Publié dans Politique

Traversée du désert - Les dérives des personnalités politiques malagasy

Publié le mercredi, 18 mai 2022


Retrait volontaire ou forcée ! Un politicien malagasy a connu cette période, au moins une fois dans sa carrière politique : il s’agit de la fameuse traversée du désert. Fin d’un mandat électif, renversement du pouvoir, démission, limogeage, exil politique, etc. Diverses raisons peuvent conduire une personnalité publique à se retirer de manière volontaire ou obligatoire de la scène politique. Commence alors une longue période durant lequel le politique revient à ses occupations d’avant ou tente une reconversion. Un chercheur français décrit la traversée du désert comme « une absence, un retrait qui s'inscrit dans la durée longue. C'est une sorte de pénitence, presque une retraite spirituelle que l'homme politique met à profit pour renouveler son personnage ». En d’autres termes, il s’agit d’une période durant laquelle la personnalité concernée tente de reculer pour mieux sauter, faire un retour en force. A titre d’exemple, l’ex – Président, Didier Ratsiraka y a fait face pendant au moins trois années successives après sa chute du pouvoir en 1993 pour revenir plus fort et vaincre son tombeur, le Professeur Zafy Albert lors des élections présidentielles en 1996.
Mais la traversée du désert n’a pas toujours été aussi fructueuse pour tous les membres de la classe politique malagasy. En effet, il arrive que pour certains politiciens, le retrait politique devient synonyme de dérives. Habitué au train de vie confortable et à tous les avantages inhérents d’un poste politique, certains n’hésitent pas à tremper des « affaires sales » pour garder le cap.
Gestion de la « chute »
Il n’est pas rare d’entendre parler d’un ex – occupant d’un éminent poste politique dans les colonnes de faits divers des journaux pour des délits de droit commun ou d’autres circonstances dramatiques. Pas plus tard qu’avant-hier, une ancienne ministre et non moins ex – députée a fait la Une des actualités pour une affaire d’escroquerie et de chèque sans provision d’un montant de 23 millions d’ariary. D’après les témoignages diffusés dans les médias, cette dame qui, autrefois, a fait partie de la haute autorité de l’Etat, a fait d’autres victimes sur son passage. Son cas n’est pourtant pas isolé. L’année dernière, une ancienne députée élue à Antsirabe a aussi fait l’objet d’un avis de recherche émis par la Police pour abus de confiance et escroquerie. D’après les informations de la Police, la concernée serait impliquée dans des affaires liées à l’achat de marchandises en Chine. Ne bénéficiant plus de l’immunité dont ils ou elles jouissaient au pouvoir, le retour à la vie normale ou la voie aux poursuites judiciaires.
Mais l’arrêt politique rime aussi avec d’autres formes d’ « effondrement » pour certains politiciens. L’on se souvient également du triste sort d’un ancien chef d’Institution qui, en pleine traversée du désert, a également connu de sombres péripéties dans sa vie personnelle. Des circonstances qui l’ont finalement conduit à une fin tragique. Force est de se demander si, outre la quête du pouvoir, les politiciens ne devraient pas également apprendre la « gestion de la chute » qui correspond à cette fameuse traversée du désert pour ne pas tomber dans la décadence politique.
S.R.

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Editorial

  • Constat accablant
    Lors de son périple qui devait l’amener à Amboasary-Atsimo et de retour pour rallier Taolagnaro, le Chef de l’Etat Rajoelina a eu droit à une douche froide qui l’a irrité. En effet, le numéro un du pays se mit en colère en constatant de visu des dysfonctionnements et des négligences des agents locaux en liaison avec des responsables à l’étage supérieur. Rajoelina s’insurge du fait que des responsables au niveau des Fokontany snobent carrément des consignes et instructions qu’il avait bien voulues transmettre lors de ses passages précédents notamment concernant le carnet biométrique pour chaque famille. L’Etat misait beaucoup sur l’usage à bon escient de cet instrument que chaque famille membre de la communauté (Fokontany) doit obligatoirement avoir en possession. Le père ou la mère de famille, selon le cas, est censé disposer et le garder soigneusement ce précieux outil. D’abord, on doit le remplir soigneusement avec l’aide des responsables…

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