Publié dans Editorial

Oiseaux rares

Publié le mardi, 21 janvier 2020

« L’Etat malagasy recrute », tel est l’intitulé du communiqué officiel de presse émanant de la Présidence. L’Etat lance avec large diffusion un appel d’offres aux postes de hauts emplois. Un geste  révolutionnaire de la part des tenants du régime IEM qui entendent se démarquer des anciennes pratiques. La démarche vise à offrir les mêmes chances à tous les élites du pays. Un style de management de type anglo-saxon qui consiste à primer  l’excellence. Les principaux points des termes de référence de l’appel à candidature permettent à chacun de saisir l’esprit de la démarche et les objectifs à atteindre.

 

« Ensemble, rattrapons le retard de développement de Madagascar », tel est le cadre global qui justifie les tenants et aboutissants  de l’inédit appel d’offres d’emplois décrété par l’Etat. C’est un défi stratégique de haute importance qu’il faut à tout prix relever. L’usage du terme « ensemble » révèle que le Président Rajoelina affiche son intention de ratisser large auprès  des intellectuels sinon les experts du pays à se mobiliser pour offrir le meilleur d’eux-mêmes afin de « sauver » la Patrie. En effet, l’œuvre de développement du pays nécessite la participation et la collaboration de tous. L’heure n’est plus à la primauté de la considération de la  couleur politique ni sur des critères nébuleux basés sur le pouvoir des espèces sonnantes et trébuchantes. Le développement du pays ne se limite plus aux « initiés » qui gravitent autour, sur l’orbite du régime en place.

Le renforcement des compétences et des expertises des acteurs  en service au sein de l’Etat relève d’une priorité nationale absolue. La complexité et la difficulté sans cesse croissantes en termes d’exécution des tâches et la concrétisation en temps réel de l’IEM amènent obligatoirement l’Etat à revoir en qualité des bases de données entre les mains des grands décideurs.  

Mais, l’initiative combien louable de Rajoelina Andry et ses proches collaborateurs qui consiste, en fait, à faire monter en surface des perles noires ou blanches de qualité fines  n’exclut pas aux observateurs de se poser la question « Le recrutement touchera-t-il tous les domaines d’action de l’Etat  notamment ceux des secteurs de la souveraineté nationale comme l’administration territoriale, de l’administration financière ou fiscale ou autres, bref, qui sont  traditionnellement et normalement réservés ou dévoués aux sortants des Ecoles supérieures publiques du genre ENAM ou des instituts supérieurs du pays ? ». On se rappelle de l’époque où les administrateurs civils, les inspecteurs des impôts, entre autres, réclamèrent en raison de leurs compétences particulières la priorité des nominations au sein des Départements ministériels de l’Intérieur ou des Finances dans les postes de chefs de service, de directeurs, de directeurs généraux et secrétaires généraux. Il fut ainsi un temps où le syndicat des administrateurs civils réclamait tous les postes de secrétaires généraux dans tous les ministères. De même, au sein de l’éducation, les inspecteurs de l’enseignement primaire jugèrent que tous les postes de responsabilité (Direction régionale, centrale) leur reviennent de droit. En grande partie, les vœux ont été exaucés. Et nous savons tous les résultats ! Raison pour laquelle le Président Rajoelina a pris une telle décision. Le défi est colossal mais il va falloir le relever.

L’opinion nationale félicite l’initiative et souhaite qu’elle soit couronnée de succès.  Et que des oiseaux rares surgissent.

Ndrianaivo

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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