Publié dans Politique

Giovanni Di Girolamo, ambassadeur de l'UE - "Il faut que Madagascar puisse continuer dans la paix et la stabilité"

Publié le jeudi, 18 août 2022

L'ambassadeur de l’UE Giovanni Di Girolamo tire un bilan positif de la coopération entre l'Union européenne et Madagascar, même si des défis restent à relever. C'est ce qui ressort de sa conférence de presse hier à Ankorondrano. 

Cette rencontre avec la presse fut en effet l'occasion pour le diplomate, quelques jours avant son départ du pays, de dresser un bilan de la coopération entre les deux parties durant ces 4 dernières années. Il parle notamment d’un échange fructueux avec le Gouvernement citant notamment les 4 sessions de dialogue politique tenues, et ce malgré la pandémie, et toujours en présence du Président de la République et du Premier ministre. Il touche aussi mot de la mise en œuvre de grands projets de développement tels que la pleine mobilisation du 11ème FED (Fonds européen de développement) 2014-2020 ou encore la préparation des projets/programmes financés par la Banque européenne d’investissement, comme la réhabilitation de la RN13. 

Des réalisations qui ont été faites dans un contexte marqué par une série de crises (COVID, sécheresse dans le Sud, cyclones et invasion russe de l’Ukraine, avec ses effets économiques touchant Madagascar), rappelle l'ambassadeur. Une période durant laquelle, cependant, l’UE s’est toujours tenue aux côtés de Madagascar en travaillant en étroite collaboration avec les autorités malagasy et la société civile pour aider la population. La seule déception du diplomate est celle de ne pas avoir pu assister à la conclusion des négociations concernant l'accord de pêche entre Madagascar et l'UE. Les positions entre les deux pays sont encore trop distantes, regrette-t-il.

Parlant de perspectives, Di Girolamo est aussi positif. Il note les très grandes potentialités du pays. Néanmoins, Madagascar devra encore faire face à de nombreux défis. L’ambassadeur parle notamment des infrastructures mais insiste surtout sur la nécessité d'améliorer le climat des affaires dans le pays. Il appelle, par ailleurs, à mobiliser davantage les investisseurs et le secteur privé. Il faut avoir la volonté politique d'aller de l'avant, soutient également le diplomate d’origine italienne. Mais surtout, il insiste sur l'importance pour le pays de ne pas retomber dans les crises politiques du passé. En effet, une partie du terrain perdu par Madagascar est due à ses épisodes avec ses changements extra constitutionnels de régime, opine l'ambassadeur. Il faut que le pays puisse continuer dans la paix et la stabilité, renchérit-il. 

De son point de vue, la situation à Madagascar est sous contrôle, parlant notamment de la conjoncture. Le diplomate rappelle en outre que l’UE est favorable au dialogue mais dans le cadre constitutionnel. Il faut que les parties concernées veillent avant tout à garder la paix et la tranquillité sociale, soutient l'ambassadeur, surtout en cette période économique difficile. Giovanni Di Girolamo est muté ou promu, c'est selon, à un poste à Bruxelles où il devrait notamment être chargé du Moyen-Orient au niveau du service de la Commission européenne de l'aide humanitaire et protection civile (ECHO). Son successeur à Ankorondrano, Isabelle Delattre, de nationalité française, prendra officiellement son poste début septembre. 

Lalaina A.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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