Publié dans Société

Evasion à la prison d’Ihosy - 3 gardes pénitentiaires blessés, 10 détenus en cavale

Publié le lundi, 04 mai 2020



Les armes ont crépité, du moins devant l’accès au centre de détention d’Ihosy vers 18h, dimanche dernier. Bilan : trois gardes pénitentiaires furent blessés. Ce sont les conséquences d’une mutinerie accompagnée d’une évasion de détenus, survenues dans cette prison du sud du pays. 10 détenus ont pu alors s’échapper et se volatiliser dans la nature, tandis que deux autres ont été capturés vivants.  Ces derniers n’ont pas pu aller très loin dans leur fuite avant que les agents ne les rattrapent.

Les faits s’étaient produits juste à une heure où les familles des prisonniers étaient venues leur apporter de la nourriture. Bien entendu, des gardes étaient postés à l’entrée au moment des faits. Mais ils ne s’étaient guère attendus ni préparés à ce que, de l’intérieur, les détenus, très nombreux, selon l’information, ont osé les bousculer brusquement, sinon les rejeter hors de l’enceinte de la prison pour qu’ils puissent s’évader simplement.

Malgré le fait que leur effectif était trop faible, ces gardes pénitentiaires ont toutefois essayé de refouler à tout prix les détenus à l’intérieur tout en se protégeant. Mais la pression et la bousculade étaient telles que les agents, débordés, ont dû employer les grands moyens pour au moins se faire respecter : procéder à quelques coups de semonce ! L’objectif de ces coups de feu a été d’obliger les détenus en rébellion à regagner sur-le-champ leurs cellules de détention. 
 
C’était lors de cette grande bousculade que les 12 prisonniers en cause, ont réussi à se faufiler à l’extérieur. Mais c’était aussi dans ces circonstances que les agents pénitentiaires se sont lancés à leur poursuite. Des témoins assurent que les gardes ont dû lutter au corps-à-corps avec les fuyards pour tenter au moins de les neutraliser. Mais la rixe était sanglante et lourde de conséquences, côté Forces de l’ordre. Trois de leurs éléments ont eu un traumatisme crânien lié aux différents coups reçus. Enfin, les efforts de leurs collègues pour dompter les fugitifs, ont permis de mettre deux de ces derniers dans leur filet.

Actuellement encore, des patrouilles conjointes issues des corps des Forces de sécurité dont celle de l’administration pénitentiaire, participent dans le ratissage de la région afin de tenter de retrouver les traces des 10 évadés. Notons que seuls cinq d’entre eux, ont déjà été jugés dont l’un est condamné à perpétuité pour affaire d’homicide. Les 5 autres sont encore en détention provisoire, dans l’attente de leur prochaine comparution.

Mais il y a un dénominateur commun pour tous les centres de détention du pays : la surpopulation carcérale, un phénomène qui n’échappe pas à celui d’Ihosy.  200 prisonniers y croupissent actuellement pour une infrastructure d’accueil  à la fois vétuste et qui est loin de contenir autant de détenus. En un mois, on enregistre plus d’intrants que de sortants. Et de nouveaux prévenus intègrent la prison presque quotidiennement.
 
En l’espace d’une semaine, deux prisons du pays connaissent donc des cas d’évasion. Le premier remonte vers fin avril dernier à Arivonimamo où deux prisonniers ont pu prendre la fuite. Comme son collègue d’Ihosy, l’un des fuyards est aussi condamné à perpétuité, toujours pour une affaire de meurtre. Actuellement, les tentatives des Forces de l’ordre pour retrouver  les fugitifs demeurent vaines.

Franck R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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