Publié dans Economie

Marché des devises - L’ariary revient en mauvaise posture face à l’euro

Publié le mercredi, 19 avril 2023



Effrénée, la descente de l’ariary face aux monnaies de référence, depuis la semaine dernière, continue de plus belle. Hier, un euro représentait 4 801 unités d’ariary sur le marché des devises tandis que la monnaie américaine équivalait à 4 387 ariary. Dans le contexte actuel, l’euro recommence à affoler les compteurs après avoir subi une déroute temporaire face au dollar, il y a quelques mois, à cause de la crise Russo-Ukrainienne. En effet, la monnaie européenne semble recouvrir une santé conséquente au détriment de la valeur de l’ariary. Ainsi, le marché des devises a affiché une chute continuelle de l’ariary depuis plus d’une semaine. Notre monnaie se dévalorise de plus en plus, surtout face à l’euro. Cela va sans dire que la dépréciation de la monnaie nationale ne peut qu’impacter directement sur la hausse de prix des produits importés. Mais il faut aussi se préparer à une forte inflation dans les semaines qui suivent si la situation tarde à se stabiliser. Un problème d’ordre structurel qui datant des périodes de détaxation appliquée au début des années 2000. « Depuis 2003 et 2004 et jusqu’à aujourd’hui, nous constatons toujours une tendance à la hausse des demandes en importation qui n’a jamais pu être satisfaite par rapport à la capacité d’exportation du pays. En parallèle, notre flux d’Investissement direct étranger (IDE) peine à combler cette situation malgré que l’on soit dans un régime de change flexible avec une forte mobilité des capitaux », explique un membre du cercle de réflexion des économistes de Madagascar.

Import-export

Un tour dans les supermarchés ou sur les étals d’épiceries permet, en effet, de constater qu’une brique de lait de 1l importé frôle les 8000 ariary contre 5600 ariary, il y a à peine deux mois. Les produits européens notamment coûtent plus cher que d’«habitude » puisqu’ils s’échangent en euro. Mais cette situation de dépréciation ne devrait qu’inciter les exportateurs à exporter plus et les importateurs à importer moins. La population est également incitée à consommer local, ce qui entraînera une production locale en hausse et un rééquilibrage de la balance commerciale. Par ailleurs, le manque d’incitation pour les IDE, et donc de rentrée de devises, ainsi que notre capacité d’exportation n’arrivent pas à combler l’offre de devises disponible sur le marché interbancaire par rapport à nos besoins en importation. Ce qui pourrait, au final, apporter des risques d’inflation importé en plus de l’inflation interne déjà existante sur le marché local. « Les importateurs, se réfèrent aux valeurs de départ des marchandises et donc par rapport aux prix en euros ou en dollars. Si la valeur de ces monnaies de référence est en hausse, il est logique que cela va impacter inévitablement sur la valeur des marchandises importées et qui seront achetées avec l’équivalent en ariary en déclin. Impact qui sera alors répercuté sur le pouvoir d’achat du consommateur final », prévient notre économiste.

La Rédaction

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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