis qu'ils ne seront plus « oubliés ». Il ressort de cette rencontre historique que les Malagasy d'Andafy pourront voter aux prochaines élections nationales et auront leurs représentants au sein du Parlement.

Une ambiance enthousiaste a animé le siège de l'Unesco, à Paris, lieu où le Président malagasy et son épouse rencontraient la diaspora. L'espoir renait de ses cendres. La communauté malagasy de France  ne sera plus une diaspora ignorée !

Ndrianaivo

Fil infos

  • Présidentielle anticipée - La HCC assouplit le délai constitutionnel de 60 jours
  • Loi de Finances 2026 - Quand le budget trahit le renouveau
  • Actu-brèves
  • Hauts emplois de l’Etat - Pluie d’abrogations au ministère des Finances et celui de l’Education nationale  
  • UE- Madagascar - Vers un dégel des certains financements 
  • Actu-brèves
  • Réunion de l’OMC nationale à la Primature - Sécurité et stabilité au menu
  • Tentative de dissolution de la Fédération - Le football malgache en danger
  • Université d'Antsiranana - La paix restaurée
  • Sahara Marocain au Conseil de sécurité l’ONU - Victoire du Maroc et consécration de l’initiative d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Phénomène ténébreux
    Air du temps. Intoxication par-ci ! Empoisonnement par-là ? Ces derniers temps, pas une semaine ou pas un mois sans que l’on fasse état d’intoxication alimentaire sinon d’un acte supposé d’empoisonnement. Pour le premier ou le second cas, il y a toujours une ou des vies d’autrui en cause. Alors, les Malagasy auraient-ils sciemment dévié de la ligne de conduite morale, le « Soatoavina malagasy », une valeur immuable héritée de nos ancêtres, les Ntaolo, pour s’adonner librement aux pratiques obscures et alarmantes chères au Prince des ténèbres. Durant ce second semestre en cours, des vagues d’intoxications alimentaires d’une gravité inhabituelle secouent Madagasikara. Certaines d’entre elles auraient été l’œuvre voulue d’empoisonnement. De sinistres actes délibérément commis et dont les mobiles demeurent, pour la plupart des cas, flous. Dans la soirée du samedi 14 juin 2025, à Ambohimalaza, une fête d’anniversaire vire au drame. Le dimanche 15 au petit matin, des…

A bout portant

AutoDiff