Publié dans Editorial

La longue attente

Publié le jeudi, 27 juin 2019

Les neuf membres de la Haute cour Constitutionnelle (HCC) font attendre. Les hauts Conseillers d'Ambohidahy, imperturbables et impavides, travaillent laborieusement avec toute la discrétion nécessaire. Apparemment, ils récusent toute tentative de les impressionner encore moins de les influencer. Normalement, comme on le laissait entendre, la proclamation des résultats officiels et définitifs des Législatives du 27 mai aurait lieu le 1er juillet 2019. Sauf contretemps de la part d'Ambohidahy, il nous reste 72 heures pour avoir le cœur net sur les tenants et aboutissants de la nouvelle composition de la Chambre basse. Mais, pour y arriver l'attente sera longue.

 

Après la clôture de la réception des requêtes ou plaintes, le 18 juin dernier, sur les éventuelles irrégularités ou fraudes lors du scrutin du 27 mai, la HCC a reçu 300 dossiers de requêtes. Un record historique ! En effet, les législatives du 27 mai ont battu tous les records. Pour 151 sièges, le nombre total des dossiers déposés s'élevait à 855. Les candidats retenus officiellement par la HCC sont au nombre de 803 avec une proportion importante du nombre d'indépendants.

Ainsi, les Juges d'Ambohidahy doivent se pencher sur les 300 dossiers de requêtes déposés tout en respectant le calendrier prévu. En se référant à la date butoir du 1er juillet, ils ne disposent en tout et pour tout que 12 jours pour « diagnostiquer » scrupuleusement et laborieusement cas par cas les dossiers. Un travail de fourmis harassant et épuisant auquel les Hauts Conseillers ne pourront pas se dérober. Chaque cas mérite une étude ou une attention particulière. Méticuleux comme il est, Jean Eric Rakotoarisoa ne laissera aucune chance ni opportunité de brèche aux détracteurs de dénigrer son Institution. Les candidats d'opposition notamment ceux du TIM et certains des indépendants ne manqueront jamais l'occasion de fustiger les membres de la HCC dans le cas où les résultats qu'ils publieraient vont confirmer les chiffres officiellement provisoires proclamés par la CENI. Ils (les opposants) attendent de pied ferme et avec impatience l'issue des travaux.

Pour beaucoup d'observateurs, il serait hasardeux de la part de la HCC de s'écarter loin des résultats provisoires affichés par la CENI. Pour la simple raison que les deux Instances se sont tablés à partir des mêmes dossiers (les P.V.) émanant des SRMV des 119 Districts que comptent le pays du moins pour la majeur partie des cas.

Dans tous les cas de figure, le TIM de Ravalomanana n'espère pas beaucoup de choses des résultats des travaux de la HCC. Les expériences du passé montrèrent qu'Ambohidahy et Alarobia, ayant une méthode de travail à peu près identique, affichèrent une solide base de… solidarité. Les Commissaires nationaux d'Alarobia et les Hauts conseillers d'Ambohidahy sont tous jaloux de l'honneur de leur Institution respective.

Seulement, Ravalomanana et ses acolytes vont toujours, quels que soient les résultats, dénoncer le verdict. Toujours inconsolable et difficilement rétabli de la mésaventure des dernières présidentielles, l'ancien Chef de l'Etat broie du noir. Le probable échec aux législatives sonnerait comme une seconde déroute du parti qui serait encore plus difficile à digérer. Pire, ce serait un début de déclin que Ravalo appréhenderait au plus haut point.

La longue attente prendra fin incessamment. La Plateforme de partis partagent le même chemin avec le Président Rajoelina, et attendre avec sérénité le verdict.

Ndrianaivo

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    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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