Publié dans Société

Aire protégée de Menabe Antimena - Près de la moitié de la forêt du site ravagée

Publié le mercredi, 30 mars 2022




« Sauvons Menabe Antimena ». Quatre espèces endémiques se trouvent au sein de cette aire protégée (APMA). Le plus petit primate au monde qu’est le Microcèbe de Madame Berthe, en fait partie. Cependant, ces espèces sont fortement menacées, tout comme les autres valeurs écologiques inestimables de la zone, dont la régulation de l’eau et du climat. En fait, près de la moitié de la forêt du site, plus précisément 44%, a été perdue depuis la création de l’APMA en 2015. La déforestation, menée notamment par les migrants pour la culture de maïs et d’arachide, nécessite des solutions multisectorielles. « L’APMA est à Morondava, mais elle porte la voix de toutes les forêts de Madagascar. Ces forêts sont brûlées pour des nécessités à court terme. Et pourtant, leur disparition menace notre survie », s’exprime Nanie Ratsifandrihamanana, présidente du Conseil d’administration de la Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM).
Des financements additionnels pour sa sécurisation
Vu les valeurs écologiques et socio-économiques de l’APMA , ,      en ligne avec les critères de priorisation des aires protégées financées par la Fondation, le site a été sélectionné pour intégrer le cycle de financement de la FAPBM à partir de 2022. La signature des conventions de financement avec les parties prenantes à savoir Fanamby, Durrell et CNFEREF, actuels gestionnaires du site, a clôturé l’atelier régional de partage, le 25 mars dernier à Morondava. « Compte tenu de l’urgence de la situation du site pour 2022, la Fondation financera prioritairement les activités de sécurisation de l'aire protégée dont les brigades mixtes avec la Direction régionale de l’Environnement et du Développement durable, la restauration des paysages dégradés   et la conservation de la biodiversité », communique la FAPBM. Cette subvention annuelle en faveur de l’APMA prélude la signature d’une convention quinquennale qui actera la pérennité du financement.
Un nouveau plan d’aménagement et de gestion
Sur les rails. Un nouveau plan d’aménagement et de gestion de l’APMA vient d’être élaboré pour les 5 prochaines années, sur un soutien de l’USAID Mikajy. Identifier des solutions durables face aux pratiques favorisant la déforestation de l’APMA constitue la ligne directrice des   recommandations sur ce plan quinquennal. « De catégorie 5, paysage harmonieux protégé, l’APMA vise à maintenir la diversité du paysage ainsi que des écosystèmes qui y sont associés et à protéger le paysage terrestre et marin tout en assurant l’interaction harmonieuse de la nature et de la population    locale. Pour l’APMA, la vision globale consiste donc à préserver l’intégrité de la biodiversité du site ; maintenir les vocations, occupations naturelles et utilisations des différentes zones et     unités de zonage ; renforcer la contribution de l’aire protégée au développement local, régional et national à travers la promotion des modes de vie durables et des activités  économiques en harmonie avec la nature, ainsi que la préservation de l’identité socioculturelle  et des intérêts des communautés concernées », explique Rinah Razafindraibe, directeur des Aires protégées, des Ressources naturelles renouvelables et des Écosystèmes auprès du ministère de tutelle.
Notons que la présentation des résultats des consultations sur les objectifs, les stratégies de gestion et le PAG de l’APMA s’est tenue durant l’atelier régional à Morondava, la semaine dernière. Une occasion pour le ministère de l’Environnement et ses partenaires techniques de réunir les parties prenantes de l’aire protégée.
Recueillis par Patricia Ramavonirina


 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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