Publié dans Politique

Délivrance de passeport - Des rabatteurs et ripoux font la loi !

Publié le mardi, 11 avril 2023

Un droit et non une faveur. L’obtention d’un passeport reste pourtant compliquée, voire presque impossible, ces derniers temps. Outre les pièces à fournir dont certaines sont difficiles à obtenir, le droit requis dépasse largement les 190 000 ariary affichés si l’on tient compte des témoignages des citoyens, non seulement sur les réseaux sociaux mais également sur place. Le service central du contrôle de l’immigration et de l’émigration au sein du ministère de la Sécurité publique se justifie sur la nécessité de protéger les citoyens face aux risques de traite. Il insiste également sur l’importance de refuser, voire dénoncer les tentatives de corruption.

« L’on m’a demandé jusqu’à 800  000 ariary pour obtenir mon passeport en 3 jours. J’en avais besoin d’urgence pour un déplacement à l’étranger, et n’avais pas le temps de faire les va- et -vient ni de faire la longue queue. J’ai dû contacter un agent travaillant au sein de ce service pour y arriver. C’est  vraiment un abus mais je n’avais pas d’autres choix », nous confie M.R., travaillant dans le monde de la communication. Les personnes qui font la queue à Anosy constituent les premières victimes de malversation en tout genre. « J’étais là depuis 4h du matin, mais au final, je ne suis pas reçue sous prétexte que le nombre de dossiers journaliers a été atteint. Je devrais faire partie de cet effectif mais les coups de téléphone ont supplanté ceux qui font la queue. Je ne suis pas sourde, il y a des gens qui font des offres à certains responsables pour que leurs dossiers soient reçus moyennant une somme d’argent en plus des 190 000 ariary. En plus, ils ne se cachent pas », témoigne une dame, folle de rage en quittant les lieux hier matin. 

« Si vous n’avez pas au moins 1 million d’ariary, rebrousser chemin. Le montant est variable selon celui ou celle qui vous reçoit. Mais il vous faut prévoir le double du prix normal », nous confie J.J.R. « Le procédé est simple, on vous dit qu’il manque une pièce dans votre dossier sans préciser quoi d’abord. Puis si vous insistez, ils avancent un motif qui n’a pas été listé sur l’affiche exposée au tableau de renseignement. En vous voyant dans l’embarras, ils vous disent enfin que moyennant une somme d’argent le dossier passera quand même », ajoute-t-il. H.R., une étudiante qui devait partir à l’étranger, a également été déboussolée en sortant des locaux hier. 

« Mon dossier était tout à fait en règle, j’ai rempli tous les critères. Et voilà qu’on me cherche des noises en disant qu’il manque le certificat d’hébergement. Ce dernier, pourtant, requiert l’obtention d’un passeport pour l’avoir. En plus, cela n’est pas mentionné sur la petite notification rabougrie et presque illisible affichée à l’extérieur. Tout a été délibérément compliqué à mon avis afin de limiter le nombre de Malagasy autorisé à sortir du pays ».

Pour d’autres qui connaissent la combine, leur dossier est déjà accompagné de billet à l’intérieur de leur enveloppe, au point de ne plus faire la queue. « Je préfère donner un plus et être assuré que ma demande soit reçue. Lors de ma première venue ici, c’était l’enfer. Il m’a fallu un mois pour avoir mon passeport, les 3 jours annoncés ne sont qu’une publicité. Les motifs de report sont nombreux, entre autres l’appareil en panne, trop de demandes, pièces électroniques manquantes pour le passeport biométrique, service fermé pour fête de la Police et j’en passe. Cette fois-ci, je me suis bien renseigné et résolu à trouver les « bonnes » personnes à contacter pour s’occuper de mon renouvellement. Je sais que ce n’est pas très fair-play vis-à-vis des autres, mais c’est le système qui le veut. Soit tu y adhères soit tu meurs comme on dit » témoigne F.A., jeune cadre. 

Pourtant, le Service central de contrôle de l’immigration et de l’émigration (SCCIE) nie l’existence des agents corrompus, en pointant du doigt les rabatteurs, pourtant non identifiés. Il qualifie même de rumeurs les témoignages sur les réseaux sociaux, tout en précisant que le droit reste à 190 000 ariary. Ledit service encourage les citoyens à venir directement dans ses locaux pour traiter les dossiers. Le délai de délivrance de passeport est normalement de 72h, quoi que cela peut prendre jusqu’à une semaine avec diverses anomalies, dont la coupure de l’électricité, etc. 

 

La Rédaction

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Editorial

  • D’éternels médecins après… !
    On était, on est et on restera d’éternels médecins après la mort ! Et la honte ni le ridicule ne tue pas. La capacité d’anticipation et la compétence à prévenir nous échappent honteusement. On est là ! Et le pays paie les prix au plus fort pour en devenir l’un des plus pauvres du monde. Et le drame, personne n’est responsable. Ce sont toujours les autres qui portent le chapeau. Quel dommage !Depuis toujours, les ressources naturelles endémiques du pays font l’objet de braquage à ciel ouvert, de trafics illicites imparables et de commerce au noir sans que nos supposés meilleurs responsables du pays, nos supposés grands stratèges, des généraux et autres, de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Police nationale ne parviennent pas à stopper ou tout au moins contrôler le crime. Et le sang coule ! Une hémorragie sans arrêt ! Exsangue, Madagasikara n’est que l’ombre de…

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