Publié dans Politique

Affaire « Canal des Pangalanes » - Multiplication des menaces

Publié le mercredi, 04 mai 2022

Ceux dans la totale illégalité veulent parfois imposer aux autres leur incivilité voire même imbécilité. Les méchants salissent l'image des autres pour tenter de blanchir la leur, vis-à-vis de l'opinion. C'est effectivement le cas de l'affaire de l'infraction forestière signalée sur le Canal des Pangalanes rapportée ici depuis la semaine du 18 avril. Les principaux suspects, en manipulant des collègues crédules, véhiculent des informations totalement tronquées (cf. La Vérité du 28 avril).

Sept bateaux ont été pris en flagrant délit à 50 km au sud de Toamasina la nuit de mardi et de mercredi derniers. Escortées par des gendarmes, ces embarcations ont été amenées au port fluvial de Manangareza jeudi. Dans l'après-midi de ce jour, une centaine de personnes y ont tenu une manifestation en guise de solidarité envers leurs camarades. Ils ont protesté contre l'interception de ces bateaux en infraction et demandé la libération des membres de l'équipage.

Des menaces ont alors fusé en direction des membres de l'association Razan'ny Vohibola qui œuvrent, sous contrat avec l'administration forestière, pour la protection de la forêt classée éponyme depuis 2017. Il s'agit d'un trésor naturel abritant des espèces qui ne vivent nulle part ailleurs au monde que dans ce vestige de la forêt tropicale du littoral Est de Madagascar. Un des propriétaires des bateaux en infraction interceptés a même osé menacer des responsables administratifs.

En danger

L'association bénéficie ainsi de l'encadrement et de l'appui constants de la Direction régionale de l'Environnement et du Développement durable (DREDD) Atsinanana. Seulement, la collaboration avec la Commune rurale d'Ambinaninony où se trouve la forêt souffre d'un hiatus. Au lieu de prêter main-forte à l'association, les autorités communes préfèrent suivre une voie différente ouvrant une avenue à des activités mettant en danger la survie de la forêt (cf. La Vérité du 19 avril).

En effet, l'aire protégée de Vohibola continue de subir des pressions grandissantes perpétrées par des trafiquants qui y viennent régulièrement pour chasser des animaux sauvages, prélever des bois et fabriquer du charbon en toute illégalité. Ils transportent la nuit les marchandises, et ce, sans aucun papier valable confirmant ainsi l'illégalité de leurs actes.

C'est dans ce contexte que des interventions ayant abouti à l'interception des sept bateaux évoqués plus haut ont eu lieu la semaine passée. Pour se disculper, les suspects ont diffusé, par le truchement des médias, des informations contraires. Ils accusent les membres de l'association Razan'ny Vohibola avec certains responsables administratifs de corruption et d'autres maux.

Avides d'argent facile

En réalité, l'Agence portuaire, maritime et fluviale (APMF), par le biais de son représentant, est en train d'étudier l'affaire qui touche le transport fluvial. Le permis de navigation de toute embarcation en faux avec les régulations devait être retiré. La navigation de nuit est une infraction en violation des clauses contenues dans le cahier des charges. Il en est de même du transport nocturne de tous les produits forestiers.

Le ministère de l'Environnement et du Développement durable a fait bien de prendre en main l'affaire du Canal des Pangalanes pour sauver la forêt classée de Vohibola ou du moins ce qui en reste après ces longs mois des œuvres destructrices des groupes avides d'argent facile au détriment de la durabilité des ressources rares.

L'occurrence met en exergue le besoin impérieux de lancer des campagnes de sensibilisation pour faire comprendre aux gens l'importance de la protection de la forêt ciblée et de revoir la coordination entre les différents services. Ces deux points sont cruciaux pour faire réussir les activités de conservation et de protection à Vohibola. Ce n'est pas là l'œuvre d'une seule entité. Une action collective est requise au bonheur des générations futures.

M.R.

 

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Editorial

  • Soit !
    On y est. C’est officiel, la société nationale d’eau et d’électricité, la JIRAMA, Jiro sy Rano Malagasy, a son directeur général, Ron Weiss. Laissé vacant durant au moins trois ans, le poste de DG trouve enfin son titulaire. Israélien de nationalité, ingénieur de formation sortant d’un Institut supérieur de Tel-Aviv, Ron Weiss n’est pas un novice dans la gestion des ressources énergétiques. Ayant dirigé pendant 27 ans la société d’énergie de son pays (Israël Electric Company) et 6 ans à la tête du Rwanda Energy Group, Ron Weiss est un aguerri des situations difficiles et compliquées.La JIRAMA n’est pas à sa première tentative de recourir au service des expatriés sinon des experts étrangers, afin de voler à son secours. Jusqu’à présent, les tentatives n’ont pas donné les résultats escomptés. En effet, entre 2005 et 2009, à l’époque du régime TIM de Marc Ravalomanana, dans le cadre du contrat avec Lahmeyer…

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