Publié dans Société

Kidnapping - Djaffar éliminé sous les yeux de la Gendarmerie

Publié le lundi, 10 avril 2023


Des tirs ! Des explosions mais aussi un mort, celui du tristement célèbre Djaffar Younous, dans le phénomène d’enlèvements d’Indopakistanais, principale cible des tireurs. Mais la fusillade a fait aussi un blessé en la personne d'un gendarme qui conduisait le véhicule, sans parler des dégâts sur ce dernier. C'était le bilan de l'assaut armé déclenché par des tireurs circulant en scooter contre le convoi de la Gendarmerie qui a transporté Djaffar Y. sur le chemin de la prison de Tsiafahy, la nuit du 7 avril dernier.
Tout a démarré par un renseignement qui a atterri chez la section de recherches criminelles de la Gendarmerie (SRC) de Fiadanana, renseignemant alléguant justement que Djaffar et consorts ont envisagé de perpétrer un dangereux acte de banditisme. Et pourtant, le concerné était sur le point de purger sa peine liée à une vieille affaire d'enlèvement.
Une information qui a alors poussé la SRC de faire une extraction judiciaire de Djaffar en personne en vue de le soumettre à une nouvelle enquête au fond, le 7 avril dernier.
C'était au cours de cette procédure d'enquête que Djaffar a dévoilé son funeste plan devant les gendarmes.
Ses révélations ont constitué le point de départ pour les Forces de l'ordre afin qu'elles puissent remonter la filière. D'ailleurs, c'était dans ces circonstances que Djaffar a conduit les enquêteurs à Ankadiefajoro où résidait son défunt camarade et les complices du premier. Les gendarmes y ont trouvé 2 fusils automatiques kalachnikov, deux revolvers et des munitions.
Sitôt cette série d'enquêtes terminée, les gendarmes ont voulu ramener Djaffar jusqu'à la prison de Tsiafahy.
C'était donc dans ces circonstances que ces autres complices de Djaffar ont tendu cette embuscade aux véhicules de convoi de la SRC près de Tsiafahy.
D'après une source auprès de ce même service de Gendarmerie, quatre individus sur deux motos scooters, ont arrosé le véhicule de la Gendarmerie d'une pluie de balles. Le conducteur l'a reçu dans le bras tandis que Djaffar fut mortellement touché par une balle perdue.
Du coup, les gendarmes ont répliqué aux tirs des bandits tout en les pourchassant. Un scooter a fait une chute. Mais les bandits se sont enfuis, cette fois-ci à pied. Dans leur grande précipitation pour échapper aux représentants de la loi, un revolver a échapper des mains d'un fugitif. La Gendarmerie a aussitôt saisi l'arme.
Actuellement, le gendarme blessé au cours de la fusillade, suit encore des soins. Pendant cela, la SRC déclare poursuivre l'enquête pour tenter de retrouver les traces des bandits qui lui ont échappé. Et que l'enquête au fond des 3 complices de Djaffar, c'est-à-dire ceux qui sont emprisonnés mais au courant du funeste plan du concerné à propos de ce projet de kidnapping, seront  également soumis à une enquête approfondie.
Mais qui était Djaffar Younous ? Cet homme d’origine indienne a été trempé dans de nombreux cas d’enlèvements des membres de la communauté indopakitanaise de la Capitale, à partir de la première moitié de la décennie 2000. Il n’était plus vraiment un inconnu ni de la justice ni des services de Police encore moins ceux de la Gendarmerie. Il fut trempé dans les enlèvements d’Hemtalal, Zahid Asgaraly, Pradeep Chandarana, Deep Joshi, Nahid Merally Ballou, Navage Veldjee , Abdoul Aziz Manour, Caromad, Kalidas,…Depuis 2005, il fut plusieurs fois arrêté, traduit devant la justice, puis incarcéré avant qu’il ne recouvre curieusement la liberté. L’année susmentionnée, il fut  par exemple condamné à une peine de 20 ans d’emprisonnement, après son arrestation le 10 février 2005. Mais il s’est évadé de la prison, un mois à peine après cela. Puis, il fut repris et fut condamné à des travaux forcés à Antanimora, en 2008.
En 2012, nouvelle peine pour affaire d’assaut armé de bandits mais Djaffar aurait réussi à se faire la belle grâce à une présumée complicité de ses gardes. Deux ans plus tard, la Justice l’a condamné à nouveau à 10 ans de réclusion. Et même si Djaffar croupissait déjà dans sa cellule de détention, le juge l’a encore condamné pour 7 années supplémentaire  pour un  autre enlèvement en 2017. Ce qui fait qu’il cumule 47 année de peine d’emprisonnement. Mais en 2018, il a fait appel et aurait obtenu une réduction de peine où il devra purger ses peines en 2027. Il a de nouveau intenté à un recours similaire en mars 2022. Enfin, cela a conduit à toutes les supputations qu’il aurait dû sortir de prison en mars dernier. Mais nul n’a soupçonné du revirement inattendu du soir du 7 avril dernier.
Franck R.

 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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