Publié dans Editorial

Noble cause

Publié le mercredi, 31 juillet 2019

Illustre inconnu. Madagasikara regorge autant d’espèces fauniques, florales et gisements miniers que de talents et de compétences. Le pays dispose des richesses naturelles inestimables dont la plupart des cas sont endémiques et que le commun des mortels ignore en totalité. Tout comme il existe des talents cachés ou des compétences inconnues que le grand public ne soit pas forcément au courant. Parmi eux, un illustre inconnu qui débarque sur la place publique. En effet, le Président de la République, en vertu du pouvoir que la loi lui confère, nomma par décret Laza Eric Donat Andrianirina au poste de directeur général du BIANCO.

Apparemment, bien qu’un inconnu du bataillon du commun des mortels, l’homme fait partie du cercle fermé de l’intelligentsia du pays. Fort d’un riche parcours intellectuel et professionnel, Laza ED Andrianirina est « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Juriste de formation, cet ancien officier supérieur de la Gendarmerie fut passé par les arcanes des Grandes écoles françaises entre autres de l’Ena pour enfin atterrir au pays à l’enseignement supérieur public et privé puis à des postes à lourdes tâches. Et pour couronner le tout, membre titulaire de l’Académie malagasy.
Il succède à ce poste à Jean louis Andriamifidy, magistrat de son état, dont le mandat non renouvelable de cinq ans prit fin le 23 juin dernier. Le désormais ex-DG du BIANCO Jean Louis Andriamifidy quitte avec brio, la tête haute et par la grande porte le Bureau de la piscine. Son mandat expire et arrive à son terme avec un sentiment d’avoir fait le nécessaire. Nous osons espérer que son successeur sera le digne remplaçant. En fait, Andrianirina n’est pas un nouveau du Bureau d’Ambohibao. Il s’occupait déjà entre 2008 à 2013 de la Division Investigation du BIANCO à Mahajanga. Réputé pour quelqu’un qui n’a pas la langue dans sa poche, le nouveau DG est reconnu comme intègre et modeste. Des qualités non négligeables sinon exigées pour pouvoir assumer de façon convenable et selon la règle de l’art les responsabilités de la lutte contre la corruption. Ayant suivi scrupuleusement le processus dicté par la loi, la procédure de nomination et le choix du nouveau directeur général ne souffrent d’aucun propos malveillant. Le Chef de l’Etat a respecté à la lettre les consignes y afférentes. Pour la énième fois, Rajoelina a fait un bon choix !
Le défi qui attend Laza Eric Donat Andrianirina ne sera pas de tout repos. A la fois complexe et délicat, le poste de directeur général d’un Bureau chargé de mener le combat pour assainir et moraliser les pratiques politiques de la vie publique du pays exige des talents et des compétences voire de la ténacité hors pair.
En fait, l’objectif final de la lutte contre la corruption consiste à aboutir à l’éradication de l’impunité (tsy maty manota) dans le pays. C’est le cancer qui gangrène le corps entier de l’Administration publique. A cause de l’impunité, l’économie perd sa vitalité et se trouve réduite à une simple machine tournante pour engraisser les tenants du pouvoir public et les barons qui gravitent autour.
Espérons qu’en postulant l’ingrat poste de DG du BIANCO, Laza Donat Andrianirina eut le temps de bien peser la lourde tâche qui l’attend et à supporter, cela pour une noble cause.

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Editorial

  • Débrayage inapproprié
    Les employés de la JIRAMA déclenchent un mouvement de grève. Sauvage ou irréfléchie ! Anachronique ou irresponsable ! Anti-économique ou contre-productive ! On hésite de quel adjectif devrait-on qualifier de façon précise cette énième grève du personnel de la JIRAMA. Quoi qu’il en soit, un débrayage dans un service public est toujours considéré comme inapproprié. Quels que soient les arguments avancés pour justifier le geste, un arrêt de travail d’un service public comme celui de la JIRAMA pénalise en premier lieu les usagers. Les clients, pour ne pas le dire la population, se voient priver de leurs besoins fondamentaux : l’eau et l’électricité. En fait, ils sont punis pour quelque chose dont ils n’ont rien à voir. Dans ce genre de situation, les innocents usagers sont toujours les premières victimes. Et éternelles victimes ! Déjà en temps « normal », ils subissent le calvaire dû aux délestages intempestifs et aux…

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