Publié dans Economie

Secteur offshore - L’île Maurice courtise les travailleurs malagasy

Publié le mercredi, 22 mars 2023



Il est midi, la foule s’entasse peu à peu au niveau des portes d’embarquement du nouveau terminal international de l’aéroport à Ivato. Nicolas embrasse sa femme et sa petite fille de un an tout en s’apprêtant à monter dans un avion de l’Air Mauritius qui le débarquera d’ici une ou deux heures sur les terres mauriciennes où il résidera pour un séjour de deux ans. Comme lui, une bonne douzaine de jeunes travailleurs dans la même situation seront aussi du voyage. Ces jeunes, presque exclusivement ayant des compétences avérées en tant que conseiller client dans des centres d’appels malagasy, ont été débauchés par leurs homologues mauriciens avec des arguments alléchants. Un salaire mensuel équivalent le double de ceux qui restent au pays en plus des primes et autres avantages d’hébergement. « Le contrat que l’on m’a proposé inclut un engagement de 24 mois renouvelable. Mais je ne compte pas rester au-delà, juste le temps d’économiser pour ensuite rentrer et monter mon petit affaire au pays », se dit notre jeune téléconseiller. Des centaines de jeunes travailleurs, dans la même situation et ayant presque les mêmes projets de vie que Nicolas se sont envolés pour l’île voisine car sont attirés par les conditions de travail proposées là-bas. Ce qui provoque une fuite de compétence considérable constatée au niveau des boîtes locales œuvrant dans le secteur. Un cas qui touche le secteur textile et celui maritime depuis longtemps et qui commence à gangréner le domaine de l’externalisation offshore. Ce dernier commence pourtant à améliorer le taux d’employabilité des jeunes à Madagascar.

Guerre de RH

« Depuis la réouverture des frontières, l’année dernière, les centres d’appels mauriciens recrutent des jeunes malagasy en masse. Depuis, notre taux de turn-over ne cesse de croître. Des jeunes débutants que nous avons formé durant un semestre partent tenter leurs chances là-bas après avoir acquis l’expérience adéquat dans notre boîte », déplore Andriantsoa, responsable recrutement et formation dans une société reconnue de la Capitale.  Avant d’enchaîner « Certes, il est indéniable qu’avec des offres d’augmentation de salaire à plus de 100 %, peu de nos jeunes résistent. Mais ceux qui partent à l’aventure sont loin de se rendre compte des réalités une fois arrivé à Maurice. Notamment de faire face à un niveau de vie beaucoup plus élevé qu’au pays où même avec un meilleur salaire, il peut toujours y avoir des risques de difficulté si l’objectif est de faire des économie ». Vieille de plus de dix ans, l'industrie offshore mauricienne offre une solution séduisante pour les entreprises européennes désirant se recentrer sur leur cœur de métier. De plus, les autorités mauriciennes déroulent littéralement  le tapis rouge aux investisseurs potentiels. Ces derniers bénéficient d’un accompagnement personnalisé pour toutes les formalités administratives. Les sociétés offshore disposent des compétences requises pour répondre aux besoins des entreprises étrangères, particulièrement dans le domaine du développement informatique et du secteur de la relation clientèle. Un boom de ce secteur d’activité qui pousse les chasseurs de compétence à se tourner rapidement vers les jeunes malagasy animés par la soif de progression sur le plan professionnel.
   
Hary Rakoto

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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