Publié dans Editorial

La carte gagnante

Publié le vendredi, 05 janvier 2024


On ne change pas une … carte qui gagne. Vrai connaisseur de la tactique de combat, le locataire d’Iavoloha abat la carte gagnante. Bon joueur et fin stratège, Rajoelina joue la carte de la continuité. Il maintient à son poste le locataire de Mahazoarivo. Et re-belotte pour Ntsay Christian Louis qui détient ainsi un record en termes « démissions » et « reconductions ». Le tour est joué !
Comme il fallait s’y attendre, le Président Rajoelina reconduit le Premier ministre démissionnaire Ntsay. Un manège qui s’inscrit dans la logique de la continuité. Le Chef de l’Etat réélu mise sur le prolongement sinon sur la prolongation du tandem Rajoelina – Ntsay sur terrain. Un binôme qui a fait ses preuves durant tout le premier mandat (2019 – 2024). Des embuscades, des pièges ont pu être déjoués grâce à la vigilance et à la prudence ensemble des deux chefs de l’Exécutif.
Pas du genre à s’aventurer sur un terrain inconnu, le Président Rajoelina ne prend jamais le risque de confier une responsabilité hautement stratégique et délicate à quelqu’un (e) dont il ne l’a pas vu l’œuvre. Il fait une différence énorme entre la compétence de quelqu’un ou quelqu’une d’autre sur un domaine précis et la capacité de cette même personnalité sur un autre domaine totalement différent. Un bon ministre évoluant dans un secteur tel n’est pas forcément un bon Premier ministre. Le fait de commettre une telle erreur de la part d’un Chef au sommet de la hiérarchie de l’Etat entrainera des dégâts dans le bon fonctionnement de l’Etat. Une telle assertion ne veut nullement dire qu’un ministre efficace ne pourrait pas tenir le poste de chef de Gouvernement. Loin de là ! Mais il y  a toujours un risque à prendre. Rajoelina Andry, Président de la République, vu l’urgence et la complexité des défis à relever ne veut ou ne peut pas prendre, pour le moment un tel risque. Des compétents, il y en a ! Des bradés de diplômes, on en a en pagaille ! Mais en bon tacticien et bon prudent, Rajoelina préfère abattre la carte gagnante celle qui représente, au mieux, la continuité.
La carte gagnante n’est pas seulement la continuité, elle fait figure aussi de l’anticipation. Un bon gestionnaire c’est celui qui maîtrise la technique de l’anticipation. Rajoelina sait pertinemment que d’autres échéances attendent le régime à savoir les législatives et le communales. La reconduction de Ntsay Christian entre en ligne directe de la gestion et de la préparation de ces ceux scrutins qui, en principe, doivent confirmer la victoire écrasante du 16 novembre. Inutile de ravir le fauteuil d’Iavoloha ou de Mahazoarivo si on se retrouve en mauvaise posture après l’élection des parlementaires et celle plus tard des maires et conseillers municipaux. Il s’agirait là d’un colosse aux pieds d’argile ! On voit bien que le locataire d’Iavoloha anticipe et prévoit une autre grande victoire qui, au final, confortera l’assise du régime Orange.
Enfin et pas des moindres, le Président Rajoelina Andry Nirina, envoie à travers la reconduction de Ntsay un message clair, il tient compte dans les décisions à prendre la loyauté, fidélité et l’intégrité. Un message adressé surtout aux éventuels prétendants ou postulants aux fauteuils de membres de Gouvernement. A bon entendeur salut ! 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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