Publié dans Société

Tentative de coup d’Etat - Sareraka et les 7 gendarmes nient tout en bloc

Publié le jeudi, 09 décembre 2021


Apollo21, acte IV. S’il existe un accusé dons les propos sont les plus attendus, c’est bien ceux du chargé de mission à la Présidence, en l’occurrence Yvon William Randriazanakolona, alias Sareraka. Accusé d’abord de divulgation de secret confidentiel, Sareraka nie simplement. Lorsque la présidente de la Cour criminelle ordinaire (CCO) d’Anosy lui demande à quel moment avait-il été informé sur le projet de coup d’Etat baptisé Apollo 21, l’homme vêtu tout de blanc répondait imperturbablement : “Je n’ai jamais entendu parler de cela que seulement avant-hier, c’est-à-dire au début de ce procès”, déclare-t-il.  A la juge de repasser à l’offensive : “Mais qu’est-ce que vous avez donc parlé avec Paul Rafanoharana ?”. Sareraka n’a pas mis trop de temps pour donner la réponse. “J’ai eu vent des bribes d’information sur Paul Rafanoharana car il fut également dans la Transition, donc je le connais vaguement. Et lors de notre récente rencontre, c’était chez le premier conseiller de l’ambassade de France où j’étais invité à ce dîner offert par le diplomate. Comme je suis le chargé de mission à la PRM, Paul a donc profité de l’occasion de cette rencontre pour faire passer un message au Président Andry Rajoelina. En fait, Paul m’a supplié de parler au sujet de l’archevêque Odon Razanakolona auprès du chef de l’Etat, et du désir de l’homme d’église afin d’obtenir et de faciliter son audience chez lui. Et c’est tout”, explique Sareraka. Et de poursuivre : “Puisqu’on m’a montré donc le document Apollo 21, c’est seulement durant ce procès que je crois à son existence. Mais si jamais le projet allait devoir être appliqué, cela m’aurait profondément chagriné et ulcéré. De plus, si jamais Paul aurait vraiment  eu l’intention de renverser le Président, j’aurais personnellement lui barré l’accès à la Présidence”, clame-t-il.
On lui reproche d’avoir nommé le nom d’un Général pour le portefeuille du CEMGAM , ex-Etat-major des Forces armées malagasy, en vue d’un remaniement ministériel prévu en décembre 2020. Et à l’époque, une conseillère à la Présidence lui aurait demandé des noms des ministrables.  “J’ai  alors parlé  du Général Totoarisoa à la conseillère. Mais je n’ai jamais organisé une réunion avec des sous-officiers à ce dessein”, dit-il.

Les deux capitaines du GSIS et de la CSI prennent la défense de leurs subalternes
L’après-midi, c’était au tour des cinq éléments du Groupe de sécurité et d’intervention spéciale (GSIS) et de la Compagnie spéciale d’intervention (CSI) de la Gendarmerie de comparaître à côté de leurs commandants respectifs, dont les  capitaines Diambelou Euclide Henri (GSIS) et Michel Andriantiana (CSI). Les premiers ont tous nié en bloc l’accusation qui pèse sur eux. Détachés à l’époque comme chauffeurs au sein de la société dirigée par François Philippe, les versions des cinq accusés présentent toutes des similitudes. “Je n’ai jamais accompagné Philippe François toute la journée dans ses déplacements. Je n’ai également vu aucune des personnes de ses relations. Je ne faisais que le déposer devant le restaurant où il a un rendez-vous. Et c’est tout”, déclare le gendarme Alain José Rakotondramanana.  “Si jamais Philippe aurait envisagé de faire ce coup d’Etat, cela fait longtemps que nous rompons avec lui”, déclare son co-accusé, Alain de la CSI.
Quant vint le tour du capitaine Diambelou Euclide Henri, il a failli se faire piéger par une question posée par un assesseur à propos de son jugement d’Apollo, du point de vue technique. “En tant que militaire, Apollo 21 est trop handicapé de plusieurs choses. Et puis, il manque d’objectif pour tenir la route !”. Ce qui lui a valu une remarque de la Justice : “Alors, avez-vous déjà fait un coup d’Etat?”, lui demande la présidente de la Cour sur un ton ironique, qui a provoqué un grand éclat de rire dans l’auditoire. Enfin, un dernier détail, celui qui a entrainé le capitaine Diambelou dans l’affaire, c’est le message compromettant qu’il a fait passer à l’un de ses subalternes en conseillant à ce dernier de “bloquer son Watshap”, en faisant allusion à Philippe François. Mais surtout aussi le terme COMGN trouvé dans le même message “Il s’agissait d’un malentendu. Mon subalterne m’a téléphoné un soir pour que je contacte Philippe, qui tardait à quitter le restaurant un soir alors que le gendarme devra partir en mission le lendemain. Ce dernier m’a alors demandé de dire à Philippe qu’il doit partir sur ordre du COMGN. Je lui ai donc rétorqué de ne jamais parler du COMGN dans cette histoire”.
Franck R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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