Publié dans Editorial

Pari tenu !

Publié le vendredi, 21 juin 2019

Emballé dans une dynamique productive, le régime IEM engrange des prouesses inédites. Seulement, en cinq mois exactement au pouvoir, jour pour jour, ce mercredi 19 juin, le Président Rajoelina réalise l’énième pari : la baisse des prix à la pompe. Coincés de part et d’autre dans un puissant étau, les pétroliers finirent par craquer. Dans un sens, la ténacité du Chef de l’Etat qui ne voulait en rien lâcher prise et de l’autre la pression populaire, il n’y a d’autres issues pour les patrons du pétrole que de céder. Loin d’être « symbolique » comme le laissait entendre certaine presse de la place et ce pour relativiser les efforts louables consentis et le résultat positif obtenu, la baisse est nettement significative. Le Chef de l’Etat a pu décrocher une réduction de 500 ariary pour le pétrole lampant, 150 ariary pour le gasoil et 100 ariary pour l’essence super. Quand un confrère, beaucoup plus honnête, d’un quotidien local qualifiait d’historique la décision, il a vu net. A noter que cette révision à la baisse a été statuée tout en prenant en considération des paramètres incontournables à savoir le prix de référence frontière, le coût du transport et du stockage, le coût de la distribution ainsi que les taxes et les redevances. Ceci pour nous signifier qu’il ne s’agit nullement d’un simple « coup de tête » ou d’un forcing de la part du jeune Président mais c’est le fruit d’un débat franc et honnête entre gentlemen bien élevés avec comme base de discussion des paramètres concrets et indiscutables.

D’autres décisions tout aussi importantes qu’historiques ont été également prises entre autres la révision à la hausse de la rémunération des gérants de station qui sont en grande partie des nationaux et la suppression des subventions. C’est la première fois durant des dizaines d’années que l’Etat se soucie des intérêts des opérateurs privés locaux. Lesdits gérants par la voix du président de leur collectif, Rakotozafy Martin, n’ont de cesse d’alerter les différents responsables de leur cas alarmant  du fait d’une marge bénéficiaire trop serrée qu’on leur accordait. Ce geste fort louable de Rajoelina s’inscrit dans le cadre général des efforts entrepris pour améliorer les conditions de vie des malagasy. Un pari qui lui tient à cœur. Et il n’est pas à son premier pas. Tout au moins, le régime se trouve à son quatrième trophée. Auparavant, en cinq mois de pouvoir, le jeune président avait eu déjà trois « médailles » sur le tableau du palmarès. Au premier rang, le rapatriement des jeunes filles ayant vécu le calvaire durant leur séjour de travail au Koweït. L’Etat a pris en charge toutes les démarches nécessaires (transports, paperasses diverses …). Le deuxième, la révision à la hausse du salaire minimum à hauteur de 200.000 ariary. Sur ce, il a fallu à Rajoelina batailler fort auprès du patronat pour y aboutir ! Et le troisième acte de bravoure qui a frappé fort l’opinion consiste à la suppression du banquet d’Iavoloha dans le cadre de la célébration officielle de la Fête nationale du 26 juin. Désormais, ce sera une « fête populaire » ! Quand le candidat Rajoelina annonçait qu’il fera tout pour « sauver » le pays, il n’a point menti. Il a tenu son pari.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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