Publié dans Politique

Ministre Elia Béatrice Assoumacou - « Mon statut d’enseignante ne me laisse indifférente à la triche et aux fraudes »

Publié le dimanche, 23 juillet 2023

« Dans le respect de la valeur intellectuelle et dans ma conscience professionnelle, mon statut d’enseignante ne me laisse indifférente à la triche et aux fraudes. Je ne pourrais pas permettre de laisser tromper les candidats avec un sujet qui a circulé de partout et qui crée des inégalités de chances entre les candidats ».

Ainsi s’est exprimée la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Elia Béatrice Assoumacou, dans les sillages des vagues soulevées par la controverse liée à l’examen du baccalauréat qui a pris fin vendredi soir. Depuis sa nomination à la tête du ministère en 2020, jamais la sociologue de formation n’a été confrontée à une aussi vive problématique.

« J’ai géré les examens du baccalauréat en 2020, 2021 et 2022. Tout s’est bien déroulé. Mais je n’ai jamais vu ce problème de 2023 », fait-elle connaître sa pensée. « C’est paradoxalement avec les expériences que je deviens incompétente », se défend la locataire de Fiadanana face aux diatribes dont elle fait l’objet depuis l’éclatement de la polémique mercredi soir.

En effet, le tribunal des réseaux sociaux la traite d’incompétente et réclame sa démission. Malgré les précisions fournies sur le fonctionnement des examens, certains persistent et signent. Ils désignent la patronne de l’Enseignement supérieur comme principale coupable mise sur le banc des accusés. 

« J’encaisse pour le moment. Je parlerai après. Pour l’heure, je dois faire passer le bac jusqu’à la publication des résultats », rassure Pr Elia Béatrice Assoumacou.

Jeudi après-midi, le Président Andry Rajoelina a apporté des précisions sur les mesures prises face à la situation. D’autres hauts responsables ont fait de même avant lui. Tellement la circonstance est d’une extrême sensibilité. L’investigation poursuit son petit bonhomme de chemin entre temps. Le premier résultat est déjà porté à la connaissance du public.

En gros, le schéma de la gestion des examens du bac se présente comme suit. Les sujets se préparent en conclave sous la responsabilité directe des ministères chargés de l’éducation nationale et de l’enseignement technique. La surveillance revient encore à eux.

Le ministère de la Sécurité publique et le secrétariat d’Etat chargé de la gendarmerie, quant à eux, s’occupent de la sécurisation à toutes les étapes du processus. Seulement la supervision générale de cet ensemble échoit au ministère chargé de l’Enseignement supérieur.

« Si la lutte contre la fraude et le laxisme était une faute, j’en assume la responsabilité et je présente mes excuses à ce propos. J’ai pris justement la décision d’utiliser le sujet de garde (de l’histoire-géographie de mercredi après-midi) dans ce sens. Mais les réactions des candidats qui ont refusé de travailler sur le nouveau sujet m’ont échappé. C’est parce qu’ils tenaient beaucoup au sujet pour lequel ils ont payé », regrette la ministre. Des candidats et des parents sont suspectés d’avoir corrompu des responsables de l’examen du bac. Ce sont eux qui ont contesté la décision du ministère destinée à enrayer la triche et les fraudes. Ils ne voulaient que le sujet dont ils avaient connaissance au préalable. Leur refus a retardé et a compliqué l’exécution de la suite de l’épreuve mercredi après-midi.

Les candidats malhonnêtes et leurs parents voulaient se placer au-dessus de la directive ministérielle. C’est donc le monde à l’envers. En tout cas, le fait laisse transparaître combien l’éducation et l’enseignement à Madagascar sont dégradés. En conséquence, certain-e-s lycéens-nes comptent sur la triche et les fraudes pour obtenir le bac.

La banalisation des technologies d’aujourd’hui en est une circonstance aggravante. Le sujet a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux peu de temps avant le début de chaque épreuve. La ministre de l’Enseignement supérieur, elle, n’a fait qu’écouter la voix de sa conscience. Qu’auraient dit les critiques si elle n’a pas réagi de la sorte ? Il faut quand même un minimum de compréhension face à une situation donnée quel que soit le mobile réel derrière elle.

 

M.R.

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Editorial

  • Soit !
    On y est. C’est officiel, la société nationale d’eau et d’électricité, la JIRAMA, Jiro sy Rano Malagasy, a son directeur général, Ron Weiss. Laissé vacant durant au moins trois ans, le poste de DG trouve enfin son titulaire. Israélien de nationalité, ingénieur de formation sortant d’un Institut supérieur de Tel-Aviv, Ron Weiss n’est pas un novice dans la gestion des ressources énergétiques. Ayant dirigé pendant 27 ans la société d’énergie de son pays (Israël Electric Company) et 6 ans à la tête du Rwanda Energy Group, Ron Weiss est un aguerri des situations difficiles et compliquées.La JIRAMA n’est pas à sa première tentative de recourir au service des expatriés sinon des experts étrangers, afin de voler à son secours. Jusqu’à présent, les tentatives n’ont pas donné les résultats escomptés. En effet, entre 2005 et 2009, à l’époque du régime TIM de Marc Ravalomanana, dans le cadre du contrat avec Lahmeyer…

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