Publié dans Politique

Drogue - Les femmes malagasy, « mules » idéales des trafiquants

Publié le mercredi, 09 novembre 2022

Les trafiquants de drogue misent sur des femmes malagasy pour faire passer de la drogue. Certaines se disent victimes de pièges. Certaines autres le font consciemment.  Souvent, en tout cas, les « mules » sont dans le besoin, et constituent des proies idéales pour les trafiquants de drogue. Le cas de jeunes femmes, arrêtées ces derniers temps en possession de drogues, sur l’île sœur de Maurice et qui risquent jusqu’à dix, vingt voire trente ans de prison, illustre cette situation. Plus d’une dizaine de femmes originaires de Madagascar ont été arrêtées à l’entrée à Maurice, alors qu’elles tentaient d’y faire rentrer de la drogue. La nécessité économique est la première raison de cette situation. Cette précarité fait que beaucoup de femmes sans-emplois deviennent facilement la proie de cartels de la drogue, dans l’espoir de gagner de l’argent. En une dizaine d’années, les cas sont nombreux. 

 

Arrêtée à l’aéroport SSR de Maurice le 20 juillet 2011, une ressortissante malgache a été reconnue coupable d’avoir emmené dans ses bagages 1,1 kilo d’héroïne et est condamnée à la prison ferme pour 20 ans. Elle avait déclaré aux autorités avoir été victime d’un piège de ses amis malgaches qui lui avaient demandé de remettre les valises à des contacts mauriciens.  En 2012, une Malgache de 29 ans a été condamnée à 10 ans de prison après avoir été appréhendée à l’aéroport SSR de Maurice avec 600.11 grammes d’héroïne. En 2013, une femme au foyer, habitant Antananarivo, a été interceptée avec dans ses valises trois paires de chaussures pour femmes dans lesquelles étaient dissimulés 364,1 g d’héroïne. 

Autre affaire, une étudiante malgache de 20 ans a été condamnée à 20 ans de réclusion pour quelques grammes d’héroïne qu’elle avait introduits sur le sol mauricien. Au début du mois de février 2013, une autre Malgache a été condamnée par le juge à une peine de 20 ans de prison. La ressortissante malgache avait plaidé coupable et expliqué qu’elle avait transporté de la drogue à Maurice en juillet 2009 en raison de sa situation précaire dans la Grande île. Elle avait accepté d’ingurgiter 97 boulettes d’héroïne. 

En 2011, cinq femmes malgaches avaient écopé de lourdes peines. Elles ont été condamnées à 34 ans de réclusion criminelle pour avoir importé, en 2007 près de 20 kilos de cannabis et de haschisch dissimulés dans des meubles de maison, par voie maritime. En 2021,  une ressortissante malgache s’est vu infligée une peine  de 12 ans de prison, reconnue coupable pour l’importation de 304,8g d’héroïne.  Elle est arrivée à Maurice, de Madagascar, le 31 décembre 2012. 

Il y a quelques semaines, une femme originaire de Madagascar a été reconnue coupable d’importation de drogue vers Maurice. Selon le mode opératoire bien huilé utilisé comme dans ce dernier cas, la « mule » s’envole pour Maurice comme touriste et les trafiquants paient les billets d’avion et leur séjour, mais les maintiennent sous étroite surveillance. Les cartels leur font croire que trafiquer de la drogue vers Maurice  est très facile et que les mesures de sécurité sont assez inefficaces. 

La lourdeur des peines dont écopent les femmes malgaches lorsqu’elles se livrent au trafic de drogue entre leur pays et Maurice devrait dissuader celles qui seraient encore tentées et servir de leçon à celles qui accepteraient de transporter des marchandises et des bagages au contenu inconnu vers l’île sœur. Notons par ailleurs qu'à l’étranger, ces jeunes se trouvent souvent en détresse une fois en détention, car souvent elles ne parlent pas la langue, ne possèdent pas les codes locaux, ne bénéficient pas de soutien psychologique et peuvent côtoyer toutes sortes de criminels.

 

La Rédaction 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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