Publié dans Economie

Immobilier - Container recyclé, les maisons de demain

Publié le mardi, 17 mai 2022

Inventé dans les années 50 et désigné comme étant l’un des plus grands symboles de la mondialisation, le container est aujourd’hui l’objet de beaucoup d’attention dans l’architecture et la construction. Ainsi, c’est au début des années 2000 que cette tendance a commencé à germer et est depuis devenue le symbole même du recyclage.

Alternative fonctionnelle

Les maisons en containers fleurissent et arrivent petit à petit dans le paysage européen comme habitation de particulier. Pour l’instant, ce sont seulement sur les chantiers et quelques commerces de proximité que les containers s’imposent dans la Grande île comme construction immobilière. Une tendance qui tend à se démocratiser et où certains entrepreneurs ont trouvé un filon à fort potentiel. « En mars 2020, la société "Mad Container Kaiser Sarlu" a été créée. En même temps, nous avons eu le début de la Covid-19 qui a tout limité et interdit l'entrée à Madagascar. L'avantage de la crise de Covid, c'est que nous avons pu améliorer notre produit pendant cette période et que nous sommes donc en meilleure position demain. Concrètement, nous achetons en Allemagne des conteneurs maritimes d'occasion. Ceux-ci seront chargés avec du matériel Made in Germany, donc de qualité allemande. Portes, fenêtres, revêtements de sol, plaques de plâtre, isolation et bien d'autres choses encore qui serviront à transformer ces conteneurs en unités d'habitation, classes d'école, bureaux, etc. Après le transport maritime, les conteneurs sont déposés à Antananarivo pour y être transformés. Sur place, nous organiserons des formations pour les collaborateurs locaux avec un collaborateur technique allemand spécialisé » explique Marcel Kaiser, directeur de la société Mad Container. Pour précision, en 2010, on estimait à 12 millions, le total des containers en circulation dans le monde selon la Banque mondiale. Il faut penser au recyclage de ces containers représentants à raison de 30 m2 en moyenne de surface par container. Soit 360 millions de m2 en tout. Un potentiel de logement gigantesque qui se présente comme une alternative fonctionnelle face à la problématique des logements qui est liée à la migration, l’insécurité foncière, la pauvreté, l’insuffisance d’infrastructures d’accueil et d’assainissement.

« La Réunion kely » pionnière

Il y a quelques années, une alternative de relogement de quelques centaines de familles de sans-abris a été entreprise par les autorités dans la Capitale en suivant le modèle basique de la maison- conteneur du côté d’Ampefiloha. Un exemple à suivre et à pérenniser dans un contexte où 70 % des logements malagasy ne sont pas conformes à la norme internationale, la maison container tente de séduire le consommateur local selon le CEO de Mad Container. Ainsi, la société compte proposer des projets d’habitat conçu à partir de containers recyclés et aménagés pour des complexes de logements pour étudiants, des espaces de bureau, ou des lieux d’échanges culturels. L’idée étant d’offrir aux consommateurs malagasy, un produit moins cher financièrement qu'une construction traditionnelle et qui prend moins de temps à réaliser tout en proposant une qualité allemande que les Malagasy ont su développer de manière professionnelle avec une garantie à long terme.

« Toute sa structure, jusqu’à la toiture, est faite de métal, d’acier plus précisément. Par contre, le plancher est en bois, pour des raisons de confort. La maison- conteneur n’est pas forcément limitée à un seul bloc de containers. Tout dépend du nombre de pièces et de l’architecture que l’on veut donner à son logement. Il est, en effet, possible de superposer ou de juxtaposer les conteneurs, de les tailler pour obtenir des formes plus régulières, ou encore de les jumeler pour disposer d’une salle ou d’un espace plus grand. Il est également possible de créer un logement très design avec les conteneurs, compte tenu de leur forme géométrique et des différents assemblages que l’on peut effectuer », rajoute le responsable de Mad Container. Les maisons-conteneurs sont aussi des solutions très pratiques pour concrétiser des projets d'extension de maison ou d'ajout de dépendance.

Ecolo et économe

Les maisons construites à partir de conteneurs recyclés coûtent 10 à 20% moins cher que les maisons classiques, et sont bien plus rapides à construire. Par ailleurs, bien que leur superficie classique soit d'environ 30 m2, les conteneurs peuvent être juxtaposés et superposés pour créer de grands espaces. Et ce, pour un prix raisonnable car, par rapport à une maison traditionnelle, on fait des économies allant de 10 à

20 %. Le prix d'une maison-conteneur dépend entre autres du type de conteneur souhaité et de la distance de transport du site du fournisseur au terrain constructible. Les tarifs constatés à l’international débutent aux alentours du million d’ariary le m² et peuvent atteindre huit fois plus pour une maison prête à meubler. Cependant, compte tenu du pouvoir d’achat local, la société est encore en phase d’étude afin d’adapter les tarifs selon les possibilités des consommateurs malagasy. En tout cas, cette économie se fait surtout grâce à un temps réduit de construction, surtout en passant par une entreprise comme Mad Container. De plus, ces maisons sont souvent perçues comme étant écoresponsables puisque la plupart recyclent des conteneurs devenus inutiles. La durée de vie d'un conteneur maritime est estimée à environ 15 ans. Après leurs nombreux voyages, plutôt que d'être laissés à l'abandon, à s'entasser dans des docks, les conteneurs sont de plus en plus recyclés pour devenir des piscines, des bureaux ou encore des habitations.

« L'investissement à prévoir pour acheter une maison-conteneur dépend de nombreux critères. A l’instar du type d'habitation souhaité : volume, c'est-à-dire dimension des conteneurs et nombre de modules nécessaires, équipements intérieurs, finitions extérieures, nombre d'ouvertures à créer, communications à aménager entre les éléments. Par ailleurs, la provenance des conteneurs et donc les frais de transport engendrés peuvent aussi impacter sur le coût total de l’investissement », explique Marcel Kaiser.

 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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