Publié dans Politique

Restriction budgétaire - Le Premier ministre recadre les sénateurs

Publié le mardi, 20 août 2019

Ce fut d’un ton ferme et rigoureux que le Premier ministre Christian Ntsay a répondu aux propos des sénateurs à l’occasion du face-à-face entre le Gouvernement et les membres de la Chambre haute, hier au Palais d’Anosikely. Plusieurs parlementaires se sont, en effet, plaints de la réduction du budget au niveau du Sénat à la suite de la révision de la loi de Finances 2019. Ces derniers sont même allés jusqu’à avancer des raisons politiques pour expliquer cette nouvelle disposition budgétaire. L’hémicycle d’Anosikely étant majoritairement composé de dignitaires HVM et certains parlementaires affirment que la Chambre haute serait donc victime du changement de régime. « Il serait peut être judicieux pour les membres du bureau de laisser la place aux partisans du régime », a suggéré un sénateur.

 

Pour mettre fin à ces polémiques, le chef du Gouvernement a tenu à mettre les points sur les « i » et a même haussé le ton. D’emblée, il a rappelé la politique d’austérité appliquée par le régime en ce moment. « Je tiens à rappeler que le Sénat n’est pas la seule institution qui a subi une diminution de budget. Tous les ministères et les institutions de l’Etat incluant la Primature sont concernés », a expliqué le numéro deux de l’Exécutif. A entendre toujours ses explications, le paiement des salaires des fonctionnaires travaillant dans ces institutions n’est pas touché par cette modification budgétaire mais uniquement les dépenses liées au fonctionnement. Un aspect qui est souvent utilisé pour couvrir les magouilles et autres formes de détournement de fonds dans les ministères.

Rupture avec les mauvaises habitudes

A titre d’exemple, le locataire de Mahazoarivo a évoqué les montants faramineux affectés dans des travaux de réhabilitation d’infrastructures sur le papier mais dont les résultats ne sont pourtant pas perceptibles dans la réalité. Le Premier ministre a cité la somme de deux milliards d’ariary destinée à la réhabilitation et l’équipement d’un hôpital à Besalampy. « Au cours d’une descente que j’ai effectuée dans ce District, il n’y avait nullement de travaux réalisés », a – t  – déploré. Il fait le même constat pour les autres infrastructures comme les axes routiers dans plusieurs parties du pays qui sont dans de piteux état malgré les budgets alloués dans ce sens. Le patron de la Primature a ainsi souligné l’importance de rompre avec les mauvaises habitudes du passé et d’adopter une nouvelle méthode de gouvernance afin de concrétiser les projets de développement du pays.

Ainsi, concernant les fonds issus de la réduction de budget des institutions, Christian Ntsay affirme qu’ils seront utilisés pour réaliser les projets contenus dans le politique générale de l’Etat (PGE). D’ailleurs, les dépenses dans ce sens sont déjà inscrites dans la loi de Finances rectificative 2019 comme la construction de nouvelles universités, d’écoles ou de routes entre autres. Des projets dont les grands chantiers devront débuter très bientôt.

Sandra R.

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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